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Il était un blog - Page 62

  • Incivilités ordinaires

    6 jours sans Internet! Parcourir la France profonde permet une désintoxication! Et me revoici avec des incivilités ordinaires constatées à velo en Périgord Noir!

     

    Je ne m’habituerai jamais, lors de chaque sortie touristique à velo,  a devoir déplorer le comportement  de  certains individus, trop nombreux à notre époque,  pour lesquelles la seule règle, c’est « moi, j’ai la liberté d’agir selon mon bon vouloir »

    Hier nous  avons parcouru près de 50 km, pédalant sagement dans la région de Sarlat et 2 fois, n’ avons du notre salut qu’à l’aisance acquise pendant les sorties régulières depuis de longues années.
    Petites routes étroites qui tournicotent parfois le long de la falaise, rétrécissements qu’il faut anticiper, c’est vrai que la conduite n’est pas simple pour un automobiliste pressé…. qui pense forcément: « mais que viennent donc faire ces cyclistes sur notre route? ». Indésirables ces intrus,  sur un espace qui, par essence ( c’est le cas de la dire) est dévolu a  la « grande prêtresse » la bagnole!

    Nous cheminions hier sur une route étroite quand 2 voitures sont arrivées, l’une derrière nous, l’autre en face. Leur croisement devait avoir lieu à notre hauteur. Nous n’avions jamais imagine qu’aucun ne ralentirait et qu’on nous obligerait à frôler la berme. J’étais furieuse car, il y a une dizaine d’années, j’ai assisté à un accident dans les mêmes conditions et tremblé pour le cycliste allongé par terre!

    Pas très loin de là, sur la route principale, une voiture débouchant d’un stop a refusé notre priorité, nous obligeant à un freinage en catastrophe. il est vrai qu’en cette région très touristique, il est difficile de traverser une voie importante, mais pourquoi laisser passer les voitures et se permettre de couper la route à 2 cyclistes.

    Et ce n’est pas tout, rétrécissement le long de la falaise, flèche indiquant la priorité de notre côté, nous nous engageons et la voiture en face doit freiner a mort car le conducteur n’avait jamais imaginé que nous oserions passer, n’était-il pas le plus fort?

    A quoi bon multiplier les exemples? les portières  des voitures en stationnement qui s’ouvrent devant nous, les ronds points dans lesquels on nous double pour nous couper immédiatement la route afin de s’engager sur la voie de droite, et toutes ces petites «  agressions «  qui dénotent combien nous sommes mal aimés.
    Il y a des jours où j’ai une envie folle de retourner dans  les nombreux pays au nord et à l’est de chez nous, ou le cycliste entre dans un autre monde, celui du respect et de la courtoisie. Quel plaisir de rouler sur de pistes cyclables bien pensées, respectées, sur des routes où des conducteurs attentifs n’ont pas l’injure à la bouche pour un rien et m’ont même semblé maintes fois trop courtois!. 

    A propos des pistes cyclables, il y en a tout de même de plus en plus en France et nous les empruntons avec plaisir. Or, plusieurs fois cette année, nous avons entendu des automobilistes nous crier « la piste! » avec un air courroucé. C’est vrai  que nous l’avions quittée, c’est vrai qu’elle n’était pas loin, cette piste, mais n’est-il pas possible d’imaginer que le cycliste doit en sortir ou y entrer pour aller faire de courses, visiter château, église ou village. Il faut bien alors se faire une place dans la circulation. 

    Bref, il est difficile pour certains d’apprendre à partager la route et d’accepter  la différence!. 

    Par peur des conséquences certains de mes amis ont abandonné le vélo découverte. Je m’y refuse malgré mon âge! Prudente je serai comme je l’ai toujours été mais je continuerai cette activité sportive qui le plait tant et qui me permet de vivre d’intenses moments de bonheur que ne connaîtront jamais les automobilistes.

    Il faut être juste, la majorité de nos concitoyens se comporte en êtres civilisés et, au fil des kilomètres,  nous échangeons plus de sourires que de regards « assassins ». Heureusement sinon, être cycliste serait décourageant à notre époque, où pourtant, on prône l’usage du vélo.!

