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  • La philosophie du porc

    Une rubrique très brève pour le copier/coller d'un extrait de " la Philosophie du Porc", essai écrit en 2000 par Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix, toujours  emprisonné en Chine

    Il explique qu'acheter la mémoire des masses avec la promesse d'aisance relative, c'est une manière de gouverner!

    « Dans cette atmosphère d'abrutissement et d'amnésie de toute la nation, les élites ont créé une “philosophie du porc” sous prétexte de “retour vers l'académique” (“xueshuhua”) et de “localisation” (“bentuhua”) pour collaborer avec l'idéologie dominante.

    Celle-ci s'adapte fort bien au discours hégémonique qui place “l'édification de l'économie au centre” : elle met toute sa sagesse au service de la “philosophie de l'aisance relative” pour prouver que le seul moyen de développer l'économie consiste à maintenir la stabilité, et démontre la rationalité des échappatoires du type du “droit à l'absence d'Histoire”.

    En un mot, elle explique comment faire pour que les porcs s'endorment quand ils sont rassasiés, et mangent quand ils se réveillent ; elle les maintient au mieux au stade des besoins primaires, alimentaires et sexuels, sans leur laisser le droit à de plus grandes ambitions. »

    Il termine par une phrase accusatrice pour ses concitoyens qui acceptent de vivre comme des « porcs » :

    « En Chine, pratiquement tout le monde a le courage de défier sans vergogne la morale. Tandis qu'on ne trouve presque personne qui ait le courage moral de défier la réalité sans vergogne. »

    Hélas, je trouve que cette phrase ne s'applique pas seulement à la Chine et au régime chinois!

    Et je crois vraiment qu'acheter la mémoire des masses avec la promesse d'aisance relative, c'est une manière de gouverner dans de nombreux pays!

     

  • Nucléaire

    Depuis l'accident  japonais, le nucléaire est à l'ordre du jour et en France tout particulièrement . il faut dire que nous sommes bien pourvus! Numéro 1 en Europe et largement en tête!

    France : 

    Puissance installée : 63130 MWe 
    58 réacteurs dans 19 centrales 
    1 centre de retraitement à La Hague 
    1 usine de Mox à Marcoule (opérations de démantèlement en cours) 
    Nouveaux réacteurs programmés : Flamanville (en construction), Penly (en projet)

    Allemagne : 
    Puissance installée : 20490 MWe 
    17 réacteurs dans 12 centrales

    Note : l’Allemagne s’est engagée par la loi sur une sortie progressive du nucléaire, à horizon 2021.

    Royaume Uni : 
    Puissance installée : 10137 MWe 
    19 réacteurs dans 9 centrales 
    1 centre de retraitement à Sellafield

    Espagne : 
    Puissance installée : 7514 MWe 
    8 réacteurs dans 6 centrales

    Italie : 
    Puissance installée : 1423 MWe (à l’arrêt) 
    4 réacteurs dans 4 centrales (Caorso, Enrico Fermi, Garigliano, Latina)

    Note : tous les réacteurs italiens ont été stoppés suite à la décision du pays de sortir du nucléaire, prise en 1987

    Belgique : 
    Puissance installée : 5926 MWe 

    Bien sûr, chez nous, y compris que les nuages dangereux s'arrêtent aux frontières (  une amie allemande me demandait hier en riant si le "panache" japonais oserait passer au dessus de notre pays!), notre sécurité est absolue et les informations transparentes!

    Voici un extrait d'un article de Terra Economica qui semble prouver le contraire

    "La question de la sécurité revient en permanence chez les salariés, tant ils ont perdu leurs repères en quelques années. « On est passé d’une culture du zéro risque à une culture du résultat. Et cela se ressent partout. On tolère des situations que l’on n’aurait jamais acceptées auparavant », explique Dominique, salarié à la centrale de Penly. « Tout le monde sait comment ça marche quand il y a du fric qui rentre dans la boîte », résume Antoine Robert, salarié et syndicaliste de Sud à la centrale de Cattenom (Moselle).

    Les récits abondent sur ce changement de culture. Tous parlent des délais et des normes de sécurité sans cesse raccourcis, des temps de travail qui s’allongent bien au-delà des usages légaux, afin de pallier les manques. Les pannes à répétition liées au sous-investissement, le manque de pièces détachées, la disparition des fabricants fournisseurs, sont désormais une obsession dans les centrales. Le recours au système D pour tenter de réparer au plus vite est devenu une réalité mais choque la plupart tant il est à rebours de la culture de la sécurité dans laquelle ils ont appris à travailler.

    Pas très fier de lui, un salarié raconte ainsi comment il a été obligé d’aller acheter en catastrophe une pompe chez Leroy Merlin parce qu’il n’avait pas d’autre solution. « C’était pour un équipement en dehors du réacteur, mais quand même ! » s’indigne-t-il. Selon les règles de l’industrie nucléaire, tout matériel qui entre dans une centrale même en dehors du réacteur lui-même doit être homologué aux normes nucléaires.

