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Il était un blog - Page 129

  • L'alcool et les jeunes: des statistiques qui font mal!

    Une information, lue, il y a quelques jours m'a fait bondir, une fois de plus!

    Selon la Société française d'alcoologie, 400 000 hospitalisations ont été liées à l'alcool sur une année, soit un bond de 30% en trois ans. Les jeunes sont de plus en plus touchés.

    Et on explique les comas éthyliques, hépatites, cirrhoses, mais aussi troubles psychiques dus à l'addiction à un âge de plus en plus tendre.

    Apprendre par les scientifiques de l’Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons  qu'un tiers des élèves de 3 ème a déjà fait l’expérience de l’ivresse, que des enfants de 11, 12 ou 13 ans  sont admis aux urgences des hôpitaux dans des états comateux…  fait mal à l'enseignante que je suis restée! Quel gâchis!

     

    Pour essayer de comprendre, j'ai cherché sur des sites médicaux une vérité  par les statistiques.

    L'alcool est devenu la première cause d'hospitalisation en France. 400 000 hospitalisations en un an: les séjours à l'hôpital liés à l'alcool sont deux fois plus nombreux que ceux causés par le diabète ou les maladies cardiovasculaires.. Il y a de plus en plus des jeunes et de femmes aux urgences ou ils arrivent  très fortement alcoolisés, Certains  vont rester 24 heures, parfois deux jours, pour dégriser, parfois en service de réanimation!

    On voit maintenant des cirrhoses à l'âge de 25 ans. Les conséquences sont  très graves sur la santé, au niveau du pancréas ou foie, du cerveau. 

     

    La consommation d'alcool aurait provoqué la mort de 49 000 personnes en France en 2009. Soit 9 % de l'ensemble des décès, et, plus grave, 22% des décès chez les 15-34 ans et 18% chez les 35-64 ans ,…. 1 décès sur 5 chez les jeunes est lié à l'alcool. 

    Alcool, vitesse sur la route, suicide, ce n'est pas simple d'être jeune en ce début de XXIème siècle!


    On oublie trop souvent que l'alcool est aussi responsable d'un cancer sur 30…. de formes très variées:  de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, du foie, du colon, du rectum et … du sein. Pour ce dernier, jusqu’à 15% des cas mortels sont liés à l’alcool. 

    En moyenne, les cancers liés à l’alcool ont réduisent de 18 années l’espérance de vie de ces patients. Le mécanisme qui lie l’alcool au cancer reste mal connu. Mais on pense que l'alcool pourrait avoir un effet sur l’ADN ou affecter certaines hormones


    On oublie aussi que la consommation excessive d’alcool durant la première partie de l’adolescence rend ensuite plus vulnérable à l’alcool.

    L'expérience a été faite par l'Inserm sur des rats: "soûlez un rat à répétition et il s’en souviendra toute sa vie".

    Les ivresses à l’adolescence engendrent une grande vulnérabilité à l’alcool à l’âge adulte. "Les sujets exposés précocement (entre 13 et 16 ans) ont deux fois plus de risque de devenir dépendants à l'alcool par rapport aux personnes exposées à l'alcool plus tardivement (entre 17 et 21 ans)".

    Car l’alcool à forte dose altère les neurones qui seront d’autant plus abimés que le temps et la dose d’exposition dureront longtemps. Et plus on est jeune, plus le cerveau est immature et fragile.

    L’exemple extrême est celui de la femme enceinte qui boit beaucoup : c'est la première cause de retard mental chez l’enfant.

    "L’homme est le seul animal à rechercher l’alcool, tous les autres l’évitant car ils savent que c’est toxique". (Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons)


     En France, d' après les derniers chiffres de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, "15% des hommes de plus de 40 ans boivent quotidiennement plus de trois verres d’alcool par jour. La France a la quatrième plus forte consommation d'alcool parmi 48 pays d'Europe. Avec pour conséquence un taux de mortalité bien supérieur à nos voisins européens" 

    Selon des données de 2011 données par l'OMS,  "la mortalité liée à l'alcool ( 9% en France) n'est que de 5 % en Suisse, 3 % en Italie et juste de 1 % au Danemark. De même, chez les femmes, la mortalité due à l’alcool est  plus élevée en France qu’en Italie ou au Danemark. Ces résultats soulignent l'importance des politiques de santé publique pour réduire la consommation d'alcool en France", concluent les chercheurs.

     

    Hélas, en l'an 2000, la socialisation chez les jeunes passe  par les délires alcoolisés fréquents. Refuser de boire à des chances de conduire à une forme d'exclusion. Mais pourquoi en France plus qu'ailleurs?  On dit qu'un mal-être conduit à compenser par toutes sortes d'excès. Mais pourquoi davantage chez nous?

