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Réflexions - Page 148

  • Vélosophie!

    Un été à vélo, plus de 3000 km depuis le mois de juin, une infinité de découvertes en  sillonnant départementales,  petites routes, chemins tout en   traversant villages, bourgs, villes, et une constatation, pour l'automobiliste d'aujourd'hui, le cycliste est un gêneur dont il tolère de moins en moins la présence sur "sa" route. Des amis disent ne plus oser ce genre de balade par peur de la circulation automobile, …. je continue à rouler partout par principe car, dit-on, " la route est à tout le monde," et je suis libre de l'emprunter.

    Cyclotouristes depuis de longues années, et respectueuse à l'extrême des règles de circulation, je découvre avec inquiétude que chaque saison amène un lot plus important d'incivilités. Il est vrai qu'il y a de plus en plus de cyclistes et, en France, encore peu de pistes cyclables. Alors on appose de nombreux panneaux " Apprenons à partager la route". Voeu pieux qui n'est pas près d'être réalisé!


    Je crois qu'il  devient un jeu et un plaisir pour une minorité d'automobilistes intolérants:

    - de dépasser  un vélo dans un rond point et … de sortir sur la voie qu'il s'apprête à traverser.

    - de le frôler en le doublant car une voiture arrive sur l'autre voie, ou même de le frôler sans raison 

    - de se rabattre en une splendide queue de poisson si le cycliste roule un peu vite

    - de le doubler en ville juste avant les rétrécissements qui sont devenus si nombreux!

    C'est vrai que le vélo oblige à freiner ou au moins lâcher l'accélérateur et pour beaucoup, c'est impensable et inacceptable!

    Souvent l'impolitesse est agrémentée de coups de klaxons  rageurs.

     

     Alors de retour chez moi, j'ai repris un livre de Didier Tronchet, cycliste parisien qui se définit comme un "cycliste urbain, libre et républicain", Intitulé" Petit traité de vélosophie" ( Le monde vu de ma selle) - Plon 2000- ,  festival d'humour grinçant et de vérités profondes.

    En voici quelques passages:

    ..." La colonisation de l'espace vital par les 4 roues oblige l'amoureux de la petite reine a une réaction d''auto-défense ( sans jeu de mot). Exister à vélo implique de vociférer contre la voiture, c'est une question de survie!"

    ..."Une créature du Malin aide le cycliste à maintenir constamment sa vigilance. Cette créature s'appelle l'ouvreur de portière inopiné. La file de voitures garées est désactivée de son pouvoir de nuisance, croit-on. Et immanquablement, une main anonyme déclenche l'ouverture inopinée de la voiture" ( constaté des dizaines de fois ces derniers mois!)

    ..." L'automobiliste  a investi du temps et de l'argent dans cette voiture. Son espace est devenu un petit chez soi transporté en tous lieux. C'est aussi une image de marque et un prolongement de lui-même. Ses relations se sont resserrées au fil des km parcourus. Il y a un amalgame malsain entre un être de chair et un tas de ferraille et …. çà engendre toutes les violences" 

    ..."Dès qu'il y a moteur, il y a compétition.Cet esprit de compétition, spécifiquement mâle depuis la nuit des temps, est automatique dès qu'on chevauche un objet conçu pour la performance. Il est étranger à l'esprit cycliste tel que je me plais à l'imaginer"

    ..." Traçons le portrait de l' Homo Voiturus : individualiste forcené ( plutôt moi que nous), esprit de compétition ( le syndrome du vroum-vroum), machiste ( grosse voiture= forte membrure), agressif ( je suis entouré de paranoïaques qui m'en veulent), perte du sens des réalités ( y-a-t-il encore un monde autour de la voiture?), pollution diurne ( j'ai encore fait dans ma couche d'ozone), culte du paraître ( je montre donc je suis), et du superflu ( c'est indispensable car je n'en ai pas besoin). Surprise, n'est ce pas là le portrait-robot de l'homo economicus libéralis qui apparaît en surimpression?"


     Et  voici une jolie conclusion:

    ..." Lorsque j'occupe le siège du conducteur, je réalise à quel point je me laisse enfermer dans des crispations irrationnelles entrainant des conflits larvés avec la femme qui occupe le siège du passager. Alors que pédalant aux côtés de la même femme, la certitude me vient lumineuse: je l'aime!"

  • De retour!

    Dernière note le 19/08!  Non, ce ne sont pas les voyages et le manque de temps qui m'ont obligée à abandonner mon blog, c'est une longue pause que j'ai jugée indispensable… pour réfléchir.

     

    Commencé en 2007, ce blog  avait  besoin d'un lifting qui le rajeunisse.

    J'ai envie d'ouvrir d'autres rubriques, d'inclure des diaporamas et des clips vidéo à partir de mes voyages en France et à l'étranger.

    Et  pourquoi pas créer un site dans lequel ce blog trouverait sa place, maintenant que "je sais faire" puisque j'anime site et blog de notre association " la Poulie" sur 5 villages du Niger.

     

    Mais la grande question, c'est:

    " Dois-je ou non continuer ce blog dans sa forme actuelle?" 

    Il devait s'appeler " Coup de sang, coup de coeur" à sa création.

    En fait, les coups de coeur sont rares et l'indignation, très à la mode, est permanente! 

    Et puis, l'autre jour, j'ai trouvé une citation de G Bernanos

    " Un pays meurt quant il perd sa faculté d'indignation" 

    Citation courte mais claire et qui exprime ce que je pense: je continue donc!

     

    Et je commencerai par un coup de coeur!

  • Lamarck - Monod

    "L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement des moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce... "

      Quand j'ai trouvé cette citation  j'ai l'ai crue récente. En fait, a été écrite par Jean Baptiste Lamarck dans les années 1800. Ce naturaliste est connu pour sa classification des invertébrés et pour avoir utilisé la première fois le terme biologie pour désigner la science qui étudie les êtres vivants. Sans doute étudiait-il aussi ses contemporains, et çà le rendait bien pessimiste!

     Lamarck m'a évoqué un autre naturaliste qui porte le même jugement sur l'homme, Théodore Monod. Cette formation donne sans doute une vue plus lucide sur le monde que celle des économistes!

    Très tôt, il a dénoncé le pillage " insensé" de la planète : " Cette nature qui est, en fait, un capital précieux, légué par le passé, et dont nous demeurons comptables vis-à-vis de l’avenir, a été regardée jusqu’ici comme une proie à saccager, tout ce qui peut rapporter étant permis ".

    Déjà, en 1939, il écrivait un article sur la protection de la nature dans le journal de l’IFAN (Institut français d’Afrique noire). Et en 1941, bien avant les travaux du GIEC,  il avait publié "L’action de l’homme sur le climat"… 

    "Nous devons apprendre à respecter la vie sous toutes ses formes : il ne faut détruire sans raison aucune herbe, aucune fleur, aucun  animal."  C'est pourquoi il a œuvré pour la création de grands parcs nationaux, tels que celui de la Vanoise en Savoie, ou celui du Banc d’Arguin, en Mauritanie et aussi pour la protection de la Loire sauvage.

     Respect de toute forme de vie, non-violence, paix: il a combattu sur tous les fronts 

    C'était avant tout le "marcheur du désert" et son amour s'était  enraciné dans la pureté de cet élément: 

    "Ce qui émeut dans le désert, c’est que la nature n’y a pas été abîmée. Elle est comme elle était avant l’homme. Comme elle sera après lui. Si l’homme était amené à disparaître, l’évolution continuerait.

    La nature, en tout cas, ne regretterait pas son bourreau. »