Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • C'est pour qui la banane? c'est pour la guenon!

    Il y a une semaine, une candidate du Front National a été suspendue pour avoir comparé Christiane Taubira à un singe et avoir ajouté: " A la limite, je préfère la voir dans un arbre qu'au gouvernement".

    Ces propos étaient inadmissibles encore qu'en en politique, on se permet de plus en plus de phrases assassines inadmissibles, allègrement et à l'infini relayées sur Twitter

    Mais  l'inconcevable  et l'ignoble s'est passé  lors de le venue de Christiane Taubira à Angers la semaine dernière.

     

    Voici ce qu'à écrit "Angers Mag Infos" le 26  octobre

     ---" Les opposants au mariage pour tous n’ont-ils pas dit et répété qu’ils savaient manifester dans le calme et la dignité ? A Angers, lors de la venue de C Taubira, ce n'était pas vraiment le calme, quant à la dignité, avec la suite des événements, on repassera.

    Les participants à « la Manif pour tous » avaient amené des ribambelles de gamins pour démontrer leur esprit de famille. Tout à leur honneur sans doute, si ce n’est que ces enfants pour certains très jeunes n’avaient pas vraiment leur place dans la rue. 

    « Taubira casse-toi, Taubira dégage, Taubira tu sens mauvais, tes jours sont comptés. Nous sommes le peuple on ne veut plus de ta loi. Non à la dictature socialiste », criaient les enfants, sans vraiment comprendre la portée de leurs mots, dans des mégaphones presque aussi gros qu’eux, sous le regard amusé de parents fiers de leurs progénitures.

    (Le peuple, c'était 100 personnes excitées et sûres de leur bon droit! Oui, seulement 100 personnes!)

    L’inadmissible est arrivé avec une adolescente qui, du haut de ses 12 ans brandissait une peau de banane à l’attention de la ministre en criant : « une banane pour la guenon ». 

    Même les CRS qui assuraient le cordon de sécurité n’en sont pas revenus. « Des propos passibles d’une interpellation pour injure à un ministre en exercice », commentait l’un d’eux.---"

     

    L'enseignante que je suis restée est choquée, scandalisée même, car je sais que ces enfants comprenaient le sens et la portée de leurs paroles, qu'ils savaient le mal qu'ils faisaient  mais qu'ils avaient été élevés dans la pensée que les Blancs sont LA race supérieure  et que les autres sont forcément inférieurs. Une partie de la bourgeoisie catholique n'a que mépris pour le reste du monde et ces enfants se croient dès la naissance des êtres supérieurs

    Pourtant, ils fréquentent assidûment l'église, vont au "caté" et font en grande pompe une communion solennelle. 

    Que font-ils de l'enseignement de Jésus?   

    Ecoutent-ils les paroles fortes que le  Pape François prodigue au monde depuis son arrivée au Vatican?

     

    Je sais hélas, quels adultes deviendront ces enfants manipulés qui ne respectent rien.

  • Il ne fait pas bon être un enfant blond chez les Roms!

    Je tiens à reparler des Roms car deux faits m’ont profondément choquée.  Je  me sens de plus en plus mal à l’aise devant un comportement sociétal qui offre une similitude troublante avec ce que nous avons vécu dans les années d’avant guerre.

    Près de Dublin, , une fillette de 7 ans a été retirée à sa famille  parce qu’elle était blonde aux yeux bleus et que ses parents ne l’étaient pas.

    Au centre de l’Irlande un garçon a subi le même châtiment pour la même cause. 

    Les autorités doutaient de l’ identité de ces 2 enfants car leurs parents étaient Roms!

    Après des tests ADN, les enfants ont été rendus à leurs famille avec des excuses. ( Voilà au moins un bon usage de  ces tests)

    A l’autre bout de l’Europe, en Grèce, une petite fille surnommée ‘« l’ange blond » a mobilisé l’Europe entière pour retrouver sa famille , car cette enfant ne pouvait qu’avoir été enlevée! On a inculpé le couple qui l’élevait  et découvert après que la mère naturelle de l'enfant, une Rom bulgare, lui avait confié le bébé car elle ne pouvait pas s'en occuper.

    Il est louche et dangereux de ne pas ressembler à ses parents quand on est Rom! ,  enquêtes au faciès, stigmatisation d’une communauté, cela nous tire violemment en arrière! Les Roms ne peuvent pas être des parents comme les autres, la présomption d’innocence n’existe pas pour eux, on est  convaincu qu’ils appartiennent à une ethnie qui ne pourra jamais s’adapter dans nos pays.

     

    Malgré moi, je repense à une réflexion du maire du petit village angevin où j’ai été élevée. C’était dans les années 39/40 et parlant à mes parents des romanichels qui passaient souvent dans le village, il avait eu cette phrase qui avait scandalisée la petite fille que j’étais 

    - «  Ah! oui, voleurs de poules et de linge sur les fils, les romanichels ont bon dos et certains de mes administrés sont bien contents de les voir arriver. »

    Pour moi, nos voisins étaient parfaits et si gentils et je ne les imaginais si honnêtes! 


    J’ai très vite déchanté: a l’arrivées des Allemands, mes parents ont eu l’idée saugrenue de m’emmener en Vendée, chez mes grands parents. Les Allemands ayant traversé notre région en un éclair, le surlendemain, nous étions de retour à la maison.   Nous habitions l ‘école, les classes avaient été occupés et la maison habitée. Le village en choeur nous a affirmé que les Allemands avaient pillé notre maison. Effectivement beaucoup de choses avaient disparu.

