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Il était un blog - Page 88

  • Pour que vive TERRA ECO!

    La semaine passée, deux revues auxquelles je suis abonnée, l’une en version numérique, l’autre en version papier, nous ont annoncé qu’elles seraient contraintes de mettre la clé sous la porte à bref délai sans l’aide de leurs lecteurs. Ce sont « Terra Eco » et « L’âge de faire », 2 revues parfaitement inconnues du grand public et pourtant tellement dignes d’intérêt!

    Terra Eco!  Il se définit comme «  un média indépendant, humaniste et engagé », c’est un des  seuls magazines qui parle concrètement de développement durable, qui met en lumière ce qu’est la société de consommation et présente ceux qui expérimentent de nouvelles façons d'agir. Je l’ai connu et acheté quand  il s’appelait «  Terra Economica »,  tout au début de l’aventure, il y a déjà une dizaine d’années. 

    Leur site, je l’ai découvert par hasard.  Ma passion de l’information me fait explorer tant de chemins sur ce Net qui m’est indispensable…. et qui peut être la meilleure et la pire des chose suivant l’usage qu’on en fait! J’ai trouvé la démarche sympathique, moi qui milite depuis près de 50 ans pour  l’écologie, au sens « noble » du mot….  « relations entre les êtres vivants et leur environnement » ( Larousse) et pour le développement durable. 

    Angevine, j’ai acheté plusieurs fois le journal à Nantes puis  l’ai trouvé chez le buraliste de mon quartier. Je n’ai jamais été décue et naturellement, je suis passée à l’abonnement numérique.  Je reçois donc la revue et passe sur le site  quasiment tous les jours.

     

    Selon Terra Eco, l’économie doit être au service de l’Homme et de l’Environnement, l’inverse de ce qu’on constate: un Homme de plus en plus esclave et une Nature souillée et exsangue chaque jour davantage.

    Lorsque j’ai reçu leur appel, je me suis demandée si la communauté de lecteurs serait assez influente pour réunir la somme nécessaire. J’étais pessimiste et la suite m’a démontrée que les gens peuvent encore être formidables. J’ai immédiatement signé le  Manifeste, et versé une toute petite obole. 

     

    Je témoigne maintenant sur ce blog car je crois comme les journalistes de Terra Eco, « qu’’il faut marcher vers une nouvelle société où citoyens et forces vives devront reprendre et réécrire un nouveau contrat économique, social et environnemental. Un contrat cousu de nouvelles solidarités.». Voilà une petite note « musicale » qu’on n’a pas l’habitude d’entendre!

    Des initiatives comme "Terra Eco", et "l’Age de Faire" dont je parlerai demain, je les appelle « mes raisons d’espérer»!

     

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    http://www.terraeco.net/

     

     

    Ma dernière note parlait de notre certitude d’adolescents des années 1945 de bâtir un monde meilleur. Visiblement  notre génération a été happée, avalée par l’argent, le profit et la désinformation; je me sens réconfortée quand je lis ces deux revues auxquelles je dis un grand Merci!

  • Sauve-toi, la vie t'appelle ( suite)

    Dans «  Sauve toi, la vie t’appelle », certaines  phrases m’ont particulièrement  frappée: « Un lycéen est à l’âge d’exaltation si grande qu’il peut accepter de mourir pour une cause qu’il n’a pas eu le temps d’étudier. » Et aussi : « Les grands garçons des classes terminales étaient presque tous engagés dans des luttes sociales » .  

    En 40, les premiers résistants, ceux qui ont répondu a l’Appel dès le 18 juin, étaient souvent des jeunes de 15 ou 16 ans, plus déterminés que leurs parents qui acceptaient l’idée de la défaite et l’occupation. Et beaucoup d'entre eux , des chrétiens qui militaient dans les JEC, des communistes, dans les Jeunesses Communistes ont été déportés dans les camps ou tués sous les balles des peloton d’exécution.

    Par contre, de l' autre côté,  il y avait ceux qui,  au même âge, s'engageaient dans les Waffen SS ou  suivaient Doriot et le Parti Populaire Français et acceptaient la collaboration..

     

    Quelles étaient les centres d’intérêt, les sujets de conversation des jeunes de cette époque? On sait que la philosophie, la poésie,  les arts, le cinéma, et la politique ont joué un rôle important dans le développement des enfants pauvres qui avaient la chance d’entrer au lycée . Edgar Morin dit avoir découvert  la politique en 5 ème, à 13 ans!. 

    Boris Cyrulnik  affirme: « Nous nous engagions dans des discussions très au-dessus de nos moyens. Ce que je viens d’écrire est faux:  nous avions les moyens. » 

    Et il raconte qu’ils trainaient les rues en évoquant Picasso,  Eluard, il parle d’un ami, qui, en sixième, démontrait  que le progrès scientifique n’avait pas que des bénéfices et il cite la lettre  écrite par un autre: «  Soyons fort et courageux dans le monde qui s’ ouvre à nous. Il faut que nous réussissions à créer ce dont le monde rêve, l’égalité entre les hommes, la liberté de conscience, la suppression des classes. » Il s’appelait Charles Law et avait… 13 ans!

