Depuis plusieurs années, j’ai l’habitude de choisir mes lectures après avoir téléchargé un extrait du livre sur ma tablette par l’intermédiaire d’iBooks ou de Kindle. C’est un excellent moyen de ne jamais être déçu.
Dans les années 2000, avec « Un merveilleux malheur » j’ai découvert Boris Cyrulnik et compris vraiment le sens du mot résilience. A la sortie, en 2012 de « Sauve toi, la vie t’ appelle », récit autobiographique, j’ai téléchargé un extrait, j’ai emprunté le livre à ma bibliothèque puis je l’ai acheté.
Ma vie de petite fille de la guerre n’a rien eu a voir avec les drames qu’il a vécu et pourtant que de similitude dans notre manière de ressentir les évènements, que de comportements similaires après guerre.
Ma mère qui avait 8 ans en 1914 comme j’avais 8 ans en 1940 a affirmé jusqu’à sa mort que les « enfants de la guerre » n’avaient jamais la même perception que les autres de la vie. Je le crois aussi et la maturité des sujets d’intérêt, des conversation que nous avions au lycée étaient à cent lieues de celle des jeunes ados de 2014.
J’ai préparé 2 notes sur ce livre. Celle -ci traite de la compréhension du nazisme et elle éclaire aussi la situation actuelle dans le monde.
« Je n’avais pas de haine pour les Allemands car j’avais déjà compris que ce qui les avait rendu cruels ce n’était pas la méchanceté, c’était leur soumission à une théorie absurde. Cioran a écrit « Tant qu’une institution s’appuie sur des instincts forts, elle n’admet ni ennemis, ni hérétiques: elle les massacre, les brule ou les enferme. Bûchers, échafauds, prisons ! Ce n’est pas la méchanceté qui les inventa, c’est la conviction n’importe quelle conviction totale »
Boris Cyrulnik se demande comment un être humain peut souhaiter la mort de milliers, de millions de personnes. Et il écrit: » Lorsque l’on croit détenir le vrai, la société parfaite, …. les autres, différents , nous souillent et détruisent notre utopie en ne récitant pas nos prières et nos slogans. Il n’est pas des nôtres, donc il nous détruit. A mort l’étranger, le Nègre, le Juif, le fou,le sidaÏque, l’autre, le différent, qui ne pense pas comme nous! » … « Au nom de la Morale, il faut éliminer, torturer ou rééduquer tous ceux qui, par leur différence, sont des blasphémateurs »
A la Morale, j’aurai ajouté la Religion et tout serait dit.
Quand on est sur de détenir la VERITE, on peut "détruire l’autre, le différent avec désinvolture, sans culpabilité ni honte ».
J’ai rarement lu des mots aussi forts et aussi vrais. Hélas, aujourd’hui, religions, pays, ethnies ne semblent connaître que ce langage et ne savent adopter que cette attitude de destruction!