Lu ce matin cet article déjà un peu ancien , écrit par une polonaise, publié dans la Gazeta Wyborcza,et repris par Courrier International
C'était le 30 janvier et les Egyptiens luttaient pour leur liberté.
Intérrogés par les médias polonais, les touristes qui étaient en Egypte parlaient de soleil et de piscine et de bronzage, ceux qui devaient partir espéraient que tout allait vite redevenir normal et que rien n'empêcherait la réussite de leur voyage.
Cela suscite l'exaspération et la colère de cette femme qui écrit:
"Pas un touriste n'a dit pas un mot sur la cause pour laquelle les Tunisiens et les Egyptiens se font tuer, car personne ne leur a posé cette question!….
Et pourtant "De la liberté ! Du pain ! Du travail ! Du meilleur avenir pour nos enfants" ! ...c’est ce que scandent les manifestants, Jadis, dans les rues de Poznan Gdansk, Wroclaw et Varsovie, nous aussi scandions la même chose."
Et voici le dernier paragraphe ou l'indignation ( encore ce mot à la mode! ) transparaît dans chaque phrase.
"Quand, il y a trente ans, nous nous sommes battus pour notre liberté, nous avons attendu du monde de la compréhension et du soutien moral. A l’époque, nous n’aurions pas compris les médias étrangers se plaignant pour leurs touristes empêchés de bronzer béatement sur la Baltique ou visiter la Vieille Ville de Gdansk à cause de ces ouvriers et ces intellectuels polonais pris par une idée folle d’organiser en pleine saison touristique un renversement du pouvoir politique. Je comprends qu'il est difficile d’oublier les vacances déjà payées. Mais je demande seulement un peu plus d’empathie et moins de dureté dans les propos, commentaires et reportages concernant ces pays.
Montrons ce que nous mêmes voudrions qu’on nous montre : du cœur et du respect."
Je trouve ce texte très beau. Décidément la mémoire est courte et l'égoïsme bien vivant!