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  • Commentaires sur Internet

    Une amie m’appelle hier et m’annonce que la ferme d’un membre de sa famille a brulé il y a quelques jours. Je trouve cela bien triste et demande des explications. Elle me conseille l’article du journal que je peux consulter sur Internet. 

    Immédiatement, je regarde la photo, lis l’article et pendant que nous parlons, machinalement, je fais défiler sur ma tablette les commentaires. Et oui, même pour un fait divers, il y a des commentaires.

    Je m’attendais a des marques de sympathie car la photo du brasier est impressionnante.

     

    Et bien non, là encore la méchanceté gratuite se déchaine. L’un écrit «  Besoin d’argent ? » et réitère un peu plus loin «  …. avec les agriculteur faut ce méfier! » ( et 2 fautes d’orthographe en prime!) . Il faut dire que son pseudo indique une bien piètre estime du monde agricole.

    Un autre « voit bien les flammes … au second plan » et ajoute plus loin  « sans les flammes, y avait pas l’feu », insinuation?

    Quand au 3ème , il se demande si « c’est accidentel ou ou criminel . maintenant faut s’attendre à tout »

    Il y a celui qui « pinaille » sur apiculteur et agriculteur, un denier conteste « ravagé par un incendie », et affirme qu’on doit dire « ravagé par les flammes »!

    Au vu du  nombre de commentaires annoncés sous leur nom par le journal, ils doivent  réagir à la plupart des articles. Ce sont des habitués et chaque intervention est de la même veine.  

     

    Ecrit -on des commentaires pour se donner de l’importance?  pour d’exprimer sa hargne? seulement par méchanceté, pour faire mal? En tout cas pas pour argumenter et faire vivre une discussion. Pour un fait divers qui inciterait à la compassion, trouver le moyen d’agresser et de diffamer, je trouve que c’est navrant!

     

    Je fréquente souvent les forums des journaux et suis « effarée » de la haine distillée, chacun répondant au commentaire précédent avec ses arguments spécieux, tant et si bien qu’après 3 ou 4 commentaires successifs personne ne peut plus savoir  ce qui a provoqué  des phrases aussi acerbes. Alors, on en rajoute une couche!

     

    Mais je suis surtout des sites politiques, sociétaux ou médicaux, on peut donc avoir des « certitudes opposées » … et y tenir. Et comme maintenant, on ne sait plus guère discuter sans agresser, la violence n’est jamais très loin! Des journaux ont d'ailleurs fermé les commentaires, écoeurés par ce que lisaient les modérateurs. Car ils ne sont pas contents et le font savoir, ceux dont on a supprimé les écrits.

     

    Dans mon  « lycée de Jeunes filles » des années 45, on nous apprenait le débat apaisé et pacifique, pour faire de nous des femmes "dignes" et "responsables" de leurs paroles et  de leurs actes,  "civilisées » en un mot. Les avons-nous entendu ces mots et dans la bouche de nos profs de toutes matières!

    Est ce la guerre, le malheur qui avait touché tant de familles, les lâchetés, les turpitudes de certians Français profiteurs quand ce n'était pas dénonciateurs de leur proches  qui nous incitaient toutes à faire l'effort de ne plus propager la haine?

    Il faut reconnaitre qu'aucun débat n'est apaisé maintenant. Un grand sursaut et c'est Charlie…. puis la vie reprend son cours.

     

    Je crois que «  pacifique  et civilisé »  devraient être remis au gout du jour, par  les politiques, par nous tous, et surtout sur Internet!

     
  • Des réflexions percutantes dans la "chronique Agora"

    Il y a plusieurs années, j’avais demandé à Google de trouver «  Agora vox », le média citoyen, sans trop savoir comment ce site s’appelait exactement … j’ai donc tapé Agora et c’et ainsi que Google m’a proposé la « chronique Agora ». Quand j’ai lu ..."chronique boursière", moi qui n’a pas un sou a placer, j’ai failli ne pas ouvrir le site mais je suis curieuse. Et voilà comment, après la lecture d’une dizaine d’articles des principaux journalistes, j’ai demandé mon inscription a leur lettre journalière.

    Chronique boursière? si l’on veut trouver des conseils de placements, leurs analyses sont judicieuses sans doute, on y parle  de la finance, des banques, de l’ultralibéralisme  mais surtout c’est une analyse très fine de notre monde. Certains journalistes déploie un humour féroce envers nos gouvernants et les décideurs mondiaux.

    Bref après plusieurs années de fréquentation journalière, j’attends chaque jour vers 11h ma première lettre et je me régale à la lecture des billets de Bill Bonner, le créateur de ce site. 

     

    Aujourd’hui, j’ai envie de faire un florilège de ses derniers articles. Trouver l’écho de mes pensées dans une chronique boursière me réjouit, moi qui me suis toujours sentie nulle et économie et qui suis une vieille femme des années 30, aux valeurs bien éloignées du monde actuel!