     

  • Plongée dans la France rurale

    Et oui, nous sommes repartis! Cette note à été écrite le 30 juillet, quand sera-t-elle publiée? je la confie à Internet mais, à nouveau, nous alternons zones et grises ( 1barreau Edge) et zones blanches ( "vous n'êtes pas connectés à Internet. Réessayez".... Merci du conseil!)

    Pas envie de mer, de foule, de tourisme de masse, donc nous avons pris le chemin des Charentes et du Limousin dans cette campagne si belle où nous nous retrouvons, avec étonnement presque seuls.

    Et selon notre habitude,  nous passons de nombreuses heures sur nos vélos pour découvrir de villages en villages, églises,  châteaux, sites  gallo-romains, et une infinité de petites curiosités qui pimentent les kilomètres souvent si durs dans cette région très accidentée.

    Nous sommes partis depuis trois jours et je traîne déjà une nostalgie latente  du passé. Pas si lointain ce passé  car lorsque j'ai commencé, seule le CCar, il y a 30 ans, j'ai souvent parcouru cette région et posé les  roues de mon fourgon sur ces places de marché ou d'églises.

    Le temps a passé, la campagne se  dépeuple, les villages se meurent. Nous étions hier à Chirac, joli petit village qui met à la disposition des camping-caristes une aire de service avec un parking où tout est gratuit y compris l'électricité et ceci à deux pas de la mairie et d'un joli petit parcours de promenade. Accueil sympathique des 2 employees de la mairie/office de tourisme  qui m'expliquent  que l'école est fermée malgré un ramassage scolaire gratuit, que la tentative d'ouvrir un bar tabac épicerie restaurant à échoué deux fois malgré la mise à la disposition des locataires de locaux bien accueillants, en face de la salle polyvalente et qu'il n'y a ni artisan, ni commerçant, ni producteur!

    Sur la porte de nombreuses maisons fermées, on lit  le panneau "à vendre". Quant aux fermes abandonnées,  il n'y a même pas "à vendre" la maison , les dépendances se dégradent,  s'effondrent peu à peu  alors que parfois, des instruments agricoles rouillent dans les cours. Pas de repreneurs! Pourtant de nouveaux lotissements se construisent, ce sont des "rurbains", qui travaillent  ailleurs, emmènent leurs enfants à l'école ailleurs et ne font  pas vivre les villages.

    J'aimerais acheter dans ce village ou tout le monde nous parle et nous sourit, mais il n'y a rien! À notre départ un homme  qui travaille dans son jardin nous fait un grand signe de la main avec un sourire, nous n'avons pas l'habitude  de ce comportement quand nous quittons nos Parkings. 

    Et nos balades à vélo nous font découvrir aux alentours de nombreux villages de ce type, où la municipalité met pourtant tout en œuvre pour garder le village vivant, sans succès.

    Que va devenir cette civilisation rurale qui a été si dénigrée et qui recelait une telle richesse.... bon sens, convivialité, entraide, connaissance et respect de la Nature,   une vie ou les individus avaient leur place.

     Et combien je comprends la colère des agriculteurs qui n'ont plus leur place dans une société pour qui les animaux sont devenus du minerai et oû le bétaiĺ entassé par centaines, parfois milliers de bêtes, pucé et connecté n'a d'existence qu'en terme de rendement! 

    Il me souviens de la découverte, il y a quelques années, d'une grande et superbe ferme abandonnée en haut d'un mamelon avec une vue superbe sur ses terres environnantes! Sur le mur longeant la route des plaquettes fixées les unes à côté des autres " grand prix du Comice agricole" et ce des années d'après la guerre de 14 jusqu'aux années 2000! Abandonné et ruiné ce travail de toutes ces générations, qui ont façonné et entretenu la Nature en la respectant. 

    Et je trouve cela bien triste.

     

  • Faut-il encore écrire à la main? question beaucoup plus essentielle qu'on peut le croire!

