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Réflexions - Page 117

  • Isabelle Rome, un autre regard sur la délinquance.

    Isabelle Rome ! Mes longues flâneries dans la Méditathèque accueillante de ma commune me permettent de bien agréables découvertes. Hier, j'ai rapporté le livre d'Isabelle Rome " Vous êtes naïve, madame le Juge!"  et je l'ai dévoré.

    Cette inconnue pour moi, a été la plus jeune juge de France, à 23 ans. Elle pose la question du sens que la société veut donner à la sanction, à travers des cas concrets. Elle s'implique pour "aider tous ces cabossés de l'existence".  et se demande pourquoi "il y a tant tant d'illettrés parmi les condamnés, tant de difficultés dans leur développement affectif et mental, tant de souffrance dans leur enfance".

    Elle considère le juge comme un artisan de la paix pour qui la loi est un outil qui aide à vivre ensemble, pas une machine de guerre, une machine à exclure , pas un produit d'accroche-électorale.


    Et c'est au vécu de l'enfance,  à l'exclusion, à la non reconnaissance qu'elle attribue le mal être de la société…. ce que mes 30 années de "maîtresse d'école" , de vie avec mes petits bouts de choux de CP m' a appris. Tout se joue dès l'enfance et rien n'est plus vrai que la phrase tant de fois répétée par une de mes grands mères  ( pas une psychologue reconnue mais une paysanne  vendéenne, pauvre de surcroit) … " On ne guérit jamais de son enfance"

     Isabelle  Rome écrit:" Toute tentative de prévenir la délinquance est vaine si l'état ne mène pas une solide politique d'éducation, dans le souci d'assurer une égalité du savoir à tous les enfants, quel que soit leur milieu social et culturel, quel que soit le territoire dans lequel ils vivent."

    Une de mes amies, qui a consacré sa vie à l'adolescence en difficulté affirme que "les enfants sont les produits de la société qui les formate pour le meilleur et le pire" et que "la société a les jeunes qu'elle mérite!"

     

    J'ai beaucoup apprécié ce livre et ne peux m'empêcher de citer des passages du " poème",  hymne aux sans papiers", placé dans les dernières pages.

    "Je les vois tous les jours.

    Harassés, tremblants et apeurés…

    Arrêtés dans les gares, sur des chantiers, dans des cuisines de restaurant…. ou simplement pour ne pas avoir attaché leur ceinture de sécurité à l'arrière d'une voiture. 

    Sans identité certaine bien souvent.

    Sans repères dans ce pays dont ils avaient rêvé.

    Ils sont là, parfois depuis des années, sans avoir volé ni escroqué qui que ce soit.

    Chacun avec une histoire que jamais, pourtant, comme  juge des libertés, je ne connaitrais.

    Pas l'objet de la procédure.

    Pas le lieu.

    Pas le temps.

    Mais toujours la guerre, l'extrême pauvreté, l'oppression ou la répression répétées comme des temps obligés de leur parcours.

    D'avides et cruels passeurs comme maîtres incontournables.

    Une terre qu'ils ont du quitter, le coeur en peine, pour tenter seulement de survivre ailleurs.

    Des parents, frères soeurs ou enfants, qu'ils ont du pleurer, tués par la misère ou la mitraille, noyés peut-être dans la traversée des les de tous les dangers .

    Et le rejet.

    Rejet de toutes les demandes - de séjour, de régularisation, d'asile- , de tous les recours.

    Rejet de tous les possibles.

    Rejet de tout espoir d'une vie meilleure.

    `Quelques minutes d'audience avant que je décide ou non de les maintenir dans un centre de rétention.

    Ils sont là, devant moi, hommes et femmes au regard hagard.

    Prisonnier d'un sale destin.

    Empêtrés aujourd'hui dans une procédure complexe qui les dépasse…

    Des sans papiers.

    Une cohorte d'individus amputés de leur identité, de leur histoire.

    Ils ne sont que des "sans"…

    Ils sont vingt et cent.


    Ils ne seront jamais plus pour moi des "sans".

    Je ne pourrais oublier leur visage.

    Leur dignité dans la souffrance."

     

    Un bien beau livre,  Madame le Juge,votre analyse de la société me console des jugements sans appel des tant et tant de nos concitoyens qui ne savent que haïr et condamner l'Autre, le Différent!

     
  • Preuves du réchauffement climatique

    Je fréquente volontiers les sites de la NASA ou de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration ) qui présentent des tableaux et des graphiques irréfutables,  sans extrapoler. Je consulte souvent  la rubrique réchauffement climatique. Un seul ennui, mon niveau d'anglais insuffisant en termes techniques m'oblige souvent à recourir à une traduction. J'ai constaté que chaque mois  de 2012 a  battu des records de chaleur.

    Aussi je ne suis pas étonnée du bilan global; cette année est la plus chaude enregistrée  pour les Etats Unis  avec une température moyenne de surface d'environ 13°C, ce qui est 1,8°C au-dessus de la moyenne du 20e siècle et 0,5°C supérieur au précédent record établi en 1998. 

    En 2012, l 'Amérique a subi  - le printemps le plus chaud 

                                                         - le 2ème été le plus chaud

                                                         - le 4ème hiver le plus chaud,

    depuis le début des relevés réguliers.

    Globalement, à l'exception de 1998, les 9 années les plus chaudes enregistrées ont toutes eu lieu depuis 2000. C'est également la 36ème année consécutive avec une température moyenne supérieure à la moyenne du 20ème siècle.