    Plus inquiétant encore : des investissements de sécurité ont été reportés dans le temps par l’ancien président d’Edf, Pierre Gadonneix, car jugés pas très rentables. Des groupes électrogènes de secours – ceux qui sont en cause dans la centrale Fukushima – se sont retrouvés avec des problèmes de coussinets (équivalents d’un roulement à bille), faute d’avoir été changés à temps. Plusieurs alarmes ont été lancées pour signaler ces difficultés.

    A son arrivée à la présidence d’EDF, Henri Proglio a décidé en urgence de rééquiper les groupes électrogènes défaillants. Une commande a été passée auprès du groupe finlandais Wartsila sans appel d’offres, au double du prix habituel, en contrepartie d’une livraison dans des délais records. Car la sécurité des centrales était en jeu. Alors, toujours exemplaire la gestion du nucléaire français ?"

    N'empêche que la catastrophe du Japon aurait prêtre évitée car elle avait été prévue par un sismologue japonais qui a écrit un article paru en août 2007 dans la version japonaise du International Herald Tribune (éditée en partenariat avec le grand quotidien Asahi Shimbun).

    Ishibashi Katsuhiko,"faisait partie du comité d'experts chargé d'établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises. Il en avait démissionné pour protester contre la position du comité. Il estimait que les recommandations fixées par le comité étaient beaucoup trop laxistes".

    et affirmait

    "A moins que des mesures radicales ne soient prises, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche"

     

  • La fin d'un monde

    J'ai pris l'habitude de lire avec intérêt la "chronique Agora" chronique internationale dont l'objectif est de nous informer sur l'univers de la "Bourse et de l'Economie". Je ne me suis jamais intéressée à la bourse et n'ai rien à placer,  pourtant  j'apprécie la   vision non-conformiste de l'actualité économique et financière mais aussi sociale et politique des rédacteurs. Aujourd'hui, je vais le contenter d'un copié/collé de l'essentiel d'un article de Francçoise Garteiser, directrice de la rédaction qui résume un article de J.C Périvier, spécialiste de géopolitique et analyse l'état de notre monde!

    "La réalité, c'est que nous vivons la fin d'un monde.C'est une révolution de nos manières de vivre, ce qui ne serait pas si grave si elle n'était accompagnée d'une révolution de nos valeurs et de nos manières de nous comporter, de penser.

    Grâce aux progrès économiques, les changements sociaux qui se sont produits au cours des deux derniers siècles ont été considérables. Le niveau de vie s'est très largement amélioré, pour tous. Une civilisation des loisirs s'est imposée. Un bouleversement des valeurs a accompagné la réorganisation de la société en une nouvelle hiérarchie de groupes sociaux, tandis que l'individualisme s'installe -- souvent doublé d'égoïsme.

    De progrès en progrès, les Occidentaux en sont arrivés à considérer que leur style de vie était la norme, un acquis indestructible, une sorte d'état naturel -- oubliant que les 2 000 ans d'Histoire sont jalonnés d'efforts, de souffrance, de drames, de tragédies.

     

    De la sûreté de soi à l'arrogance, il n'y a qu'un pas vite franchi. Vivant dans une société basée sur les services, l'Occidental veut être servi, tout lui est dû, et tout de suite car il a la conviction de payer pour ça. Nous sommes au royaume de l'éphémère. Tout est consommable, tout est jetable.

    Profiter en échange de rien, vivre à crédit, est devenu un réflexe. … fuite en avant  qui consiste à distribuer ce que l'on n'a pas et que l'on emprunte. 

    A l'aune des bonus mirobolants, les banquiers de toutes sortes se tendent à eux-mêmes ainsi qu'à tous les autres, le piège diabolique de l'excès de dette, fruit du cynisme de l'époque et de la cupidité ambiante.

    Et soudain, confortablement installés dans cette dynamique, voilà que la mécanique se grippe. On s'émeut que notre chère croissance se fonde sur l'utilisation massive des ressources naturelles jusqu'à épuisement. La nature, bousculée, saccagée, semble se rebiffer par une modification du climat aux conséquences inquiétantes et parfois déjà dramatiques. 

    On réalise que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir notre part de gâteau, de profits, de plaisir.

    Selon la Banque de Ressources Interactives en Sciences Economiques et Sociales, la croissance était nulle jusqu'à la révolution de l'imprimerie. Il y avait simplement des années bonnes ou mauvaises dans un monde agricole et artisanal. Ensuite, jusqu'à la Révolution française, elle aurait été très faible, de l'ordre de 0,1% par an .La croissance de l'Europe occidentale entre la fin de la Deuxième guerre mondiale et 1973 (les Trente Glorieuses) était exceptionnelle. Jean-Claude Périvier

     Décidément il n'y a pas que les altermondialistes, les écologistes et les gauchistes pour écrire  un tel réquisitoire!

     Ce texte m'a évoqué un livre écrit en 1996, "l'horreur économique"  ( Viviane Forrester") Prix Médicis de l'Essai" dont je ferai un résumé une prochaine fois! !