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Science et technique - Page 15

  • Objets connectés: pour ou contre?

    Je lis régulièrement et avec plaisir  « Futura Sciences » et c’est sur «  Futura High Tech » que j’ai découvert  la grande vogue des objets connectés auxquels on espère que le monde entier va devenir « accro ».  J’ai voulu , selon mon habitude , en savoir davantage et ai préparé un dossier avec l’aide de Google, toujours prêt à m’aider. Il n’est pas difficile de crouler sous les inventions certaine utiles sans doute,  d’autres totalement farfelues. 

    En voulez-vous une brassée ! 

    J’apprends que je suis rétrograde en appuyant sur un interrupteur pour allumer mes lampes, un logiciel sur mon Smartphone me permettra de les piloter individuellement.  On peut surveiller la clim, le détecteur de carbone, la caméra de surveillance, fonctions utiles aussi, qui font l’objet de cette science nouvelle, la domotique.  De plus,  on peut aussi installer un capteur pour l’utilisation du gaz, de l’électricité, de l’eau et lire, assis sur son canapé, sa consommation sur son smartphone . Très sincèrement je pense qu’aller  regarder son compteur  faisait au moins parcourir quelques pas puisque….. un autre  logiciel va mesurer le nombre de vos pas pour vous inciter à bouger davantage. 

    Car il n’y a pas que la maison qui sera connectée, avec notre nouveau bracelet, toute notre activité sera sous surveillance. Il mesurera la distance parcourue, le nombre  de calories brûlées etc. tous résultats lus sur votre smartphone. On trouve déjà ces fameux bracelets à partir de 29 Dollars. Pour savoir  si vous marchez assez  ou non, c’est donné!

    Je crois que si mes grands-parents revenaient, eux qui faisaient entre 17 et 22 kilomètres par jour ( disent des chercheurs très sérieux),  ils croiraient  surement  nous marchons ...sur la tête.

    Pensez de plus,  que devant le petit gâteau que vous regardez avec envie, votre Smartphone entrera en danse et le scannera avant de répondre  « non trop de calories! »

     

    Les objets connectés sont promis à une explosion rapide, on estime à 80 milliards le nombre d’objets connectés en circulation d’ici à 2020, marché juteux devant lequel tant de gens salivent déjà.

     

    Il est un domaine où on comprend leur utilité, la surveillance de la santé pour les malades. Certains agissent comme un carnet de santé, toujours prêt a vous rappeler RV, traitements etc… Mais que dire de la brosse a dents ou de la balance connectée?

    J’ai même trouvé un vélo intelligent qui détecte les obstacles dans l’angle mort du cycliste grâce à des capteurs à ultrasons qui  alerte en cas de danger immédiat. Je n’hésite pas a citer la pub! « Anisi, lorsqu’un cycliste s’apprête à virer mais qu’un véhicule s’apprête à le dépasser, le guidon du vélo émet une vibration dans les poignées afin de prévenir du danger. Dans l’hypothèse où vous croiseriez un autre cycliste équipé d’un vélo connecté , les deux bicyclettes communiqueraient alors entre elles afin d’échanger des informations concernant le parcours . Il sera en vente fin 2014, pour un prix d’environ 1.500€. »

    Et que dire de la gamelle connectée pour chat avec reconnaissance faciale qui ne lui distribuera que la portion dont il a besoin. 

     

    Quand on sait que « seule la paresse fatigue le cerveau » ( Louis Pauwells - l’apprentissage de la sérénité)  car, a dit à un humoriste «contrairement à la pile Wonder le cerveau ne s’use que si on ne s’en sert sert pas »…. quand on sait que le vieillissement du cerveau et la perte de la mémoire viennent  essentiellement  d’un manque  concentration et d’ attention, on se dit que les vieux de la fin du siècle seront de parfaits robots, incapables d’initiatives et manipulables à souhait. 

     

    Et qu’en sera t-il de notre faculté de jugement, qui fait de nous des Hommes? C’est en 1932, année de ma naissance qu’Aldous Huxley a écrit «  le meilleur des monde », ou il décrit une dictature parfaite qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans mur dont les prisonniers ne chercheraient pas à s’évader, un système  d’esclavage ou grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves « auraient l’amour de leur servitude ».

  • Histoire de crépidule!

