Agriculture industrielle, un modèle vraiment???

C’est à la fin du Salon de l’Agriculture que j’ai commencé à écrire cette note. «  On a besoin d’une agriculture industrielle et la production doit être  industrialisée » a dit le Ministre. de l’Agriculture.

Puis Xavier Beulin, Président de la FNSEA a osé dire que « celui qui a deux hectares, trois chèvres et deux moutons n’est pas agriculteur ». Quel mépris et quelle imposture! 

 

Pourtant ce sera bientôt vrai car le projet de loi d’avenir pour l’agriculture indique qu’il faut « professionnaliser une agriculture mise en oeuvre par de véritables professionnels, des agriculteurs actifs », … les seuls qui bénéficieront d’aide

 Il est vrai que Bruxelles octroie 9 milliards d’euros à l’agriculture,  les « agriculteurs actifs » seront heureux d’être moins nombreux à se partager  ce pactole. A commencer par Xavier Beulin, agriculteur actif, l’un des  plus gros céréaliers de la Beauce  et le responsable de la filière française des biocarburants ( 7 milliards d’€ de chiffre d’affaires annuels).

 

Petite fille de petits cultivateurs et fière de ce qu’ils étaient, je trouve déplorable d'offrir la production de notre alimentation non pas à des paysans, mais à les industriels, à des financiers, une industrie agricole dans des usines, pour que ces riches industriels touchent des primes énormes, en pensant rentabilité et non qualité!

 

Le plus drôle est que leur production, médiocre et sans valeur, va nourrir les pauvres. Car il est reconnu que les gros éleveurs et producteurs ne voudraient à aucun prix manger ce qu’ils produisent. C’est l’agriculture traditionnelle qui va nourrir les riches.  C’est vraiment le comble du ridicule,  un "idéal" a-moral de surcroit !

 

J’ai essayé de recenser ces fermes usines: tout le monde connait la ferme des 1000 vaches dans le Nord, 

Mais qui parle de ma région d’origine, les Poitou  Charentes?  « poulailler » géant de Pamproux .1,2 million de volailles (600 000 poules pondeuses et 600 000 poulettes) et 700 millions d'oeufs commercialisés par an, ,  maternité de 1000 truies pour produire 25000 porcelets,  projet de 1200 taurillons. 

Je n’ose imaginer la vie de toutes ces pauvres bêtes! Comment un être civilisé peut-il accepter çà!

Et pour les légumes! non loin de là, 5 ha de serres à tomates hors sol , et 50 tonnes par jour de ces "choses" dures et insipides, qu'on ose appeler tomates!

 

De plus ces "usines" ne créent pas d’emploi, il y aura 15 ouvriers dans la ferme des 1000 vaches, 3 salariés pour les truies et les porcelets! 

 

En corollaire,  entre 2000 et 2010, 28% des exploitations agricoles du Poitou-Charentes ont disparu!. En 30 ans,sur le million d’exploitants agricoles à la fin des années 80, il en reste à peine maintenant 490 000! Et la moitié des terres en Europe est contrôlée par 3% des gros propriétaires.

Mais il y a d'autres conséquences qui méritent une prochaine note.

 

Vélosophie ou vélothérapie?

« Plus j'avance dans la vie et plus celle-ci me paraît merveilleuse, unique et immense. Le fin mot de l'affaire: s'ouvrir, se laisser envahir et renvoyer aux autres le bonheur éprouvé. Alors tout votre être se soulève. » a écrit Loup Francart dans le commentaire qu’il laissé après la note qui concernait son livre «  Petits bouts de rien ». 

 

Cette affirmation me convient! La vie d’une octogénaire, en ce moment éprouvée par les deuils et les maladies d’êtres aimés reste merveilleuse, avec si peu de choses! 

3 petis jours d’ évasion dans un lieu connu et apprécié, la région du Croisic, 3 jours de temps médiocre et 3 jours de flanerie à vélo! 4 balades, 100 km et une infinité de petits bonheurs.

 

Le premier après-midi, le soleil nous gâte et nous permet de redécouvrir le port et la ville dans une longue balade a pied. Mais le temps est si beau que nous  enfourchons nos vélos et  partons pour la côte sauvage ou la lumière joue avec  tous les tons de gris-bleu- vert d’une mer aux vagues frangées d’écume. Respirer, sentir, écouter, admirer, tous les sens sont en éveil! 

