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Il était un blog - Page 130

  • Paul JORION et la crise

    C'est en 2012 que j'ai découvert " Le capitalisme à l'agonie" de Paul Jorion,  et appris que cet économiste avait prévu la crise de subprimes en 2008. En 2004 déjà, il n'avait pu trouver un éditeur pour son précédent ouvrage " La crise du capitalisme américain", tant il était rejeté par le monde financier.

    Ìl ne fait pas bon, même - et surtout-  au nom d'une grande expérience acquise par le passé, de donner les détails des dérives du système financier. C'est donc sur son blog, ou écrivent aussi des invités,  qu'on peut s'informer et mieux comprendre notre société. 

     

    La sphère financière domine l'économie! Le système est fait de spéculations et de paris.  Historiquement les spéculateurs, assimilés aux parieurs, étaient quasiment des délinquants. Ils ont pris le pouvoir dans un monde où les peuples n’ont en rien leur mot à dire, où la démocratie représentative n'existe plus et où les gouvernements sont soumis à l'ordre financier mondial!

    Paul Jorion classe les acteurs du capitalisme en trois grandes catégories : les capitalistes (actionnaires), les dirigeants d’entreprise et les salariés.  Aujourd’hui, les intérêts des dirigeants sont  ceux des capitalistes et les salariés ne sont plus des parties prenantes des entreprises, mais un simple facteur de coût, interchangeables de surcroit.


    Il souligne la montée des "ententes implicites, sans concertation, qui peuvent émerger spontanément tant elles se révèlent avantageuses pour les vendeurs".

    Il dénonce la "vague ultralibérale libertarienne" qui a conduit à "un excès dans la déréglementation capable de tuer le système capitaliste lui-même bien plus sûrement qu’une intervention excessive de l’Etat, en obligeant celui-ci à intervenir au-delà de ses moyens financiers". 

    Il raconte le fonctionnement délirant des marchés financiers, "où les plus petits sont inéluctablement éliminés ou absorbés par les plus gros". 

    Il nous apprend les transactions à haute fréquence, "opérateurs de marchés virtuels peuvent ainsi exécuter des opérations sur les marchés financiers en moins de 120 millisecondes!"

    Il explique .la  manipulation des prix à court terme car " la quasi-totalité des offres d’achat ou de vente est annulée avant de se matérialiser ".

     

    Bref, il nous fait pénétrer dans un monde répugnant où ne règne que la magouilles, malversations, escroqueries et … violence et où ne subsistent que les "tueurs".

     

    Il conclut en affirmant que tout est prêt pour une prochaine crise….

    Elle viendra  peut-être de Chypre où les épargnants, ayant placé 100000€ ,  se réveillent avec 93250 €! 

     

  • Journée de la Femme: statistiques et comparaisons!

    Hier, 8 mars, c'était la Journée Internationale de la Femme!

    C'est au début du XXème siècle que des femmes, aussi bien en Europe qu'aux Etats Unis, ont manifesté pour réclamer leur  reconnaissance: égalité des droits, meilleures conditions de travail . Il en fallait du courage à une époque où elles n'avaient pas le droit de vote, toujours considérées comme mineures, sous la coupe des  les hommes.

    C'est en 1977 que les Nations unies ont officialisé cette journée qui fait partie des 80 autres journées internationales reconnues par l'ONU.

     

    En France nous avons l'égalité dans les textes,  pas dans les faits. Il y a encore beaucoup de discriminations et d' inégalités dans les salaires 

    La dernière étude de l'Insee nous apprend que, dans le privé, les femmes actives sont payés 28 % de moins que les hommes. Cette inégalité est l'héritage de déséquilibre profond ancré dans le monde professionnel: une femme ne vaudra jamais un homme!

    Lorsque j'étais institutrice , dans les années 50, il devenait normal qu'une femme travaille, mais il était incongru qu'une fille souhaite accéder à autre chose que: femme de ménage, vendeuse, secrétaire, employée, infirmière, aide-soignante, aide à domicile, au mieux enseignante,  des métiers historiquement sous-évalués.

    Des progrès il y en a, mais bien lents: écart  32 % en 2009, 28% aujourd'hui!. 


    Pourtant, dans la loi, des sanctions existent pour cette discrimination: une entreprise peut être sanctionnée jusqu'à 1 % de sa masse salariale, mais ça ne s'est jamais produit!

    Depuis 1983 les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont édicté des lois, prévu des sanctions qui n'ont jamais été prononcées.

