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Il était un blog - Page 83

  • En ces temps de Noël, réflexions sur la consommation

    Je me contente ce matin d’un copié collé  car j’ai trouvé ces jours-ci une analyse faite par une sociologue du laboratoire de sciences sociales d’Orange ( Orange SENSE: Sociology and Economics of Networks and Services). Les chercheurs de ce laboratoire  mobilisent à la fois les méthodes classiques de sciences humaines et sociales et les nouvelles techniques d’analyse des grandes masses de données numériques. 

    Ils participent à plusieurs projets de recherche de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et sont associés à de nombreuses initiatives scientifiques avec les acteurs français et internationaux du domaine. Leurs travaux font l’objet de publications scientifiques.

     

    Or je lis cette définition de la consommation:

    « Aimer, désirer, acquérir, utiliser, manger, user, se lasser, se détourner, jeter ».

    Et aussi

    « Depuis la diffusion (de la société de consommation) au début des années soixante, et malgré les critiques, un demi-siècle s’est écoulé sans changement majeur. Seuls les objets de désirs se sont en partie déplacés – moins d’alimentation et d’habillement, plus de communication, de transports et de loisirs. Les dépenses individuelles de masse structurent toujours notre économie et orientent nos représentations sociales. »

    Enfin plus loin:

     « Le comportement du consommateur consiste à surévaluer les biens matériels, à chercher à se les approprier, à "penser" en terme non plus d'homme, mais de machine à consommer,  Cela le conduit à se désengager socialement, donc à s'isoler, et à développer des affects négatifs tel qu'une méfiance d'autrui, de l'égoïsme... Au final, être traité en consommateur est néfaste pour notre ressenti personnel et pour nos relations sociales. »

     

    Ce qui est curieux, c’est que toutes les études du comportement humain s’ajoutent au bon sens des siècles passés pour affirmer que « l’argent ne fait pas le bonheur ». 

    J’aimais raconter à mes petits élèves l’histoire du roi qui pensait trouver le bonheur en portant la chemise d’un pauvre toujours joyeux, chemise que le-dit pauvre n’avait jamais possédé! C'était au temps où les histoires se devaient d'être morales!

    Maintenant les études psychologiques démontrent que les personnes qui donnent beaucoup d'importance aux richesses, au statut social, aux choses matérielles, sont plus sujettes à l'anxiété et la dépression, sont moins sociables, et sont moins heureuses de manière générale.

     

    Pourquoi avons nous mis la consommation comme but ultime de notre vie. Par nécessité? il y a longtemps que ce n’est plus vrai. Parce que nous sommes manipulés? oui, mais aussi par ennui, par distraction, par tristesse, par désœuvrement…

    Consommer nous distrait, un temps, de notre condition d’humain trop souvent  isolé, solitaire. Mais un temps seulement!

     

     

  • Pauvres jeunes dans le monde de 2015!

    J’entends souvent autour de moi  critiquer « les jeunes », groupe informel, incompris, voire inquiétant. Ils ne veulent soi-disant ni travailler ni s’intégrer dans la société, seulement se distraire, profiter et dépenser!

    C’est dans des lettres journalières de la chronique Agora que j’ai trouvé les informations suivantes. Cette lettre dite «  financière » aborde tous les problèmes de société et son fondateur, Bill Bronner, analyse finement la réalité de notre monde avec humanité…  et nombreuses critiques.

    J’ai été très sensible a sa lettre « Chômage, immobilier, dette… Les jeunes n’ont pas la vie facile » où il écrit: « Nous avons six jeunes adultes dans la famille, dont les âges vont de 21 à 36 ans. Seul l’un d’entre eux a sa propre maison. Seul l’un d’entre eux est marié. Seul l’un d’entre eux a des enfants….Les jeunes essaient d’entrer sur le marché du travail et se cassent le nez sur la porte. C’est pour cette raison que le chômage des jeunes (âgés de 20 à 25 ans) dépasse les 50% en Espagne, les 22% en France… et qu’aux Etats-Unis, il est le double du taux de chômage général….Depuis 1974, le revenu brut du groupe des 25-34 ans, en tant que pourcentage de la médiane, a chuté de plus d’un quart aux Etats-Unis. Ce qui laisse de plus en plus de jeunes vivant avec leurs parents ». 

    Car il y a aussi la charge financière liée au remboursement de leur crédit, emprunts pour financer leurs études! Entre 2007 et 2013, la dette des étudiants américains est passée de 548 milliards à 1000 milliards de dollars. Les droits d’inscription dans les universités depuis 2008 ont augmenté de 18% par an et peuvent atteindre 60000$ (dans une cinquantaine d’universités américaines). Et  jusqu’en 2013,  le taux de crédit garanti par l'État fédéral pour les étudiants remplissant certaines conditions de ressources était de 3,4 %, ce taux a été doublé depuis le 1er juillet 2013 pour s'élever dorénavant à 6,8 %.

