Vie en bonne santé

Le devoir de s'informer me semble encore une fois essentiel pour approcher la vérité!

On entend dire partout que l'espérance de santé croît et on se gargarise des quelques mois gagnés chaque année. Grâce aux soins appropriés, on maintient en vie plus longtemps, mais à quel prix? 

La fréquentation des maisons de retraite me fait penser que ce n'est pas toujours un progrès. Et souvent,  je sors en me disant ,  que seule devrait compter l'espérance de vie en bonne santé et surtout, avec  un cerveau en bon état.

Et bien, je viens de découvrir qu'un organisme officiel, Eurostat, qui produit des statistiques pour l'Union Européenne, a publié un tableau répondant à mon attente, la prise en compte de l'espérance de vie en bonne santé!

 

Et la stupéfaction vient de ce que j'y ai trouvé: l'espérance de vie en bonne santé ne croît pas en Europe de façon linéaire et souvent elle régresse. Dans beaucoup de pays une dégradation, parfois très nette, est observée depuis 2003.

 

 Les Autrichiens pouvaient, jusqu'à l'année 2003 espérer une bonne santé jusqu'à 64-66 ans, mais en 2008 ils arrivent à peine à 58 ans ! 6-8 années en moins ! 

L'Italie passe de 69 à 61 ans, la Belgique de 68 à 63

L'Allemagne autrefois entre 63 et 65 ans, n'est même plus à 56 ans pour l'année 2008.

Le Portugal oscille entre 59 et 60 ans depuis 15 ans

En France, nous stagnons depuis 15 ans entre 60 et 63 ans, certaines années, plus proche de 60 ans, d'autres, davantage de 63 ans. 

Le stress de la vie actuelle, la pression qui s'exerce sur les salariés de tout niveau, la déconnection des rythmes naturels, les pollutions de toutes sortes qui agressent notre organisme…. tout cet ensemble peut provoquer cette dégradation.

Car on observe aussi que Suède, Norvège, Finlande ne sont pas seulement des modèles pour l'éducation, la santé etc…. mais voient leur espérance de vie en bonne santé croître de 4 à 8 ans pendant cette même période.!

Et on voudrait nous faire croire que vivre c'est travailler toujours plus, travailler plus longtemps et prolonger notre vie en ajoutant des semaines  aux années, toujours plus!

 

Il me semblerait plus important d'améliorer la santé à partir du troisième âge que de prolonger à tout prix la vie! 

Encore Stéphane Hessel

Encourageant le succès inattendu du petit opuscule de Stéphane Hessel "Indignez vous"

Près de 600 000 exemplaires, c'est une goutte d'eau par rapport à 60 millions de Français mais c'est énorme vu le sujet traité. Car on en parle entre amis, on se  prête le livre, donc on touche beaucoup plus de gens! Et puis les médias en parlent!

Hier, cet homme superbe de 93 ans, animait un "tchat" sur le site du Nouvel Obs. J'en extrais 2 réponses qui résument ce sur quoi tout homme devrait être intransigeant!

Mais l'indignation n'est-elle pas irresponsable ?

"Oui, si l'on se borne à appeler à l'indignation sans préciser quelles sont les valeurs qu'il s'agit de ne jamais laissé violer, on risque d'ouvrir la porte à des violences irresponsables."

Mais qui peut encore nous sauver contre les violations des droits de l'homme ?.

"Seulement nous-mêmes en prenant à cœur notre rôle de citoyens et en donnant notre énergie au nécessaire renouvellement de la direction politique de nos pays".

....Valeurs qu'il s'agit de ne jamais laisser violer .... rôle de citoyen... mais notre monde actuel fait tout pour qu'on ne se sente pas concerné et qu'on oublie ces mots là! 

Des notes ou non?

 

Une nouvelle fois, les notes sont mises en cause à l'école. 

Premier round, après 68, où on était passé de la notation 0/10  en primaire à A/D, hélas,  devenu pour beaucoup d'enseignants  A+, A, A- …. jusqu'à D- ( 12 degrés au lieu de 10!)

Aujourd'hui, vingt personnalités,  (dont Boris Cyrulnik, Daniel Pennac ou Marcel Rufo), se sont jointes à l'appel lancé par l'Afev (Association de fondation étudiante pour la ville) pour réclamer la suppression des notes à l'école élémentaire, afin d'éviter "une stigmatisation des élèves et la sélection par l'échec".

 Il est vrai que les études de psychologie scolaire montrent  comment les évaluations négatives font naître un sentiment fort d'incompétence. L'élève finit par penser qu'il  est nul.

Or la motivation scolaire dépend de l' estime de soi, du sentiment de sa compétence à apprendre.

Mais dans  le système français, tous réclament des notes: parents d'abord et instituteurs. Quant aux enfants … on sait bien que, les meilleurs surtout,  demandent  aux autres " T'as eu combien?".

Et souvent humilient ensuite les moins bons par leur attitude quand ce n'est pas par leurs paroles.

Déjà, dans Poil de Carotte, Jules Renard raconte l'histoire de la cruche cassée par grand frère Félix après la prédiction de son père " s'il va chercher de l'eau, il cassera la cruche"!

C'est tellement vrai et vérifiable par les parents chaque jour, 

"Sans confiance des adultes, l'enfant n'aura jamais confiance en lui!" 

Dans les années 60, j'avais une classe à 4 cours ( 4 ans à 8 ans). Dans notre école de village à 2 classes , nous organisions, mon mari et moi,  une énorme fête de prix qui drainait toute la population des environs. Dans un souci d'équité, bien avant 68,  nous avions supprimé les piles de livres au prix d'excellence, chaque élève du même cours avait le même livre et chaque élève allait présenter son prix à un conseiller municipal. 

Pourtant cette année là, un de mes petits d'une dizaine d'années qui avait eu du mal à apprendre à lire en 2 ans  et naviguait du CP au CE2 suivant les matières ( bien pratique ces classes multiples pour les rattrapages sans redoublement) était venu me faire une drôle de requête.

" Dites, Madame, je ne voudrais pas montrer mon prix à un conseiller"

J'interroge et il m'explique 

" j'ai honte quand on lit les prix que j'ai eu"

. Etonnement pour moi car tous ont sur la feuille incluse à le première page du livre "Prix de ….. et de ….". Même le dernier a 2 prix!

Nouvelle explication et j'entends que

" Quand il lit travaux manuels ou gymnastique, bonne camaraderie ou bonne volonté, j'ai honte"

Voilà, ce qui était une humiliation pour lui, la " qualité" de la matière! car la société était déjà ainsi faite qu'il avait compris la différence entre  matières nobles et autres!

Bonne leçon pour moi qui croyait bien faire.

Quant à Michel, petit bonhomme sensible, issu d'une famille très pauvre d'ouvrier agricole, doué d'un réel talent d'organisateur pendant les récréations, travailleur et attentif, muni d'une solide intelligence manuelle, (capable de tout faire avec rien) mais, hélas,  pas doué pour pour que ce que le monde lui imposait comme essentiel, il  souffrait et se sentait humilié de ne pas entendre math ou français dans l'énoncé de ses prix.

Je n'ai jamais oublié et j'ai toujours valorisé ceux qui étaient en difficulté en essayant de ne jamais les humilier.