     

    Mais nous avons droit à une journée 100 % femmes., des émissions spéciales femmes, des soirée spéciales femmes… et des roses.  Mais n'est-ce pas une sorte d'alibi pour se donner bonne conscience?

     

    C'est année les Nations unies ont choisi comme thème: "il est temps de passer à l'action pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes". Des chanteurs et des musiciens connus ont même uni leurs efforts pour diffuser un message d'unité et de solidarité : nous sommes "one Woman," une seule femme!.

    On peut l'écouter sur You Tube.

     

    Il est un pays dont on parle peu l'Islande, petit pays où la femme est reconnue depuis plus d'un siècle.

    L'islande, c'est:

    - Vote femmes acquis en 1918

    - Libre salaire en 1861

    - Entrée des femmes à l'Université 1911

    - Rémunération égale homme/femme 1945

    - Femme présidente en 1980

     

    Dans le monde, il y a actuellement sept femmes présidentes : au Costa Rica, au Brésil, en Argentine, en Lituanie, en Suisse, en Inde et ... au Libéria, premier pays africain !

    Sept femmes sont aussi chefs de gouvernement: en Islande, en Allemagne, en Australie, au Mali, à Trinité-et-Tobago, en Thaïlande et en Slovaquie,  et elles jouent un rôle primordial dans leur pays.

     

    En France, une femme qui s'engage trop est systématiquement raillée, dénigrée, humiliée par ses pairs, et …rejetée, souvent avec des phrases à connotation sexiste!

  • Qui sait encore écouter la nuit?

    En rangeant de vieux livres, j'ai retrouvé un de ceux qui avaient bercé mon enfance", "Ce qu'on vu et mes yeux d'enfant" ( souvenir de mon village et de l'école paternelle ) écrit par Roland Charmy,  né en 1885, fils d'un instituteur de Maine et Loire

    C'est une narration fidèle de la vie d'un enfant des années 1900. Fille d'enseignante, moi aussi, je suis de la génération suivante, mais de la même enfance. Le monde évoluait lentement à cette époque. Et j'ai retrouvé mes impressions,  mes sensations  et les petits bonheurs  éprouvés à chaque instant de la journée.

    J'aurais écrit les mêmes phrases pour parler de la tombée de la nuit.

    "J'aimais surtout l'heure grise  du crépuscule, avant que maman eut allumé la lampe. J'avais fini mes devoirs d'écolier et je n'y voyais plus pour lire.... Par économie, maman attendait encore pour donner la lumière. Seul, le feu de la cheminée jetait ses reflets rouges dans l'obscurité.C'était pour moi un moment mystérieux.

    Au-dehors, c'était le silence profond du village, à peine troublé par l'enclume du forgeron, ou le pas lent de quelque cheval sur le pavé… Le chat ronronnait devant les braises  chaudes. J'avais un peu peur de je ne sais quoi, de l'inconnu, de mes songes. L'angélus  se mettait à sonner, doux, pacifique, il semblait envelopper le village d'une gaze sonore, puis le silence retombait, plus secret. Assis devant mes livres fermés je n'osais remuer, ni dire un mot, j'écoutais la nuit qui s'avançait."

    Je me retrouve dans ces phrases : chez mes grands-parents, on allumait la lumière le plus tard possible et j'écoutais  le silence et les bruits de  la nuit avec un bonheur infini.

     

    Comment faire comprendre à mes petits-enfants ce bonheur là? … le silence n'existe plus,  la nuit ne tombe jamais et le tête-à-tête avec avec soi-même est considéré comme une perte de temps ! 

    J'ai relu ce livre avec plaisir  et, à chaque page, il m'a semblé que la qualité de vie était  supérieure à celle de notre temps.  

    C'était aussi l'avis d'un de mes oncle, qui avait cru avec certitude,  depuis la guerre, que l'évolution de la technique et  le progrès allait apporter sérénité et bonheur à tous. Il avait déchanté peu à peu et,  avant sa mort, à 93 ans, m'avait confié:

     " Vois tu, maintenant la vie est facile, on est  *confortable*  dans le travail et à la maison, mais on n’est pas plus heureux qu’avant ". 

    Il déplorait que le superfu nous soit devenu indispensable, et se désespérait de cette fuite en avant, de ces jours qui passent sans qu'on ait le temps de se poser, de réfléchir,  d'apprécier chaque moment de notre vie!