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Réflexions - Page 119

  • Un siècle d'histoire: hommage aux générations passées!

    En cette fin d'année, j'ai beaucoup évoqué le passé! Il faut dire que je mets actuellement  en page un énorme classeur laissé par ma mère, ( écrits et documents), Née en 1906, morte en 2004, elle a vécu un siècle d'histoire.

    Découvrir tant des souvenirs familiaux, tant de témoignages de la vie rurale disparue, revivre mon enfance et la guerre m'ont amenée à la conclusion suivante

    Si je devais résumer les années 1920/1970 ce serait par les mots: 

    "Instruction, Education, Information, Réflexion, Culture"

    … et les années suivantes jusqu'en 2013, seraient traduites par

    "Impulsions, Consommation, Désinformation, Loisirs de masse"

     

    Mon grand père paternel avait l'habitude de dire ( je ne l'écris pas en " langue vendéenne", dommage! )

    - "Le Peuple doit s'élever, il le fera par l'instruction qui amènera l'éducation. Alors les gens auront envie de s'informer et ils ne se laisseront plus mener " comme do bu jouqués" ( des boeufs sous le jougs)"

    Montrant, en face de sa maison, les enfants d'une famille très pauvre,  jouant dans la poussière, il disait aussi " Un jour, par l'école, ces petits là auront les mêmes chance que les gros"

    Tout petit paysan cultivant quelques lopins de terre, il serait considéré par nos contemporains comme un "cul-terreux mal dégrossi"! Il faut croire qu'il réfléchissait " au cul des vaches" pour dire trouver  phrases aussi belles  et aussi fortes.

    Pauvre grand père, comme il s'était trompé!

     

    Mon enfance, je l'ai vécu avec ma mère institutrice, au milieu de ces jeunes enseignants qui croyaient en un monde plus juste par l'école et étaient prêts à sacrifier leur temps pour réussir l'instruction et l'éducation des enfants de tous milieux,  dans un esprit d'égalité.

    Sans aucune rémunération pour ces services, ils assuraient études du matin, du soir, cours d'adultes, créations de chaines de cinémas avec des films passant d'un village à l'autre, mises en scène de pièces de théâtres où les jeunes de la commune étaient acteurs, présentations de poètes ou d'auteurs dans des conférences qu'ils animaient. Tout était bon pour apprendre aux gens du village à réfléchir et à avoir envie de se cultiver. ( Petit exemple: dans une bien pauvre salle de cinéma, je me souviens avoir vu avant 9 ans Nanouk de Flaherty sur la vie des Esquimaux, Blanche Neige, qui m'avait enchantée,  mais aussi Louise opéra de Gustave Charpentier dont j'ai gardé un fort mauvais souvenir)

     

    A Niort, les amis de ma mère, plus âgés, venaient de créer la MAIF, ceux de son âge, dans un entrepot, inventaient la CAMIF! Et tous pensaient créer un monde de respect, de solidarité et d'échanges, un monde meilleur ou chacun trouverait sa place!

    Hélas, eux aussi s'étaient trompé, jamais le monde n'a été aussi inégalitaire et égoïste!

     

    Quant au Certificat, notre brave Certif, je me suis aperçu qu'on avait bien fait  de le supprimer car il était subversif et révolutionnaire. Pourquoi? c'est très simple!

    J'ai enseigné les sciences aux filles pendant une dizaine d'années: le but était de leur apprendre à s'intégrer intelligemment dans la vie

    - Apprenez à gérer un budget! Apprenez à acheter! Apprenez à comparer les prix!

    - Ne vous laissez pas prendre au piège des réclames! ( on dirait maintenant la pub.)

    Et aussi:

    - Apprenez à cuisiner les restes! Ne laissez pas vos enfants grignoter!

    - Economiser en faisant soi-même!

    Même objectif pour les garçons.

     

    Et pour tous, ces fameux problèmes qui n'étaient pas tous de robinets ou de trains mais dont l'énoncé avait souvent un usage dans la vie courante.

    Pouvait-on acheter ce qu'on désirait avec ce qu'on gagnait? comment le financer? etc….

    Comme le maître devait demander, après lecture de l'énoncé,  dans quelle fourchette serait le résultat, l'élève comprenait petit à petit le rôle de l'information et la réflexion avant la décision.

    Information, Reflexion, voilà des termes bien incompatibles avec société de consommation.


    C'est pourquoi ce début d'année méritait bien un hommage aux générations de mes grands parents et parents.

     

     

  • Souhaits pour l'année 2013!

    C'est par une citation de l'Abbé Pierre que j'ouvre mon blog ce matin: 

    " Que ceux qui ont faim aient du pain!

    Que ceux qui ont du pain aient faim ...

    de justice et d'amour!"

    Dans notre monde d'égoïsme et de fric, c'est mon souhait pour l'année qui commence.

  • Réflexions sur la jeunesse actuelle!

    Sept jours passés en gite, avec 11 jeunes de 20 à 27 ans, valent bien une réflexion sur la jeunesse actuelle. Dans le monde de "vieux" que je côtoie, j'entends souvent critiquer les "jeunes", avec un mépris dans la voix. Certains grands parents font une exception pour leurs petits enfants …. mais pas tous.
    Les citations suivantes  semblent écrites aujourd'hui, elles montrent que  ces  condamnations sans appel n'ont pas d'âge!

    - La jeunesse est pourrie jusqu'au fond du coeur. les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme les jeunes d'autrefois.( poterie babylonienne 3000 ans avant JC)

    - Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n'écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut plus être loin. ( prêtre égyptien 2000 ans avant JC)

    -Les jeunes méprisent les lois et ne reconnaissent plus l'autorité de rien et de personne. C'est le début de la tyrannie ( Platon 400 avant JC)

    N'oublions pas les "estudiants" du Moyen Age, bruyants, paresseux, contestataires , qui faisaient horreur aux "bourgeois" et ajoutons ce brave V Hugo,   avec ses amis (dont Théophile Gautier en gilet rouge), démolissant les fauteuils du théâtre et en venant aux mains avec les "perruques" lors de la célèbre bataille d'Hernani.

    Lorsque le monde d'aujourd'hui ressemble a celui d'hier et que demain sera semblable, l'éducation est facile. Lorsque les circonstances changent en profondeur, l'éducation doit innover et inventer une société nouvelle.
    Or, on ne peut nier qu'en ce début de siècle où l'humain compte de moins en moins (  seulement considéré comme une unité de travail qui doit être rentable) il faut rebâtir, dans un nouveau paysage, une société où la vie est possible. Ce n'est pas très confortable pour la génération montante. En ces temps de transformation, il faudrait plus de confiance envers ceux qui vont prendre le relais.
    Cela ne demande-t-il pas un peu de compréhension et non une condamnation qui éloigne encore plus les générations les unes des autres.

    J'aime bien la citation de V Hugo qui montre la relativité de l'âge:
    "Quarante ans, c'est la vieillesse de la jeunesse mais cinquante, c'est la jeunesse de la vieillesse"