 

Le lendemain, sortie vers la Baule. Au beau milieu du remblai, retour imprévu car la pluie nous a rattrapés. Une dizaine de km, nez dans le vent, la pluie s’insinuant de plus en plus dans nos vêtements mais un sentiment de plénitude, de communion avec la nature, tant et si bien que ce retour est un vrai bonheur.

 

Pas question de s’arrêter en si bon chemin: dernier jour et nous partons le matin dans un crachin qui gomme  le paysage et le nimbe de myriades de gouttelettes. C'est  une nouvelle fois la côte sauvage, si différente de l’avant-veille mais toujours aussi belle. Dans mon enfance, on disait le la pluie fine bénéfique pour la peau, tant mieux! en tout cas, je l'apprécie sur mon visage.

 

Et pour finir nos 3 jours en beauté, en route pour une flanerie à travers les Marais de Batz. Ce paysage immense de ciel et d’eau ravit tous ceux qui aiment la nature inviolée: aujourd’hui, des nuages gris-noirs roulent emportés par un vent violent,  un héron flegmatique guette sa pitance sans un mouvement, les aigrettes dansent sur l’eau, les sternes et les mouette tournoient en criant. Comme nos vélos, ces oiseaux sont bousculés par les rafales mais surement, éprouvent autant de bonheur que nous!

 

Il aurait peut-être été normal de rester enfermés à nous désoler de la météo, pourtant il me reste de ces 3 jours un sentiment d'allégresse  et  mon  " être est soulevé de bonheur" à l'évocation de ces balades.

Car chagrins et soucis s’estompent le temps de ces sorties vélos! Vivre en osmose avec la nature apporte de vrais bonheurs, pas les bonheurs frelatés que notre civilisation actuelle appelle " de consommation"! 

 

Quant au vélo... « vélosophie »? ou « vélothérapie »?

A propos de "Petits bouts de rien"

J’ai envie de parler aujourd’hui d’un très joli livre que j’ai découvert grâce aux éditions du Panthéon, « Petits bout de rien » de Loup Francart.

Je connaissais de nom cet auteur mais ne m’étais pas intéréressée  à ses écrits car je le croyais un « penseur » de la Défense nationale.

J’ai d’abord regardé la quatrième de couverture et j’ai découvert les termes « méditer, équation du bonheur, capacité de s’émerveiller » ! 

Pas de doute, Loup Francart n’est pas celui que je croyais.

Je me suis alors plongée dans le livre et j’ai trouvé effectivement des « petits bouts de rien », réflexions sur les sujets les plus variés de la vie de tous les jours, petits riens qui montrent combien il est important de vivre pleinement l’instant présent.

« De l’humour, de la tendresse, de l’ironie, de la nostalgie, avec un regard dans les mystères de la vie et du bonheur », voilà ce qui est écrit dans la présentation du livre et je ne peux dire mieux.

 

Ces courts morceaux sans suite permettent d’ouvrir le livre et de toujours découvrir quelque chose qui réponde à son état d’âme!  

 «  Plus on communique, moins on en dit et moins on a à dire! » sujet actuel,

«  la déclaration d’impôts » qui trouve le moyen d’être humoristique,

«  la trajectoire du piéton », bien vu et drôle

« une tasse de thé au matin » la douceur du réveil ,

« Madame et non plus Mademoiselle », , un changement dont on n'a pas bien vu l'utilité,

« solitude et partage » car chacun porte en  lui la contradiction du désir de solitude et de la soif du partage,

« l’immersion (tendre) du coureur à la campagne » déconnecté de tout souci,

« les êtres aimés n’ont pas d’âge » que j’ai beaucoup apprécié,

« le mystère de la mort » acceptation de notre condition humaine. 

 

De plus, Loup Francart est aussi un artiste qui nous parle souvent d’art et de musique. : "qu'est ce que l'art", "l'art et le hasard",  "le Beau et l'Art abstrait".

J’ai voulu connaitre son blog, très intéressant lui aussi et ai découvert que nous avons le même hébergeur! 

 Bref ce petit livre a pris sa place dans une vie pas très simple pour moi depuis quelques mois . Je lui confie mes insomnies et souvent la lecture de quelques textes suffit à changer le cours de mes idées.