    On ne peut que constater: les conduites addictives marquent notre époque, fruit autant d'un malaise que d'un laisser-aller ou d'une irresponsabilité face à soi-même.

    C'est vrai que la France a, de tout temps, eu une culture où trop boire était "bien vu", et où "tenir bien l'alcool" était un qualité reconnue et admirée!

    Mais les excès de boisson de mon enfance m'avaient rien à voir avec ces orgies collectives. J'ai le souvenir d'un ouvrier agricole qu'on devait ramener chez lui sur une petite charrette à bras, celui d'hommes chantant et marchant de travers dans la rue le dimanche.

     Et plus tard, lors de nos réunions d étudiants,  il était rare que quelqu'un soit dérangé, gai, tout au plus! Lorsque je sortais avec des copains, les garçons offraient ( et oui! offraient ) aux filles une ou deux  coupes de mousseux saumurois avant  de les ramener sagement chez elles. 

     

    Il est vrai que nos conversations tournaient autour de l'avenir radieux que nous allions inventer et bâtir, que la société nous ouvrait les bras. et çà ne nous incitait guère à nous défoncer dans l'alcool.  Et  nous avions tous souffert de la guerre, nous avions besoin de paix et de bonheur,  pas d'oublier l'avenir dans d'une insatiable envie de biens de consommation et de sensations fortes.

    De plus, en ces années 50, la grande majorité d'entre nous n'avait pas d'argent de poche pour faire la fête et nos parents n'avaient, pour la plupart, ni la possibilité, ni l'envie de nous en fournir!

  • Un voyage au bon temps de ... 1943!

    Je suis en train d'écrire un récit de la vie au siècle dernier, vu par les yeux de ma mère ( qui m'a laissé des "tonnes" de documents familiaux). Au fil des pages, j'ajoute mes propres souvenirs.

    Ce matin, j'ai  envie de mettre dans ce blog  l'épopée d' un voyage de l'année 1943,  environ 200 km…. en 4 jours.

    A notre époque où le moindre flocon de neige sur les routes, le moindre retard de train prend l'allure d'une affaire d'état, il ne me semble  pas inutile de rappeler qu'une certaine sérénité est indispensable devant les évènements imprévisibles.

     

    Juillet 43, j'ai 11 ans. Mon père décédé, ma mère et moi  tenons à retrouver la famille vendéenne pendant les vacances. 

    Cela pourrait sembler simple:

    Linières Bouton, Niort sont 2 gares

    sur la grande ligne Paris, Bordeaux.

    Cette année là,  nous avons mis 4 jours!


    Acte 1: Du petit village de mon enfance à la gare de Linières Bouton nous allons à pied ( 3 km), heureusement un habitant du bourg a emporté nos valises sur sa charrette.

     

    Acte 2: Le trajet Linières, Saumur s'effectue par le train, avec arrêt à chaque gare. Malheureusement, le pont de fer de Saumur en direction de Thouars avait été détruit en 40 et nous devons coucher à Saumur chez une amie. Nous passons d'abord à la Kommandantur pour obtenir un "laisser passer" car le lendemain le train part avant la fin du couvre feu! 

    4 km parcourus à pied le soir, 3 le matin,  au petit jour, pour rejoindre la première gare après la traversée de la Loire! Déjà je trouve ma valise bien lourde, mais çà n'est qu'un début!

     

    Acte 3: En voiture jusqu'à Thouars, mais, hélas, nouveau parcours à pied. Le viaduc étant coupé nous rejoignons St Jean de Thouars ( encore 2 ou 3 km) avec la descente de la vallée très accidentée du Thouet par un sentier de chèvres où porter ma valise me semble au delà de mes forces. 

    C'est là que nous devons retrouver le train pour Niort mais cette fois, est-il déjà parti? a-t-il été supprimé? …nous restons sur le quai! Heureusement chef de gare et garde barrière ouvrent leur maison pour la nuit aux pauvres gens qui ont la mauvaise idée d'aller à Niort. 

     

    Acte 4 : St Jean de Thouars,  Niort,  encore dans un omnibus. Quand tout se passe bien, à l'arrivée, nous avons juste le temps de prendre le train pour Fontenay-le-Comte.  Mais hélas, ce jour là,  notre train a du retard, nous devons coucher à Niort 

    Ma mère, pas rassurée de nous voir seule dans cette salle d'attente noire ( couvre feu oblige) décide d'aller à l'hôtel de la gare.  Mal lui en a prend,  il est trop tard pour nous servir à diner, l'hôtel  est plein d'Allemands qui font la fête, la porte de la chambre ne ferme pas à clé. De plus,  la literie est  tellement sale que sans nous déshabiller, nous nous étendons sur nos serviettes de toilette.

