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Actualités - Page 94

  • L'alcool et les jeunes: des statistiques qui font mal!

    Une information, lue, il y a quelques jours m'a fait bondir, une fois de plus!

    Selon la Société française d'alcoologie, 400 000 hospitalisations ont été liées à l'alcool sur une année, soit un bond de 30% en trois ans. Les jeunes sont de plus en plus touchés.

    Et on explique les comas éthyliques, hépatites, cirrhoses, mais aussi troubles psychiques dus à l'addiction à un âge de plus en plus tendre.

    Apprendre par les scientifiques de l’Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons  qu'un tiers des élèves de 3 ème a déjà fait l’expérience de l’ivresse, que des enfants de 11, 12 ou 13 ans  sont admis aux urgences des hôpitaux dans des états comateux…  fait mal à l'enseignante que je suis restée! Quel gâchis!

     

    Pour essayer de comprendre, j'ai cherché sur des sites médicaux une vérité  par les statistiques.

    L'alcool est devenu la première cause d'hospitalisation en France. 400 000 hospitalisations en un an: les séjours à l'hôpital liés à l'alcool sont deux fois plus nombreux que ceux causés par le diabète ou les maladies cardiovasculaires.. Il y a de plus en plus des jeunes et de femmes aux urgences ou ils arrivent  très fortement alcoolisés, Certains  vont rester 24 heures, parfois deux jours, pour dégriser, parfois en service de réanimation!

    On voit maintenant des cirrhoses à l'âge de 25 ans. Les conséquences sont  très graves sur la santé, au niveau du pancréas ou foie, du cerveau. 

     

    La consommation d'alcool aurait provoqué la mort de 49 000 personnes en France en 2009. Soit 9 % de l'ensemble des décès, et, plus grave, 22% des décès chez les 15-34 ans et 18% chez les 35-64 ans ,…. 1 décès sur 5 chez les jeunes est lié à l'alcool. 

    Alcool, vitesse sur la route, suicide, ce n'est pas simple d'être jeune en ce début de XXIème siècle!


    On oublie trop souvent que l'alcool est aussi responsable d'un cancer sur 30…. de formes très variées:  de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, du foie, du colon, du rectum et … du sein. Pour ce dernier, jusqu’à 15% des cas mortels sont liés à l’alcool. 

    En moyenne, les cancers liés à l’alcool ont réduisent de 18 années l’espérance de vie de ces patients. Le mécanisme qui lie l’alcool au cancer reste mal connu. Mais on pense que l'alcool pourrait avoir un effet sur l’ADN ou affecter certaines hormones


    On oublie aussi que la consommation excessive d’alcool durant la première partie de l’adolescence rend ensuite plus vulnérable à l’alcool.

    L'expérience a été faite par l'Inserm sur des rats: "soûlez un rat à répétition et il s’en souviendra toute sa vie".

    Les ivresses à l’adolescence engendrent une grande vulnérabilité à l’alcool à l’âge adulte. "Les sujets exposés précocement (entre 13 et 16 ans) ont deux fois plus de risque de devenir dépendants à l'alcool par rapport aux personnes exposées à l'alcool plus tardivement (entre 17 et 21 ans)".

    Car l’alcool à forte dose altère les neurones qui seront d’autant plus abimés que le temps et la dose d’exposition dureront longtemps. Et plus on est jeune, plus le cerveau est immature et fragile.

    L’exemple extrême est celui de la femme enceinte qui boit beaucoup : c'est la première cause de retard mental chez l’enfant.

    "L’homme est le seul animal à rechercher l’alcool, tous les autres l’évitant car ils savent que c’est toxique". (Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons)


     En France, d' après les derniers chiffres de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, "15% des hommes de plus de 40 ans boivent quotidiennement plus de trois verres d’alcool par jour. La France a la quatrième plus forte consommation d'alcool parmi 48 pays d'Europe. Avec pour conséquence un taux de mortalité bien supérieur à nos voisins européens" 

    Selon des données de 2011 données par l'OMS,  "la mortalité liée à l'alcool ( 9% en France) n'est que de 5 % en Suisse, 3 % en Italie et juste de 1 % au Danemark. De même, chez les femmes, la mortalité due à l’alcool est  plus élevée en France qu’en Italie ou au Danemark. Ces résultats soulignent l'importance des politiques de santé publique pour réduire la consommation d'alcool en France", concluent les chercheurs.