    Il explique l’influence du communisme après la guerre auprès des jeunes. «  Le communisme me paraissait la seule noblesse : l’URSS avait écrasé le nazisme, le communisme parlait d’égalité de lendemains qui chantent , et de paix sur le monde. Pendant ce temps, les Américains faisaient la guerre en Corée, puis au Vietnam où ils lançaient du napalm sur les villages de paysans. Devant un tel choix auriez-vous hésité? »

     

    Je me reconnais dans tout ce qu’a écrit B Cyrulnik. Je n’étais pas juive, j’avais peu souffert de la guerre, j’étais une petite provinciale mais la vie dans mon lycée, l’influence de nos professeurs et de nos amis, étaient en tous points semblable à ce qui est décrit dans ce livre. 

    Mon adolescence a été faite de culture, de poésie et de musique, de philosophie et de politique, (la vraie, pas cet espèce de conflit permanent entre des hommes qui se haissent et qui ne rêvent que de mise à mort comme à la corrida) !. Le Conseil de la Résistance alliait  la droite et la gauche, De Gaulle invitait les communistes à marcher avec lui. Et nous les jeunes nous admirions toutes ces conquêtes qui allaient changer notre vie. 

    Nous n’avions pas cours le samedi après-midi et au coin de deux rues saumuroises, les pensionnaires nous ayant rejoint, nous refaisions le monde des après-midi entiers. Notre groupe comportait autant de filles que de garçons, Nos conversations étaient d’une haute tenue, le respect envers les filles allait de soi et je n’ai jamais entendu une phrase vulgaire ou sexiste!  Nous faisions partie d’un ciné-club, sous l’égide d’un professeur, nous venions de créer une association des « amis de l’Unesco », nous étions ouverts a d’autres pays, d’autres cultures, d’autres civilisations et nous étions persuadés que notre monde, né de la guerre, serait merveilleux! C’est vrai que le communisme nous attirait tous car, issus  de familles modestes, nous pensions qu’il élèverait le niveau culturel, intellectuel des «  masses populaires » comme on disait, et de plus, amènerait une société plus juste financièrement.

     

    Nous n’avions pas imaginé que le capitalisme et son frère l'ultra libéralisme allaient nous rattraper et nous imposer le monde que nous connaissons où la culture et la réflexion,  justement, ne doit surtout pas être l'affaire de tous! 

     

     

     

  • "Sauve-toi, la vie t'appelle", le livre qu'il faudrait lire!

    Depuis plusieurs années, j’ai l’habitude de choisir mes lectures après avoir téléchargé un extrait du livre sur ma tablette par l’intermédiaire d’iBooks  ou de Kindle. C’est un excellent moyen de ne jamais être déçu.

     

    Dans les années 2000, avec «  Un merveilleux malheur » j’ai  découvert Boris Cyrulnik et compris vraiment le sens du mot résilience. A la sortie, en 2012  de  « Sauve toi, la vie t’ appelle », récit autobiographique, j’ai téléchargé un extrait, j’ai emprunté le livre à ma bibliothèque puis je l’ai acheté. 

    Ma vie de petite fille de la guerre n’a rien eu a voir avec les drames qu’il a vécu et pourtant que de similitude dans notre manière de ressentir les évènements, que de comportements similaires après guerre. 

    Ma mère qui avait 8 ans en 1914 comme j’avais 8 ans en 1940 a affirmé jusqu’à sa mort que les « enfants de la guerre » n’avaient jamais la même perception que les autres de la vie. Je le crois aussi et la maturité des sujets d’intérêt, des conversation que nous avions au lycée étaient  à cent lieues de celle des jeunes ados de 2014.

     

    J’ai préparé 2 notes sur ce livre. Celle -ci traite de la compréhension du nazisme et elle éclaire aussi  la situation actuelle dans le monde.

    « Je n’avais pas de haine pour les Allemands car j’avais déjà compris que ce qui les avait rendu cruels ce n’était pas la méchanceté, c’était leur soumission à une théorie absurde. Cioran a écrit «  Tant qu’une institution s’appuie sur des instincts forts, elle n’admet ni ennemis, ni hérétiques: elle les massacre, les brule  ou les enferme.  Bûchers,  échafauds, prisons ! Ce n’est pas la méchanceté qui les inventa,  c’est la conviction n’importe quelle conviction totale »

     

    Boris Cyrulnik se demande comment un être humain peut souhaiter la mort de milliers, de millions de personnes. Et il écrit: » Lorsque l’on croit détenir le vrai, la société parfaite, …. les autres, différents , nous souillent  et détruisent notre utopie en ne récitant pas nos prières et nos slogans. Il n’est pas des nôtres, donc il nous détruit. A mort l’étranger, le Nègre, le Juif, le fou,le sidaÏque, l’autre, le différent, qui ne pense pas comme nous! » … «  Au nom de la Morale, il faut éliminer, torturer ou rééduquer tous ceux qui, par leur différence, sont des blasphémateurs »

    A la Morale, j’aurai ajouté  la Religion et tout serait dit. 

    Quand on est sur de détenir la VERITE, on peut "détruire l’autre, le différent avec désinvolture, sans culpabilité ni honte ». 

     

    J’ai rarement lu des mots aussi forts et aussi vrais. Hélas, aujourd’hui,  religions, pays, ethnies ne semblent connaître que ce langage et ne savent adopter que cette attitude de destruction!