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Il était un blog - Page 73

  • Petit déjeuner de réflexions sur les élections

    Devant mon petit déjeuner j'écoute la radio égrener les résultats des élections d'hier.

    Nulle en math depuis… toujours et calculs faits ..." à la louche" sans papier  ni crayon, je cherche à comprendre. Heureusement,  je suis de la génération du calcul mental, l’époque du certif où, ou avant chaque « problème », on demandait à l’élève de réfléchir à un résultat possible et non ridicule. Réflexion et bon sens!

     Près de 50% d’abstention, un  peu plus de 42 millions d’électeurs inscrits … donc 21 millions sont restés chez eux ou ont voté blanc!

    Union des droites classiques environ 36%, union de tout ce qui a une sensibilité de gauche environ 36% d’où environ 8 millions d’électeurs pour chacun. FN 25%, d’ou environ 5 millions.

     

    Y a- t- il de quoi pavoiser, se gargariser et chanter «on a gagné » ? Pourtant, c’est tout juste si, dans ce nouveau paysage français tripartite, il ne sont pas tous heureux.

     

    Lorsque j’ai commencé à voter, en 1953 et je me suis demandée pourquoi on ne comptabilisait pas les votes blancs. Plus tard lorsque j’ai participé au dépouillement dans mon village, j’ai trouvé injuste qu’on considère comme nul le vote du citoyen qui glisse tous les bulletin dans une enveloppe ou les bulletins des 2 partis extrêmes, droite et gauche,  ou  écrit « tous de cons », ou « tous des pourris » sur un papier ou sur un bulletin.. 

    L’Espagne, les Pays Bas et la Suède reconnaissent le vote blanc, ce n’est que justice.

    Quant à ceux qui restent chez eux, pas sùr qu’ils se désintéressent de la politique mais ils affirment que « voter ne sert à rien ». Et c'est bien ce que chacun devrait se dire au fond! 

     

    Claironner sa fierté de réunir 8 millions d’électeurs sur 42 millions me semble pour le moins incongru! Toujours " à la louche",  il me semble que çà fait 20 électeurs sur 100. Avant la calculette, on avait l'habitude de ce genre d'approximation.

    Petit déjeuner d'un lendemain d'élections où mes neurones ont déjà été largement sollicités.

     

     

  • Trémargat, encore un exemple de démocratie participative!

    Je voulais parler aujourd’hui de la renaissance de Trémargat, petite commune de 269h en 1962, 152h en 1990. En plein centre Bretagne, elle avait été qualifiée de « commune marginale vouée à disparaître. »

    Or, en 2014, elle comptait plus de de 200 âmes, des candidats à l’installation trop nombreux et une population particulièrement jeune pour le coin. Que s’est-il donc passé?

     

    4 couples de soixante-huitards ( dont on a dit tant de mal et dont on s’est tant moqué !!!) ont repris des fermes avec une agriculture à rebours de l’agriculture intensive qui a envahi la Bretagne.

    Leur projet dans les années 95 était de:

    - développer le village

    - sauver l’épicerie et le café

    - rénover église a moindre frais

    - établir un plan d’urbanisme pour accueillir de nouveaux habitants

    - acheter les terres via une SCI pour attirer les jeunes agriculteurs

    - retaper le bourg grâce aux habitants. 

     

    Beau programme!  toujours en cours de réalisation, mais 20 ans après, le résultat est édifiant .

    Voici l’article que lui a  consacré Basta, site traitant de l’actualité économique, sociale et environnementale, qui se définit comme une « agence d’informations indépendantes sur l’environnement et les alternatives sociales » 

    Trémargat, laboratoire d'alternatives et de démocratie participative à ciel ouvert - Basta !

     

    Basta, encore un média qui informe sur ce qu’on ne lit nulle part ailleurs. 

    Un phénomène curieux m ‘interpelle: pendant toute mon enfance j’ai entendu qu’un être humain avait le devoir de s’informer et plus prosaïquement dire que «  qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ».  Or il est de bon ton au XXIème siècle de n’entendre qu’un son. Ceux qui veulent savoir et cherchent à comprendre sont des « révolutionnaires ou des déviants ». 

     

    Je suis en train de lire  « Vivre et  penser comme des porcs » livre de Gilles Chatelet.  Ce pamphlet féroce, rigoureux et scientifique, pleins de citations étonnantes me passionne mais il faut le découvrir lentement, en s’imprègnant de  chaque mot.  Il montre comment « l’homme ordinaire » du XIXe siècle a été transformé en «homme moyen » des démocraties-marchés  homme qui  n’est plus que du «  cyber-bétail! » 

     

    Bizarre, j’ai trouvé en termes très  simples les mêmes idées exprimées dans le journal d’une commune de Loire Atlantique. Le titre de l’éditorial: « Qu’est devenu le BSP? ». BSP ( essayez de deviner!)