     

    Hélas, en l'an 2000, la socialisation chez les jeunes passe  par les délires alcoolisés fréquents. Refuser de boire à des chances de conduire à une forme d'exclusion. Mais pourquoi en France plus qu'ailleurs?  On dit qu'un mal-être conduit à compenser par toutes sortes d'excès. Mais pourquoi davantage chez nous?

    On ne peut que constater: les conduites addictives marquent notre époque, fruit autant d'un malaise que d'un laisser-aller ou d'une irresponsabilité face à soi-même.

    C'est vrai que la France a, de tout temps, eu une culture où trop boire était "bien vu", et où "tenir bien l'alcool" était un qualité reconnue et admirée!

    Mais les excès de boisson de mon enfance m'avaient rien à voir avec ces orgies collectives. J'ai le souvenir d'un ouvrier agricole qu'on devait ramener chez lui sur une petite charrette à bras, celui d'hommes chantant et marchant de travers dans la rue le dimanche.

     Et plus tard, lors de nos réunions d étudiants,  il était rare que quelqu'un soit dérangé, gai, tout au plus! Lorsque je sortais avec des copains, les garçons offraient ( et oui! offraient ) aux filles une ou deux  coupes de mousseux saumurois avant  de les ramener sagement chez elles. 

     

    Il est vrai que nos conversations tournaient autour de l'avenir radieux que nous allions inventer et bâtir, que la société nous ouvrait les bras. et çà ne nous incitait guère à nous défoncer dans l'alcool.  Et  nous avions tous souffert de la guerre, nous avions besoin de paix et de bonheur,  pas d'oublier l'avenir dans d'une insatiable envie de biens de consommation et de sensations fortes.

    De plus, en ces années 50, la grande majorité d'entre nous n'avait pas d'argent de poche pour faire la fête et nos parents n'avaient, pour la plupart, ni la possibilité, ni l'envie de nous en fournir!

  • Le marché amoral des jeux d'argent!

    Hier, une étude de l'Autorité de Régulation des jeux en lignes nous a appris que les jeunes — de 18 à 34 ans —dépensent autour de 10% de leur  salaire pour jouer en ligne : paris sportifs, hippiques et poker… 


    Le Jeu! Il a toujours existé mais, d'abord  considéré comme un pêché, il était, encore au XXème siècle, classé parmi les vices, interdit et réprimé! 

    C'est que le jeu fait perdre toute faculté de réflexion, et qu'insensiblement on devient "accro", on est alors un joueur compulsif qui a perdu raison et bon sens! 

    En France, il y aurait maintenant  entre 500.000 et 1.000.000 (INSERM), de ces joueurs compulsifs, souvent de milieux modestes, qui, pour la moitié d'entre eux estiment perdre de l'argent.


    En 1886 Dostoïevski, a très bien décrit le phénomène dans Le Joueur:

    " À ce moment-là j’aurais dû partir, mais une sensation étrange a pris naissance en moi : une envie de provoquer le destin, de lui donner une chiquenaude, de lui tirer la langue. J’ai risqué la plus grosse mise autorisée : quatre mille florins, et j’ai perdu. Ensuite, m’échauffant, j’ai sorti tout ce qui me restait, l’ai placé comme la fois précédente et j’ai de nouveau perdu ; alors, j’ai quitté la table, abasourdi".

     Pourtant à cette époque,  c'étaient des espèces sonnantes et trébuchantes que le joueur …. sortait de sa poche, maintenant, avec les jeux en ligne et l'argent virtuel, comment ne pas franchir la ligne du raisonnable?

     

     A l'époque où les Cercles de Jeux étaient démantelés dans tous les pays, et les joueurs assimilés à des délinquants, une loi fran­çaise (18 avril 1924,) expliquait que :

    "La loterie est dangereuse en faisant naître l’espoir d’un gain important qui n’a pas sa source dans le travail ; elle détourne de l’effort et engage à l’inac­tion". 


    Petite fille, j'ai eu entre les mains un livre de morale dont 2 pages accolées dénonçaient le vice des hommes, ruinant leur familles. Sur la première,  une femme serrait  ses enfants  dans ses bras alors que le mari sortait  en titubant du café, sur la seconde, une autre femme serrait aussi  ses enfants contre elle alors que le mari sortait  du cercle de jeux, tête basse et portefeuille vide! Et un texte très moral accompagnait ces images! Il semblait normal que l'addiction à l'alcool et aux jeux soit placée sur le même plan.