     D’où un endettement moyen de 25 000 dollars qui représente 60 % du salaire annuel moyen d'un jeune diplômé du supérieur aux États-Unis, et qui peut monter jusqu'à plus de 75 % selon les États.

    Obama a fini de payer son prêt étudiant lorsqu’il est devenu Président des Etats Unis. Et il n’est pas le seul! 

     

    Car, ce défaut de paiement n’affecte pas seulement les jeunes adultes. La dette étudiante  des plus de 65 ans a atteint en 2013 aux États-Unis quelque 18,2 milliards de dollars, (selon un nouveau rapport du Government Accountability Office (GAO), l’équivalent de la Cour des comptes en France). La plupart de ces personnes âgées ont emprunté pour rembourser leur propre éducation,  même pas celle de leurs enfants ou de leurs petits-enfants, Plus de la moitié des plus de 75 ans sont en défaut de paiement sur les prêts étudiants.

    Donc, pour récupérer son argent, l’État américain ponctionne les retraites des plus de 65 ans n’ayant toujours pas achevé de rembourser leur prêt étudiant. Et pourtant les retraites, en Amérique sont souvent bien faibles.

    Face a tant de non remboursement, les milieux financiers craignent  que çà n’engendre bientôt  une crise aussi grave que  celle des supprimes?

    Décidement quelque soit le pays où on vit, il ne fait pas bon être jeune a notre époque! Mais est ce plus facile d'être retraité, s'il faut  rembourser jusqu'à la mort des emprunts qui n' ont pas permis d'acquérir l'aisance souhaitée!

  • Lu dans " Comment les riches détruisent la planète" Hervé Kempf

    Il faudrait tout citer dans le petit livre que je viens de terminer : « Comment les riches détruisent la planète » d’ Hervé Kempf,  journaliste engagé, spécialiste de l’environnement. Journaliste qu’on n’entend guère  et qui s’exprime presqu’uniquement  dans ses livres car il estime que les médias ne sont pas libres, achetés par le capitalisme. Il suffit, dit-il,  de découvrir  qui sont les patrons et les actionnaires des principaux journaux, radios et télés pour comprendre les journalistes ne pourront  plus jamais dire ce qu’ils pensent. Il reste quelques médias indépendants qui cherchent des lecteurs avant, trop souvent, de disparaître!

     

    Je ne parlerais pas aujourd’hui du thème de réflexion,  mais de 2 citations qui m’ont beaucoup plu.

    A la page 66, Hervé Kempf cite un article de The Economist , journal anglais qui encense d’habitude le capitalisme, mais qui écrit:                                                                                                                                                    

     « Ou que vous regardiez dans l’Amérique moderne, vous trouverez des élites maîtrisant l’art de se  perpétuer elle-même. …L’Amérique, ce sont des réseaux dynastiques proliférants, des cercles verrouillés, le renforcement des mécanismes d’exclusion sociale et un fossé entre ceux qui prennent des décisions et définissent la culture et la vaste majorité des travailleurs ordinaires….Un des moyens les plus efficaces est de rendre très onéreuses les études supérieures pour que les individus brillants n’accèdent  jamais aux poste de commande. » 

     

    N’est ce pas ce qu’on remarque de plus en plus en France et dans tout le monde européen? Tout ce qu’on appelle les élites, les dirigeants , les riches sont issus maintenant des « dynasties »: dynasties  d’énarques, d’héritiers, d’industriels et  de« people ». L’ascenseur social…. ne rêvons pas, c’est dans mon enfance qu’il ne fonctionnait pas trop mal!

     

    A la page 93, j’ai trouvé une analyse très fine de notre monde: 

    « L’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont  menacés ne ressemblera en rien à ce qui l’ a précédé. Je veux imaginer sous quel traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine; quant à ses concitoyens il est à côté d’eux mais ne les voit pas, il les touche mais ne les sent point. Il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul… 

    Au-dessus de ceux là s’élève à pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance. Il ressemblerait à la puissance paternelle  si, comme elle, il avait pour objet de préparer des hommes à l’âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les  fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu’il ne songent qu’à se réjouir »

     

    Travailler pour obtenir tout ce que nous croyons désirer au point d’en devenir indispensable n’est, en fait,  que ce que la société de consommation nous impose, avec le matraquage de la publicité. Quand à apprendre à réfléchir, tout est fait dès l’enfance  pour perdre cette faculté, qui , disait-on, différencie l’homme de l’animal!. 

    Qui est ce visionnaire qui a décrit si justement la monde actuel? 

    Ma surprise a été totale:  Toqcqueville, historien sociologue et homme politique a écrit ce paragraphe  dans les années 1850  car il imaginait ainsi l’évolution des démocraties occidentales. 

    Voilà une analyse qui sonne juste en 2015! Mais n'y aura-t-il pas dans la génération montante, une prise de conscience rendant possible un changement de cap?