    Or au fil des mois, il s’avéra que la plupart de nos voisins avaient visité la maison ,et …. la cave . Le vin et les conserves avaient acquis une bonne réputation! Quand à mes petits mouchoirs, qui illustraient les contes de Perrault -(cadeau du Kaïfa à ma grand mère épicière), il sont réapparu l’année suivante  entre les mains d’une petite voisine.

     Il est toujours bon d’avoir des boucs émissaires. En 2013, à nouveau,  la haine remplace la compréhension et le droit à la différence.

    On a oublié combien il est dangereux d’attiser les peurs anciennes et de stigmatiser des communautés entières, …. Roms, Africains  et autres.

    Comme notre monde occidental a le mépris facile et ...  

    la mémoire courte!

  • Marie de Hannezel et Mitch Albom dans " la dernière leçon"

    Puisque nous en sommes aux notes de lecture, j'ai envie de parler ce matin du livre qui m'a le plus frappée ces temps dernier. Quand la vie de proches est en danger, il faut réagir positivement, dit-on. Pour moi, c'est lire, écrire et …. jardiner!

    J'étais en train de rechercher sur Internet,  des textes qui parlent du sens de la vie et de la mort, et j'ai tapé:  Marie de Hannazel. 

    C'est elle qui , en 1987, à l'instigation de François Mitterand, a créé les unités de soins palliatifs. J'avais lu

    - " l'art de mourir" en collaboration avec Jean Yves Leloup, (écrivain et prêtre orthodoxe),

    - " La chaleur de nos coeurs empêche nos corps de rouiller " à propos de la vieillesse  (qui a été longtemps un de mes livres de chevet)

    -  " Nous voulons tous mourir dans la dignité" .  où dernièrement elle a écrit "Vivre et mourir dignement, c'est notre voeu à tous. Mais comment accorder cette dignité dans un pays ou la vieillesse et la mort font peur et sont si mal accompagnées ?".

     

    Je suis tombée sur  un très beau texte qui est la préface d'un livre, écrit en 1999 par Mitch Albom, écrivain américain que j'ignorais complètement.  J'ai eu envie de découvrir le livre et l'ai immédiatement acheté….


    " La dernière leçon - Comment un vieil homme m'a redonné le gout de vivre" .

    J' ai lu d'un trait …. puis relu et …. noté des phrases. Après, je l'ai prêté et même offert à une amie qui doit affronter un lourd handicap

     

    Voici la 4ème de couverture!

    " Chacun d’entre nous a connu dans sa jeunesse quelqu’un qui a su comprendre ses aspirations et ses inquiétudes, lui a appris à voir les choses comme elles sont, l’a aidé à trouver sa voie, à devenir un adulte. Pour Mitch Albom, cet homme fut Morrie Schwartz, son professeur d’université.

    Un jour, après l’avoir perdu de vue pendant plus de vingt ans, Mitch apprend que Morrie est atteint d’une maladie mortelle, une sclérose amyotrophique latérale, et qu’il a décidé de transformer sa mort en une dernière leçon de philosophie. Mitch lui rendra visite chaque mardi pendant de longs mois, pour chercher avec lui la réponse à cette question qui nous hante tous : comment vivre ?

    Et la réponse sera simple, lumineuse, profondément humaine, aux antipodes de tous les discours convenus."

     

    Et voici quelques citations:- 

     A propos de la vieillesse: 

    - Plus on veillit, plus on apprend. Si tu restais âgé de vingt-deux ans, tu serais toujours aussi ignorant que tu l'étais alors. Vieillir, ce n'est pas seulement se détériorer, tu sais ! C'est croître. Ce n'est pas seulement aller vers la mort, ce qui peut être perçu comme négatif, c'est également comprendre que l'on va mourir, ce qui est positif car alors on vit mieux.

    - Oui, dis-je, mais si c'est tellement bien de veillir, pourquoi les gens disent-ils toujours : "Oh, si je pouvais retrouver ma jeunesse ! On n'entend jamais les gens dire : "Comme j'aimerais avoir soixante-cinq ans !""

    - Tu sais ce que cela reflète ? Des vies insatisfaites. Des vies mal remplies. Des vies qui n'ont pas trouvé leur sens. Quand on a trouvé un sens à sa vie, on n'a pas envie de revenir en arrière. On veut aller de l'avant. On veut en voir plus, en faire plus. On a hâte d'avoir soixante-cinq ans.

    Ecoute bien. Il faut que tu saches quelque chose. Il faut que tous les jeunes le sachent. Quand on passe son temps à se battre contre la vieillesse, on finit toujours par être malheureux, parce qu'elle arrive de toute façon.

     

    A propos de la mort-

    - Savoir qu'on va mourir et se préparer comme si cela pouvait arriver à tout moment. C'est mieux. Cela permet, en fait, d'être infiniment plus vivant tant qu'on vit.

    - Comment diable peut-on se préparer à mourir ?

    - En faisant comme les bouddhistes. Tous les jours, ils font comme s'ils avaient un petit oiseau sur l'épaule qui demande : Est-ce pour aujourd'hui ? Suis-je prêt ? Est-ce que je fais tout ce qu'il faut pour devenir la personne que je veux être ? Et donc, avons nous percé le secret du bonheur?

    - Je crois bien que oui.

    - Et vous allez me le donner. 

    - Oui. Tu es prêt? 

    -Je suis prêt.

    - Sois satisfait. 

    - C'est tout?

    -Sois reconnaissant. 

    -C'est tout?

    -Pour ce que tu possèdes déjà. Pour l'amour que tu reçois. Et pour ce que Dieu t'adonné. 

    - C'est tout? 

    Il m'a regardé au fond des yeux. Puis il a eu un profond soupir.

    C'est tout.

     

     

    Apprends à mourir, et tu apprendras à vivre.