     

    Crepidula_fornicata_01.JPG

    Originaire d'Amérique du Nord, la crépidule appelée  « Crepidula fornicata », par Linnée en  1758 , a colonisé depuis une cinquantaine d'années la plupart des côtes de Bretagne. Aujourd’hui bien implantée et formant souvent des populations denses, la crépidule occasionne des gênes importantes aux pêcheries et induit de profonds changement d’habitat et des écosystèmes dans le milieu marin

     « Crepidula fornicata » traversa d’abord l’Atlantique, de la côte est des Etats-Unis jusqu’en Angleterre, à la faveur d’un transfert d’huîtres, croît-on. Et, lors du débarquement de 1944, elle arriva en Normandie. Depuis, à  force de transférer des huîtres d’un pays ou d’un bassin à l’autre, de draguer et de chaluter à tout va, Crepidula s’est implanté partout.

    Le golfe normand-breton doit en abriter, aujourd’hui, entre un et deux millions de tonnes au bas mot. En baie de Saint-Brieuc , les colonies forment désormais des croûtes calcaires et vaseuses là où les pêcheurs draguaient jusqu’à présent la coquille Saint-Jacques. En baie du Mont-Saint-Michel 15 ans après  leur arrivée, on en comptait 150 000 tonnes. 

    «Crépidula fornicata! Pourquoi "fornicata?" Ce coquillage en forme de bonnet phrygien est hermaphrodite. Mâle au début de sa vie, il devient femelle au bout de deux ans. Sa stratégie de reproduction est imparable. Il vit en colonie d’une dizaine d’individus, superposés les uns aux autres. Lorsqu’une crépidule vient se coller à une autre, le sexe de la première se transforme. Si bien que sur une colonie d’une dizaine d’individus, d’une durée de vie de dix ans, les femelles se situent à la base, les mâles au sommet. Les uns fécondent les autres. Une femelle pond environ 10 000 œufs trois fois par an. Et la famille est rapidement démesurée. C'est maintenant le premier coquillage français.( Terra Eco 11/20913). 


    Elle se nourrit de phytoplancton comme nos coquillages, mais nourrir un tel tonnage de crépidules se fait au détriment de nos huitres, modules, coques etc

    Il ne faut pas penser se débarrasser de cet intrus. On l’a d’abord dragué et laissé en tas malodorant sur le rivage puis on a pensé le valoriser. On a essayée le  transformer en amendement calcaire. Un navire aspire les crepidules qui sont séchées et broyées pour faire ce qu’on appelle du bicarbonate marin, mais Ifremer a constaté que la vitesse de recolonisation est relativement élevée en dépit des efforts de récolte. 

    Pendant longtemps on a dit que « ça ne se mangeait pas » et puis on a gouté et constaté que, pas trop cuite elle a un fumet de champignon. et de noisette. Et cela fait une chair congelée à moins de 4€ le kg.

     

    On l’a donc baptisé  « berlingot de mer ».  On commence a trouver des recettes sur Internet, les élèves du lycée hôtelier de Dinard en ont d'ailleurs mis au point et meme les chefs étoilés commencent à la proposer à leurs clients. Amener les gens à l’aimer, toucher le marché étranger serait utile car dit un pêcheur de la baie du Mont St Michel," on en remonte 15  tonnes à chaque sortie. On pourrait y aller tous les jours, on en aurait toujours autant»,. A l’heure où l’agro-industrie bretonne est en souffrance, la perspective d’un gigantesque, et durable, gisement de produits de la mer semble alléchante.

     

    Jusqu’à présent, je ramassais une crépidule, faisait rire mes amis en racontant leur moeurs sexuelles résumées à «  toutes les fois ou l’une monte sur l’autre, elle change de sexe», maintenant j'essaierai d'en faire un plat acceptable.

  • "La guerre des graines" - 27 mai sur la 5 -

    Un de mes amis m’a appelé pour me proposer de parler dans mon blog de la « guerre des graines », un documentaire qui passera sur la cinq ce soir, mardi 27 mai, à 21h45. En Europe, une loi censée contrôler l'utilisation des semences agricoles devrait bientôt voir le jour. Derrière cette initiative, qui empêchera les agriculteurs de replanter leurs propres graines, se cachent cinq grands semenciers qui possèdent déjà la moitié du marché.

    Henri Kissinger avait prédit: “Qui contrôle le pétrole contrôle les nations, qui contrôle l'alimentation contrôle les peuples”. Que se passera-t-il si l’industrie semencière réussit à privatiser intégralement les semences agricoles ?.» 