     

    Ce temps est bien  révolu! Pour les états, le jeu est instrument de croissance et moyen d’attirer des ressources, ( l'Amérique a cessé la répression après la grande dépression de 1929 pour remplir les caisses!) L'ampleur du  marché a ouvert les vannes des autorisations, des incitations, de la publicité.  

     

    Sources Inserm 2008: en France, avant l'arrivée de Jeux en ligne et l'exaltation des valeurs du poker, 

    - le chiffre d’affaires du PMU se montait à 9,3 milliards d’euros (pour 6,9 milliards de paris redistribués),

    - celui de la Française des jeux 9,2 (pour 5,6 redistribués),

    -  celui des Casinos à 18,3 (pour 15,7 redistribués)!

    Déjà entre 1999 et 2006 les mises avaient  augmenté de 77 % pour la Française Jeux, de 91 % pour le PMU et de 75 % pour les casinos

    Et le marché français aiguisait  les appétits car il recelait  des possibilités de croissance importantes.En effet, les Français ne dépensaient que 570 euros par an, contre 1 640 euros pour les Anglais et 1 900 pour les Autrichiens.

    Avec l'arrivée en 2009 des Jeux en ligne on estimait que le marché pouvait doubler en 3 ans!

     

     Et maintenant, l'incitation au jeu est présente à chaque heure du jour, radio, télé, internet, journaux

    ….  jouer gratter, cliquer,.... surtout ne pas réfléchir et

    …. devenir un parfait robot  .... comme disait notre ami St Ex!

    Voilà  l'idéal que notre société offre aux jeunes!

  • Paul JORION et la crise

    C'est en 2012 que j'ai découvert " Le capitalisme à l'agonie" de Paul Jorion,  et appris que cet économiste avait prévu la crise de subprimes en 2008. En 2004 déjà, il n'avait pu trouver un éditeur pour son précédent ouvrage " La crise du capitalisme américain", tant il était rejeté par le monde financier.

    Ìl ne fait pas bon, même - et surtout-  au nom d'une grande expérience acquise par le passé, de donner les détails des dérives du système financier. C'est donc sur son blog, ou écrivent aussi des invités,  qu'on peut s'informer et mieux comprendre notre société. 

     

    La sphère financière domine l'économie! Le système est fait de spéculations et de paris.  Historiquement les spéculateurs, assimilés aux parieurs, étaient quasiment des délinquants. Ils ont pris le pouvoir dans un monde où les peuples n’ont en rien leur mot à dire, où la démocratie représentative n'existe plus et où les gouvernements sont soumis à l'ordre financier mondial!

    Paul Jorion classe les acteurs du capitalisme en trois grandes catégories : les capitalistes (actionnaires), les dirigeants d’entreprise et les salariés.  Aujourd’hui, les intérêts des dirigeants sont  ceux des capitalistes et les salariés ne sont plus des parties prenantes des entreprises, mais un simple facteur de coût, interchangeables de surcroit.


    Il souligne la montée des "ententes implicites, sans concertation, qui peuvent émerger spontanément tant elles se révèlent avantageuses pour les vendeurs".

    Il dénonce la "vague ultralibérale libertarienne" qui a conduit à "un excès dans la déréglementation capable de tuer le système capitaliste lui-même bien plus sûrement qu’une intervention excessive de l’Etat, en obligeant celui-ci à intervenir au-delà de ses moyens financiers". 

    Il raconte le fonctionnement délirant des marchés financiers, "où les plus petits sont inéluctablement éliminés ou absorbés par les plus gros". 

    Il nous apprend les transactions à haute fréquence, "opérateurs de marchés virtuels peuvent ainsi exécuter des opérations sur les marchés financiers en moins de 120 millisecondes!"

    Il explique .la  manipulation des prix à court terme car " la quasi-totalité des offres d’achat ou de vente est annulée avant de se matérialiser ".

     

    Bref, il nous fait pénétrer dans un monde répugnant où ne règne que la magouilles, malversations, escroqueries et … violence et où ne subsistent que les "tueurs".

     

    Il conclut en affirmant que tout est prêt pour une prochaine crise….

    Elle viendra  peut-être de Chypre où les épargnants, ayant placé 100000€ ,  se réveillent avec 93250 €!