     Bon Sens Paysan. Et oui ce cul-terreux du passé, si méprisé maintenant avait pour lui son bon sens, qui lui permettait d’agir pour son bien, celui de sa communauté, celui des autres.

    Ce bon sens engendrait initiatives, intelligence et ouverture d’esprit!

     

    Je constate chaque jour davantage que beaucoup de nos concitoyens remettent en cause notre société et cherchent des solutions. Mais  pourquoi les entend on si peu?

  • "Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait" (Mark Twain)

    il y a un an aux élections municipales, les habitants de Saillans petit village de la Drôme (1200h), ont tous été élu au premier tour. Pendant des mois ils avaient travaillé à une liste collégiale et vécu une belle expérience de démocratie participative Par petits groupes, ils avaient imaginé ensemble des dizaines de projets et jusqu’à 250 personnes s’étaient réunies lors des réunions publiques, soit presque le quart de la population ! Auparavant personne n’assistait aux réunions du Conseil Municipal

    Ce village, décidément spécial, abritait une quarantaine   d’associations, (un chiffre énorme pour 1200h.) qui s’étaient impliquées dans le projet.   Des groupes de travail avaient été  été constitués, encadrés par des animateurs : environnement, vivre ensemble, sport, jeunesse. Les habitants avaient  fait les propositions et beaucoup parlé de lien social, d’écoute et de ce qu’ils pourraient faire pour décloisonner les générations et les groupes.

    La liste collégiale avait donc remporté en mars, les élections au premier tour avec 56,8 % des voix.

     

    Un réveil des consciences, des rencontres, du partage. pour changer, travailler ensemble, pour l’intérêt commun….. j’avais été séduite par cette réussite 

     

    La liste "Autrement pour Saillans", avait été constituée sans hiérarchie et sans politique. (A se demander comment c’est possible dans un pays où la politique politicienne du plus bas niveau règne en maître! ) Elue, elle avait promis d’inviter une à deux fois par an, la population à donner ses idées lors d’assemblées. Le reste de l’année, il y aurait des petits comités sur des sujets précis, et le cas échéant des référendums. 

    « Le défi, ça va être aussi de maintenir cette énergie. »disaient les habitants.

     

    J’ai eu envie de savoir ce qu’était devenu Saillans au bout d’une année

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    Tout va très bien, l’enthousiasme règne toujours et les réalisations sont là. Le travail s’articule autour de 3 axes: collégialité, transparence et démocratie participative.

     

    Les élus travaillent tous  en binôme ou en trinôme, y compris le maire. Les dossiers sont étudiés dans des commissions participatives et des groupes action-projet  auxquels participent les habitants volontaires. Il y a aussi les animateurs,  et le « conseil des sages ». 

    En tout,  230 personnes (soit 24 % de la population majeure) font partie des commissions. Leur volonté de participer est surprenante ( initiatives, entraide, bénévolat) 

    « La démarche des habitants et des élus de Saillans est pragmatique et concrète  Il n'est pas question de "partis politiques" mais bien de "politique" comme art de conduire les affaires publiques. Cette démarche procède par apprentissage et par expérimentation au quotidien. On se permet d'essayer et de se tromper, de recommencer, mais en transparence et en confiance entre élus et habitants ».

    L’information à destination de tous est l’objet d’un soin particulier. Elle passe par différents canaux : la création d’un site Internet, le traditionnel bulletin communal, l’affichage public,… Elle passe aussi par l’ouverture de toutes les réunions aux habitants, ainsi que l’édition et la mise à disposition rapide de comptes rendus systématiques de celles-ci.

     

    Voilà qui me ravit: des outils et méthodes issues de « l’éducation populaire », cette éducation populaire qui a bercé mon enfance et dont mes grands parents ( carriers, cultivateurs) et mes parents  estimaient qu’elle changerait le monde car instruction, éducation, information était le triptyque qui amèneraient les gens à se prendre ne charge et à ne plus se laisser mener « comme do bu jouqués » ( des boeufs sous le jougs) …. disait mon grand père en patois vendéen!

     

    D’autres villages ont expérimenté cette gestion, il y aura un second volet dans la catégorie « raisons d’espérer! »