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  • Jamais sans mon smartphone! (Réflexions sur le monde actuel)

    Je reprends aujourd'hui les notes que j'avais écrites pendant notre sortie en Bretagne. La première concernait la prolifération des "scan logo", vous savez ces jolis petits carrés emplis de signes cabalistiques que l'on scanne avec son Smartphone pour lire ou écouter l'histoire de ce qui se trouve en face de nous.

    Mon premièr logo ce matin-là, je le découvre dans l'église de Sainte-Anne-d'Auray. Je cherche un dépliant explicatif et on me propose seulement ce petit sigle qui va me délivrer une visite commentée . Pas une personne avec un Smartphone en main dans l'église: beaucoup de femmes, des personnes âgées, des étrangers, peut-être n'en ont-ils pas?  ou n'ont pas envie de faire les différentes manipulations qui donnent accès aux commentaires?

     

    Quelques jours plus tard nous sommes à la Trinité. Devant la halles aux poisson un panneau d'informations municipales. Il est quasiment vide sinon 4 scan logo de 5X5cm, à peu près. Quelques mots au bas de chaque logo: en lettres minuscules, j'arrive à lire:  "Général" - "Infos" -  "Manifestations" -  "Office tourisme"! Mais enfin, tous les gens  de la commune ne se promènent pas avec leur "doudou" smartphone!

     

    En Vendée, devant beaucoup de monuments, Le Conseil Général a remplacé la fiche explicative par ce logo placé …. au milieu d'une jolie photo du monument….  qui est devant nous! il y a quelques mois nous étions devant une tour bien connue, non loin de la Tranche: quelques promeneurs se sont approchés, un couple de cyclistes a regardé la photo, mais personne n'a eu droit à la moindre explication. Et je suis presque sûre que tous auraient lu un texte!

     

    On peut m'objecter que ce n'est pas à moi de critiquer puisqu'il y a déjà une dizaine d'années que je me promène avec mon iPhone et que je demande à Google de m'aider dans mes découvertes et mes visites. Mais c'est un choix personnel!


    Ce que je trouve consternant, c'est  de mettre à l'écart une grande partie de la population parce qu'elle ne se conforme pas à la technicité et au jeunisme ambiant. Tout comme je trouve inadmissible qu'on supprime l'écrit.

    Cela semble vouloir dire :

    « Si vous n'êtes pas capables de suivre le soi-disant progrès,

    disparaissez !"

    Mais est-ce un progrès de remplacer un texte par un logo?

     

    Et je pense à nouveau à la citation de Théodore Monod :

    "Il est  difficile de vivre dans un monde matériellement ultraperfectionné

    mais moralement infantile"

  • Pourquoi aimons nous tant le surimi?

    C'est une toute petite note aujourd'hui, une petite information qui m'a bien intéressée a propos du surimi! Cette mixture cuite à la vapeur, à base de chair de poisson haché, a débarqué dans nos assiettes en 1988, venant du Japon.

     Encore une fois, nous sommes " l'exception française"!

    Car nous sommes les plus grands mangeurs de Surimi en Europe, les seconds au monde derrière le Japon,  et engloutissons pas loin de la moitié (43%) des petits rouleaux vendues au sein de l’Union européenne. Soit 60 500 tonnes malaxées par nos estomacs en 2012!

     

    Alors, c'est quoi un bâtonnet de surimi ? du poisson avant tout: le merlan bleu (qui n’est pas un poisson de table), le merlu blanc, l’anchois, le colin d’Alaska et le hoki essentiellement. Les poissons passent  à travers des machines qui l’équeutent, l’éviscèrent, lèvent les filets puis les lavent avant de hacher la chair, mélangée à du sucre auquel on ajoute surtout de l’amidon (de blé), de la fécule de pomme de terre, encore du sucre, du sel, du blanc d’oeuf, de l’huile de colza, du paprika pour la couleur et des arômes de crabe (naturels ou de synthèse, selon les marques). Les bâtonnets « saveur crabe » n’en contiennent donc même pas une pincée.

    Mis à part la marque Fleury Michon, parait-il, on trouve aussi dans les autres marques:

    - du glutamate monosodique, rehausseur de goût, au sujet duquel il y a eu beaucoup de contestation: dangereux ou pas? 

    - du sorbitol , un sucre-alcool à consommer avec modération

     - des polyphosphates qui affermissent la texture et retiennent l'eau donc font gagner du poids, eux aussi soupçonnés de n'être pas très sains au moins pour les enfants!

     

    Pourquoi un tel engouement chez nous? ll est vrai que dans notre monde où il faut aller vite, c'est tellement plus simple de déposer un petit bâtonnet dans une assiette que de faire cuire un filet de poisson. Mais alors pourquoi, en consomme -t-on si peu dans les autres pays d'Europe ?

    Un seul pays qui en avale autant que 27 autres réunis, c'est tout de même étonnant!