     

    Acte 5: Niort , Benet  ( berceau de la famille) dans le train et encore un petit effort , 1,5 km a pied pour arriver chez mes grands parents.

     

    Le croiriez vous, j'ai gardé un excellent souvenir de ce voyage; l'atmosphère conviviale, détendue aussi bien dans les trains que pendant la nuit à St Jean de Thouars était pleine d'humour et de gaité. Tout le monde restait serein, sans récrimination, ni plaintes.

    Autre temps, décidement!

  • Le marché amoral des jeux d'argent!

    Hier, une étude de l'Autorité de Régulation des jeux en lignes nous a appris que les jeunes — de 18 à 34 ans —dépensent autour de 10% de leur  salaire pour jouer en ligne : paris sportifs, hippiques et poker… 


    Le Jeu! Il a toujours existé mais, d'abord  considéré comme un pêché, il était, encore au XXème siècle, classé parmi les vices, interdit et réprimé! 

    C'est que le jeu fait perdre toute faculté de réflexion, et qu'insensiblement on devient "accro", on est alors un joueur compulsif qui a perdu raison et bon sens! 

    En France, il y aurait maintenant  entre 500.000 et 1.000.000 (INSERM), de ces joueurs compulsifs, souvent de milieux modestes, qui, pour la moitié d'entre eux estiment perdre de l'argent.


    En 1886 Dostoïevski, a très bien décrit le phénomène dans Le Joueur:

    " À ce moment-là j’aurais dû partir, mais une sensation étrange a pris naissance en moi : une envie de provoquer le destin, de lui donner une chiquenaude, de lui tirer la langue. J’ai risqué la plus grosse mise autorisée : quatre mille florins, et j’ai perdu. Ensuite, m’échauffant, j’ai sorti tout ce qui me restait, l’ai placé comme la fois précédente et j’ai de nouveau perdu ; alors, j’ai quitté la table, abasourdi".

     Pourtant à cette époque,  c'étaient des espèces sonnantes et trébuchantes que le joueur …. sortait de sa poche, maintenant, avec les jeux en ligne et l'argent virtuel, comment ne pas franchir la ligne du raisonnable?

     

     A l'époque où les Cercles de Jeux étaient démantelés dans tous les pays, et les joueurs assimilés à des délinquants, une loi fran­çaise (18 avril 1924,) expliquait que :

    "La loterie est dangereuse en faisant naître l’espoir d’un gain important qui n’a pas sa source dans le travail ; elle détourne de l’effort et engage à l’inac­tion". 


    Petite fille, j'ai eu entre les mains un livre de morale dont 2 pages accolées dénonçaient le vice des hommes, ruinant leur familles. Sur la première,  une femme serrait  ses enfants  dans ses bras alors que le mari sortait  en titubant du café, sur la seconde, une autre femme serrait aussi  ses enfants contre elle alors que le mari sortait  du cercle de jeux, tête basse et portefeuille vide! Et un texte très moral accompagnait ces images! Il semblait normal que l'addiction à l'alcool et aux jeux soit placée sur le même plan.

     

    Ce temps est bien  révolu! Pour les états, le jeu est instrument de croissance et moyen d’attirer des ressources, ( l'Amérique a cessé la répression après la grande dépression de 1929 pour remplir les caisses!) L'ampleur du  marché a ouvert les vannes des autorisations, des incitations, de la publicité.  

     

    Sources Inserm 2008: en France, avant l'arrivée de Jeux en ligne et l'exaltation des valeurs du poker, 

    - le chiffre d’affaires du PMU se montait à 9,3 milliards d’euros (pour 6,9 milliards de paris redistribués),

    - celui de la Française des jeux 9,2 (pour 5,6 redistribués),

    -  celui des Casinos à 18,3 (pour 15,7 redistribués)!

    Déjà entre 1999 et 2006 les mises avaient  augmenté de 77 % pour la Française Jeux, de 91 % pour le PMU et de 75 % pour les casinos

    Et le marché français aiguisait  les appétits car il recelait  des possibilités de croissance importantes.En effet, les Français ne dépensaient que 570 euros par an, contre 1 640 euros pour les Anglais et 1 900 pour les Autrichiens.

    Avec l'arrivée en 2009 des Jeux en ligne on estimait que le marché pouvait doubler en 3 ans!

     

     Et maintenant, l'incitation au jeu est présente à chaque heure du jour, radio, télé, internet, journaux

    ….  jouer gratter, cliquer,.... surtout ne pas réfléchir et

    …. devenir un parfait robot  .... comme disait notre ami St Ex!

    Voilà  l'idéal que notre société offre aux jeunes!