    En 100 ans, sous les effets de l’industrialisation de l’agriculture, 75% de la biodiversité agricole a disparu. La biodiversité agricole c’est le résultat de processus de sélection naturels et d'une sélection minutieuse ainsi que de développements ingénieux de la part des agriculteurs, des éleveurs et des pêcheurs au cours des millénaires.La biodiversité agricole c’est le résultat de l'interaction entre l'environnement, les ressources génétiques, la gestion des systèmes et les pratiques utilisées par des peuples culturellement distincts. C’est due aux savoirs locaux, à la culture et à la compétence des agriculteurs et des agricultrices.

     

    Mais depuis la dernière guerre,  les agriculteurs ont abandonné leurs multiples variétés locales et  traditionnelles pour passer à des variétés à haut rendement, génétiquement uniformes. . Aujourd’hui, 

    - 30% des races de bétail frisent l'extinction et 6 races disparaissent chaque mois.

    - 75% des aliments de la planète proviennent d'à peine 12 espèces végétales et 5 animales.

    - sur les 250 à 300 000 espèces végétales comestibles connues, seulement 150 à 200 sont exploitées et à peine 3 (riz, maïs et blé) produisent environ 60% des calories et protéines végétales consommées dans le monde

    -‘ l’élargissement des brevets industriels et d'autres systèmes de propriété intellectuelle aux organismes vivants a mené à la culture et à l'élevage  à une une érosion génétique inquiétante. 

     - de plus, on a obligé les agriculteurs au remplacement de variétés locales par des variétés exotiques ou des espèces améliorées. 

     

    En février 2014  une loi a été votée dans ce sens en France pour renforcer le contrôle exercé par les détenteurs des marques commerciales sur les brevets qu’elles ont déposé sur les plantes, les animaux et les micro organismes. « La brevétisation du vivant » fait de l’acte millénaire de sélectionner et de ressemer une partie de sa récolte une contrefaçon, mise sur le même plan que la reproduction frauduleuse d’un objet ou d’une monnaie. Cette loi criminalise les agriculteurs qui ne payeraient pas tous les ans pour acheter ce que les industriels du vivant leur impose.

     

    « Interdite la sélection paysanne telle qu’elle existe depuis l’invention de l’agriculture. Il en sera de même des paysans-boulangers qui élaborent leurs propres levains pour faire leur pain, des fromagers fermiers qui utilisent leurs propres ferments, des vignerons qui utilisent leurs levures indigènes ou encore des agriculteurs qui élaborent avec les ressources de leur ferme et de l’environnement naturel d’autres préparations pour soigner leurs cultures ou leurs animaux. Tout agriculteur qui ne disposera pas de factures d’achat de ses semences, de ses animaux reproducteurs ou de ses préparations naturelles sera considéré a priori comme contrefacteur.

    Cet acte, fondateur de l’agriculture, était  immémorial. Devant l’appétit financier de ces industriels on oublie que, depuis la guerre, pour développer leurs produits, ils ont puisé dans l’immense diversité des ressources et savoir-faire développés depuis des générations par les paysans  et cela gratuitement»

     

     Des exemples on en trouve partout. En France, depuis plus de 20 ans, Kokopelli distribue des semences potagèresanciennes ou rares pour faire vivre la biodiversité agricole. Mais en 2005,  Kokopelli a été attaquée par la société de graines Baumaux  et la Cour de Justice Européenne a  désavoué Kokopelli, estimant que l'Europe avait raison d'imposer l’obligation de ne commercialiser que des semences de légumes recensées dans des catalogues officiels. 

    Outre l’extinction des espèces anciennes, la privatisation des semences  amené la ruine et le calvaire des paysans indiens qui se suicident en masse depuis l’introduction des semences OGM ( Monsanto), puisqu’ils se trouvent ruinés, obligés après chaque récolte de racheter les semences à Monsanto. Et ce, malgré le combat de Vandana Shiva, féministe, adepte de Gandhi, et physicienne, qui dénonce sans relâche ce système  “breveter le vivant aboutit à privatiser tout un secteur et, dans le cas de l’Inde, à affamer des populations entières ». 

     

    Beaucoup de rasions de regarder ce documentaire ce soir ou en Replay et pourtant je ne pense pas que ce sera un succède de grande écoute. Ce sujet intéresse si peu nos concitoyens!