  • Réflexions et souvenirs après l'émission " Tout peut changer"

    L'émission sur le gaspillage alimentaire a fait naître en moi de nombreux souvenirs.   Je suis une petite fille de la guerre, j'avais 7 ans en 1939.

    J'ai d'abord eu droit aux tickets correspondants à la ration J2 ( 6, 12 ans), et, en 1944, je suis devenue....

      J3 : de 12 ans à 21 ans + femme enceintes,  la  fameuse ration de croissance. 


    J'avais oublié de quoi cette ration journalière était composée jusqu'au jour, où, près de Malestroit, dans le musée de la résistance de St Marcel, j'ai vu exposé dans de petites coupelles ce qu'on m'octroyait par jour.

    Pensionnaire au lycée de Saumur , j'avais droit à:

     - pain : 350 gr, ( les tickets ont existé jusqu'en 1949!)

     - chocolat : 8 gr (250 gr par mois), 

    - beurre : 7,5 gr (225 gr par mois), 

    - vin  : 13 cl (4 litres par mois), et oui, à partir de 12 ans, nous avions droit au vin!

    - viande : 30 gr 

    - fromage : 7 gr  50 gr par semaine), 

    - sucre : 33 gr (1 kg par mois). 

    - café mélangé : 150 gr par mois.

    Il n'est pas besoin d'ajouter que nous n'avions pas un gramme de plus et que la viande était souvent de ... la mamelle de vache bouillie seulement! 

    Envie de jeter? même quand c'était immangeable, nous mangions gaiment sans jamais rechigner. Nous faisions même de l'humour avec  les charançons flottant sur nos  éternels haricots blancs qui devenaient " de la viande sans ticket"! 

    Mais nous n'étions ni obèse, ni diabétique, ni malade, nous respirions la joie de vivre, toujours content de notre sort…. et nous sommes devenus des adultes résistants. 


    Depuis le monde a changé, mais je  n'ai jamais rien jeté!

     

    Mon engagement associatif au Niger m'a d'ailleurs conforté dans mon horreur du gaspillage! Encore hier sur "Jeune Afrique" un titre a retenu mon attention  :

    - au moins 362 enfants morts de malnutrition dans la région de Zinder. La sécheresse bien sur, mais quand c'est la saison des pluies les inondations emportent les jardins. Dans un des villages avec lesquels nous travaillons,  c'est tous les ans le même cycle: sécheresse, inondation et… il ne reste rien.

     

    Alors quand, sur la plage des Sables, une gamine de 5/6 ans arrive avec sa mère en suçant une énorme glace et 2 mn après, dit " j'en veux plus" je dresse l'oreille. En entendant la mère répondre" Tiens, il y a une poubelle la-bas," comme si c'était normal de jeter cette friandise, je me retiens d'intervenir.

     

    Il est vrai que les Français sont surs de ne pas jeter, c'est toujours "l'autre" qui est responsable.`J'ai trouvé d'ailleurs trouvé un sondage étonnant et drôle.


    Pour 54% des Français, réduire le gaspillage alimentaire est une action très importante à faire quotidiennement,  Préoccupés par le sujet, 57%  en parlent avec leur famille, leurs proches ou leurs collègues et 76% estiment que l’on ne parle pas ou pas suffisamment du gaspillage alimentaire dans la publicité. Et plus de 75% estiment être en dessous de la moyenne nationale des 20 kg de déchets par personne et par an.

    Chacun a l’impression de gaspiller un peu, mais que les autres gaspillent davantage

    Car, à les en croire, 94% vérifient les dates limite de consommation et veillent à respecter la chaîne du froid,  89% congèlent les restes, 87 % les cuisinent, 86 % utilisent des boites hermétiques, 75% sensibilisent leur famille a ce problème.

    Bizarre, vous avez dit bizarre .....

    mais d'où viennent donc ces 20 kg?`


    Et je terminerai par une anecdote personnelle qui date de 1942.

    Un soir d'hiver, je cours chercher du pain, un gros pain à l'épicerie du village avec mes tickets d'une main, une pièce de l'autre. La nuit tombe et couvre feu oblige il n'y a aucune lumière dans le village. En passant près d'une maison, un chien aboie, j'ai peur et je me sauve. Je trébuche sur le bord du trottoir et me couronne le genou jusqu'à l'os ( maintenant ce serait immédiatement un médecin et 3 ou 4 points de suture). Je rentre en hurlant à la maison. Et que croyez vous que je crie?

    " J'ai mal" ... non!... je répète en sanglotant

    " mes tickets, j'ai perdu mes tickets".

    Ma mère, avec une lampe de poche, sort et cherche, mais le vent d'hiver a tout emporté et je pleure jusqu'à mon coucher en répétant,

    " Comment on va faire? j'ai perdu mes tickets!" ... 800g de pain, c'était important à cette époque alors qu'on en jette maintenant des tonnes!

    J'avais 10 ans, et je ne ferai aucun commentaire!