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  • Big Data ( suite)

    Dans la note précédente, j'ai évoqué la méthode employée pour l'élection américaine de 2012, et le ciblage (par l'étude d'une infinité de données recueillies sur Internet), des citoyens susceptibles d'être "convertis" à un vote utile.

    Il m'est revenu alors un souvenir lointain , l'interview d'un "chercheur en marketing" qui m'avait beaucoup frappé. C'était dans les années 90 sur une radio et on demandait pourquoi la publicité envahissait le monde et comment elle agissait pour obliger à acheter ou à penser ce qu'elle "imposait".

    Très simplement, l'homme a énumèré les catégories d'individus

     - les acheteurs compulsifs qui achètent n'importe quoi sans en avoir besoin et pour lesquels la pub n'a pas grand rôle. Ce sont ceux qui ont des certitudes en tout en ne connaissant rien!

    - les acheteurs qui se fient aux publicité et se précipitent acheter sans réfléchir, les mêmes qui pensent que c'est vrai car la radio/télé l'a dit.

     - ceux qu'il faut convaincre à un achat, à une pensée, et pour ceux là, le rôle de la psychologie est énorme car on sait maintenant les "obliger" à un comportement choisi!

    Et puis, à-t'il ajouté,

     - "un peu plus de 10% des gens ne sont pas influençables , ils se font leur opinion par des recherches ou achètent ce dont il ont besoin à un moment choisi.

    Le journaliste à alors posé la question : "mais pourquoi ces 10% ne sont-ils pas influençables?" Je n'ai jamais oublié pas la réponse: " Parce que, quoiqu'on fasse, ils réfléchiront toujours avant de prendre une décision et on ne les convaincra pas"

    À rapprocher de la phrase de F . Beigbeder qui, dans son premier livre disait: " Dans les agences de pub, on cherche ce qui touchera la mongolienne de moins de 50 ans!" ( au lieu de ménagère!)

    Les années ont passé, les recherches sur le cerveau et les moyens d'agir sur l'individu se sont peaufinées, et tous les médias essaient d'imposer une pensée unique. Pourtant, je pense que de plus en plus de gens comprennent combien ils sont manipulés car de nombreuses initiatives remettent en cause le système actuel

    Enseigner dès l'école l'esprit critique et l'information, en un mot à apprendre à réfléchir ne serait pourtant pas si difficile mais ça n'a jamais été la volonté des dirigeants du monde. C'était pourtant le programme de notre brave vieux " certf". Malheureusement les plus jeunes, les plus fragiles et les plus pauvres sont des cibles rêvées et toutes les infos recueillies par le Big Data les mènera .... là ou "on" leur impose d' aller!


  • Reflexions a propos des "Big Data".

    Il y a quelques jours, j'étais à une conférence sur les "Big Data", ces métadonnées qui vont, dit-on, gérer le monde d'ici quelques années. Capture, stockage, analyse, partage et utilisation, tout est à réinventer.

    Avant tout, ça concerne le commerce et le marketing, mais aussi la politique et là, on évoque son rôle dans la réélection d'Obama, la santé et la connaissance totale de tout homme, au point d'influencer son comportement et d'occulter sa pensée!

    On ne peut s'empêcher de penser à la NAS, qui recense déjà toute information sur un individu lamda. Ce monde nouveau sera, nous dit on, le meilleur des mondes. Je crains plutôt qu'il ne ressemble au " Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley, roman d'anticipation, octogénaire comme moi! Pourtant tous les dirigeants encensent le Big Data car, associé à toutes les promesses en terme d'efficacité, de performances, d'opportunités, de développement de nouvelles offres, de services ciblés, il représentera 8% du PIB européen en 2020 et créera 5 millions d'emploi!

    Donc je suis allée à une conférence, faite par un professeur d'université, public 99% masculin de moins de 30 ans, mais 3 ou 4 têtes blanches, et quelques femmes, dont une amie et moi! J'ai 82 ans, oui, mais pourquoi me priver d'un sujet qui me passionne et pour lequel j'ai déjà fait beaucoup de recherches? Dans quelques années je ne serai plus la, c'est sûr, mais je suis curieuse d'avoir quelques idées sur ce que vivront mes petits enfants.

    Au retour, je pensais à la somme de recherches que j'avais effectuées depuis plus de 30 ans par l'intermédiaire du "monstre" Google, et à toutes les données qu'il avait accumulées sur moi. Je suis obligatoirement entrée dans les catégories suivantes: contestataire si ce n'est révolutionnaire, écologiste, tiers-mondiste, défenseur des Droits de l'Home, et par dessus tout fouineuse car refusant qu'on m'asséne une idée comme la Vérité. Que peut-on penser de mes abonnements aux revues et aux lettres hebdomadaires, traitant toutes de solutions alternatives au monde actuel?

    J'admets mal qu'une visite d'un site suscite une avalanche de mails me proposant des lectures ou des objets en rapport avec mes recherches. Je n'admets pas que la page ouverte la première sur un site soit consacrée uniquement aux articles d'information grand public. J'admets encore moins ce que j'ai découvert il y a peu. Je télécharge des dizaines d'extraits de livres sur iBook (Apple) ou Kindle (Amazon) pour choisir ce que je vais acheter. Ayant trouvé un livre intéressant "Pour tout résoudre, cliquer ici" d'Evgeny Morosov, qui est une critique acerbe des géants de la Silicon Valley, accusés de vouloir tuer la démocratie, j'ai naïvement demander l'extrait à mes deux fournisseurs. J'ai obtenu deux fois la même réponse "aucune réponse à vos recherches".

    Ce livre a été écrit en 2013, traduit en français en septembre 2014, mais est inconnu au téléchargement d'extraits. Si ce sont les confessions d'un people, elles sont en ligne avant la vente en librairie. N'est ce point là de la censure?

    Je me demande parfois comment sont analysées mes recherches et sur quoi on le juge. Pour comprendre la montée de l'extrême droite que je trouve si inquiétante en Europe, j'ai lu des tas de sites plus ou moins nazis. Avant de parler d'islamisme, j'ai voulu connaître le Coran et, il y a une dizaine d'années, j'ai acheté une analyse des trois religions du Livre. Pour comprendre la radicalisation de l'Islam, j'ai évidemment fréquenté des sites djihadistes. Et il y a quelques jours j'ai acheté la version numérique de "l'Islam contre Islam" d'Antoine Steir, pour bien comprendre les différents courants à l'intérieur du sunnisme et du chiisme qui se combattent depuis la nuit des temps.

    Alors conclusion, suis-je révolutionnaire? nazi? islamiste? sur les registres du Big Data. Heureusement que ça me fait bien rire!

    Mes grands parents ( encore eux) répétaient: " Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son" et aussi "s'informer est un devoir!" .Je veux seulement essayer de comprendre le monde dans lequel je vis et c'est uniquement l'objet de toutes mes recherches mais comment une machine et des algorithmes arithmétiques peuvent ils les interpréter a partir de la, comprendre ce que je suis vraiment?

    Il est inquiétant de vouloir nous faire rentrer dans de petites cases!