    Et 2012 a été la seconde année "la plus extrême" en termes de records de températures, de précipitations et de cyclones aux Etats-Unis, signe du réchauffement climatique dû à l'augmentation des quantités de gaz à effet de serre que nous rejetons dans l'atmosphère.

    Le 21 janvier, le président Obama a fait une référence directe au changement climatique, parlant du jugement sans appel de la science ("overwhelming judgment of science") et des évènements climatiques extrêmes qui en attestent.

    Mais le plus parlant est ce tableau ou s'inscrivent des courbes similaires établies par 4 organismes reconnus mondialement utilisant des données et des méthodes d'analyse différentes mais arrivant aux mêmes conclusions. 

    Que dire de plus? que, près d'Angers, 15° sur une  fenêtre au nord un  30 janvier c'est bien agréable ou penser aux générations futures qui n'apprécieront pas la Terre reçue en héritage.

    La crise écologique est pour beaucoup une idée plus qu'une réalité. Et, comme l'écrit un chercheur américain: " Nous avons formé toute une génération à industrialiser la planète sans leur avoir expliqué le fonctionnement de la biosphère et de l'écosphère sur laquelle ils agissent. Et maintenant , nous sommes dans une course entre éducation et catastrophe".

    C'est pourquoi on parle maintenant d'éco-psychologie et d'éco-alphabétisation pour  essayer de ne pas franchir le seuil de l'irréversible!

     
  • Les Sables d'Olonne et la nostalgie!

    WE passé aux Sables d'Olonne dans la maison familiale. Coefficient d'environ 80, temps médiocre, mer agitée et tempête,  sauf durant l'après midi où François Gabart aurait eu besoin de vent! 

    J'arpente cette plage depuis plus de 60 ans et pendant une cinquantaine d'années auprès de ma mère, experte  en biologie marine. Sa superbe collection de coquillages, (superbe! moins  par la beauté esthétique que par le nombre de coquillages de toutes tailles), provient en partie sur cette plage. Parcourant les "laisses de mer" chaque jour, elle revenait souvent avec un "trésor", quelquefois une coquille de quelques cm qu'elle ajoutait fièrement sur les étagères de sa vitrine, avec quelques mots indiquant famille, nom, caractéristiques  et  provenance . Souvent elle s'étonnait de tant de découvertes insolites sur cette plage!

    En ce WE d'hiver, je parcours  les flaques et les rochers connus, chemin de souvenirs.  Hélas, je ne trouve qu'un désert!

    Pas tout à fait, les pignons sont toujours là! De leur vrai nom " donax", ils ont toujours  toujours fait l'objet d'une pêche locale, comme la vieille chanson du folklore sablais nous y invite : "Pigne, gratte, pigne, gratte, la coquille est au sillon, pigne, gratte, pigne, gratte, pêchons nos jolis pignons. " chanson dont la chorégraphie en costume est très plaisante.

    Mer montante ou descendante, les yeux au sol, je scrute des  centaines de mètres de "laisses de mer":  des pignons en quantité, mais aussi  des moules, des huitres, quelques patelles, des débris de "couteaux"…. , mais surtout des restes de notre civilisation et des millions de billes de polystyrène

    Grattons un peu les algues dans l'espoir d'apercevoir les "littorines jaunes", des" porcelaines appelées grains de riz" , ou des "turritelles", toutes espèces communes que mes enfants connaissaient si bien à 5, 6 ans. Non décidément il n'y a rien, et je me revois ramasser des palourdes le long de ces "coursives"!

    Alors je pars errer entre les flaques et autour des rochers auxquels les pêcheurs de la famille avaient tous donné un nom. Mettre un doigt dans une flaque faisait naître toute une agitation: crabes et crevettes fuyaient, anémones agitaient leurs pétales, on trouvait patelles et  bigorneaux vrais ou faux,  étoiles de mer et  drôles de bêtes anonymes. Les mares sont lisses et vides.

    Une maman flanqué d'un tout petit étrennant une épuisette passe de flaques en flaques. Comment expliquer, faire aimer la mer alors que l'épuisette ne ramène que quelques fragments d'algues?

    Et j'aborde la petite anse où nous cherchions des vers pour les mémorables parties de pêche aux bars, dorades et autres. Même là, c'est le grand vide, où sont les tortillons indiquant qu'ici il fallait donner un bon coup de pelle? Mais à quoi bon? il n'y a plus de poissons, donc plus de pêcheurs posés des heures durant comme des oiseaux de mer sur les rochers.Tout un groupe d'amis  vivait intensément ces parties de pêche ...de  jour, de nuit dont ils ne revenaient jamais bredouille.

    Je rentre nostalgique de nos journées passées sur cette plage qui n'était uniquement un lieu où on s'étendait sur une serviette,  mais un lieu de vie aux activités diverses et infinies, où on vivait au rythme des marées,  où les enfants apprenaient la beauté, la richesse de la mer, apprenaient surtout  à respecter la Nature et la Vie. 

    L'an dernier, je cherchais en vain, dans les Marais de la Tranche, les oiseaux , les insectes et les papillons, ici, j'ai cherché la Vie et je ne l'ai pas trouvée. 

    Dans les années 70, j'ai pris conscience de la responsabilité de l'homme dans la dégradation de la Terre avec le livre " Quelle terre laisserons nous à nos enfants?" Je repense à cette lecture en rentrant à la maison familiale .