    De plus en plus souvent on parle de la fin de l’écriture à la main. On a affirmé que la Finlande avait  imposé l’apprentissage de l’écriture directement au clavier mais c’était en fait c’était l’écriture scripte ( lettres séparées) qui avait été remplacé l’écriture cursive ( lettres attachées). Dans mon lointain passé d’institutrice de CP, il m’est arrivé d’accueillir des enfants venant d’une école maternelle où l’on écrivait en  scripte ils n’ont eu aucun problème pour attacher leurs lettres. On peut effectivement privilégier l’une ou l’autre écriture.

     

    Il n'en va pas de même pour le clavier comme vecteur d'apprentissage de l'écriture. Car le rôle du corps n’est plus essentiel. Abandonner l’écriture manuscrite,  pour beaucoup, ce sont des  des avantages, un progrès et la modernité surtout!

    Les neuroscientifiques ne sont pas exactement du même avis.

    jean- Luc Velay, chercheur en neurosciences au CNRS,  écrit d’ailleurs: «  Le geste d’écrire permet de se créer une mémoire sensorimotrice spécifique à chaque lettre. Cette mémoires du geste se réactive en situation de lecture en même temps que la représentation visuelle des lettres. Apprendre à écrire à la main facilite l’apprentissage de la lecture ».

    Et Edouard Gantaz, chercheur lui aussi en neurosciences au CNRS  affirme qu’ apprendre à lire relève d’un processus complexe qui associe trois formats visuels audio  et sensorimoteur et ajoute « en écrivant à la main on maximise les chances de mémoriser les lettres d’autant que la main est le seul organe comportant un aussi grand nombre de récepteurs sensoriels ».

    Et tous ces chercheurs disent qu’on perdrait la mémoire sensorielle si utile pour comprendre et retenir.

    De plus, des expériences montrent que l’écriture à la main apprend à coordonner ses mouvements et que ceux qui écrivent ainsi sont  beaucoup plus habiles rapides et créatifs dans les travaux manuels.

     

    C’est bien que j’ai constaté avec les petits qui m’ont entouré pendant tant d’années. Un petit bonhomme avait écrit une suite de mots sans pouvoir la lire et m’avait dit « Je ne sais plus comment ça s’appelle mais ma main  sait l’écrire ». Il y’a donc bien une mémoire de la main.

    Et les étudiants la connaissent bien cette fameuse mémoire, ils savent  que prendre des notes permet synthèse, compréhension et mémorisation. Je pense que la plupart font encore comme les étudiants de ma génération:  révisions en vue des examens avec papier et crayon à la main car  tout ce qui a écrit est mieux retenu.

     

    Je terminerai, par une histoire personnelle, à l’autre bout de la vie. Ma mère, érudite en beaucoup de domaines, avait rempli maints cahiers et classeurs de la  belle écriiture cursive des gens du début du 20ème siècle. Elle a continué jusqu’à sa mort à 98 ans! Les dernières années, dans les conversations, elle ne trouvait pas toujours les mots pour exprimer ses idées mais, disait-elle «  ma main ne m’a jamais fait défaut. Je peux écrire des heures sans chercher mes mots, j’ai l’impression que la partie restée jeune de mon cerveau est au bout de mes doigts! ». 

     

    Faut-il se priver de cette intelligence sensorimotrice? la question est posée pour les générations futures…. mais puisque on affirme que des algorithmes régiront leur vie, auront-elles encore besoin de penser???

     

    Pourtant je crois que l’écriture est la base de toutes civilisation. Ecrire, c'est transmettre le savoir.

    c’est est un  « acte fondateur de l'homme . Supprimer le support physique de l'écriture est le plus grand danger qui nous guette. Sans mémoire, nous ne sommes plus rien. Nous devons accepter le progrès, mais le progrès ne doit pas nous aliéner. »

     

    "Cela fait froid dans le dos", juge Danièle Dumont, docteur en sciences du langage " L'écriture manuscrite est absolument indispensable à la liberté. Écrire à la main permet de garder une liberté de production. On peut garder un document".

    Et elle exprime une crainte:

    "Il suffirait demain de couper le courant pendant 3 jours, et si personne ne sait écrire à la main personne ne peut consigner quoi que ce soit, personne ne peut plus communiquer. De plus,  puisque tout est connecté, rien ne peut être caché et rester personnel ».

     

    Encore un sujet sur lequel l’humanité devrait s'interroger