     

    « Nous vivons une Ere de Miracles. Les gens sont prêts à croire n'importe quoi... et les chiffres indiquent que les choses vont en s'améliorant. Si c'est bien le cas, nous allons peut-être devoir réviser toute notre Weltanschauung.(manière de voir).. ou du moins la partie où nous pensons que l'économie est en route pour l'enfer. Si l'on en croit les preuves, elle ne va pas du tout en enfer. Elle va au paradis... sans même mourir.

    Nietzsche avait remarqué qu'il y a ceux qui ne croient en rien et ceux qui sont prêts à croire n'importe quoi. Actuellement, le deuxième groupe connaît clairement son heure de gloire ».

     

    Dans le système actuel …  capital et argent sont factices. L’argent est devenu un concept brumeux tandis que le dollar est devenu une reconnaissance de dette envers des entités inconnues : c’est une fraude. Le dollar n’est pas de l’argent authentique. Il ne représente pas de travail, d’épargne ou de richesse authentiques. Il peut être fabriqué à volonté par des fonctionnaires. Autant qu’ils en veulent.

    Le “capital” est lui aussi contrefait — souvent, il n’a pas de vraies ressources pour le soutenir. Ce n’est rien d’autre que des morceaux de papier vert, ou pire : des fantômes d’électrons défilant dans l’espace.

    Et qu’en est-il de l’épargnant ? Il doit se trouver idiot. Qu’obtient-il en l’échange de sa discipline… de sa persévérance… ? Rien du tout. »

     

    « Aujourd’hui, un citoyen consciencieux et raisonnable  doit croire six choses impossibles avant le petit-déjeuner et une demi-douzaine d’autres après le dîner.

    Il doit croire que “l’argent” peut être créé à partir de rien… et que cet “argent” peut rendre les gens plus riches, s’il est distribué correctement.

    Il doit croire qu’on peut créer de la richesse sans transpirer ni épargner… simplement par la grâce de la “relance” et d’une gestion éclairée de la part des banques centrales.

    Il doit croire que lui — et d’autres — peuvent emprunter comme bon leur semble et ne jamais rembourser.

    Et il doit croire que les marchés grimpent… et ne baissent jamais ».

     

    « Le gouvernement fonctionne toujours comme un racket. C’est pour ça que la guerre est si utile : c’est une chose contre laquelle protéger les citoyens. C’est aussi pour cette raison que la relation entre les gouvernements et les terroristes est symbiotique. Ils ont besoin l’un de l’autre. Les terroristes donnent aux gouvernements un ennemi contre lequel protéger le peuple — commodément, ils ne peuvent pas vraiment gagner. En échange, les terroristes obtiennent de la gloire, du pouvoir, de l’argent et plus de recrues grâce à la lourde “guerre” que leur mènent les gouvernements »

     

    « Dans les sociétés occidentales actuelles, l’élite qui contrôle les véritables rouages du gouvernement est censée faire semblant qu’elle agit pour le bien des électeurs, qui sont censés le croire. Les électeurs pourraient parfaitement comprendre ce qui se passe vraiment s’ils investissaient le temps et l’énergie nécessaire pour l’observer de près. Mais à quoi est-ce que ça servirait ? Le système dépend de la coopération des politiciens rusés… et des gogos "idiots". Tous doivent travailler ensemble à un monde plus corrompu »

     

    « C’est là un paradoxe crucial de la civilisation. Plus on est civilisé, plus on est capable de commettre des actes très peu civilisés. On remarque souvent, par exemple, que l’Allemagne des années 20 et 30 était le pays le plus civilisé d’Europe. C’est ce qui lui a permis de jouer les gros bras. Ce qui démontre amplement que quel que soit le degré de civilisation, on ne sort jamais vraiment de la nature humaine. A trop pousser un saint, il se transforme en bête. »

     

    « Nous avons acheté le Financial Times, hier. Et nous nous sommes posé la question : combien d’idées erronées, stupides, contre-productives et insensées un journal peut-il avoir en une seule journée ? Financial Times qui est devenu le journal de référence du monde économique. Mais il y a plus de mauvaises idées économiques au centimètre carré qu’un discours d’Hilary Clinton »

     

    Non je n’ai pas puisé mes citations dans un journal révolutionnaire mais dans une chronique boursière, brillante dit-on, et dont les analystes gardent leur « vrai-parler ». Bien loin du " Il n'y a pas d'alternative" seriné par tous les décideurs du monde, d'une seule voix!

     

     

     

     

  • Portraits d'enfants "differents" dans une classe du passé

    Une de les amies, ex institutrice de CP dans le Midi avait coutume de dire " Mes minots m'ont tout tout appris". Je pense aussi que comprendre ce que ressent un enfant de 6/8 ans permet de comprendre le monde.

    En cette période troublée où on découvre tant de jeunes adultes déboussolés et en recherche d'un sens à leur vie, j'évoque souvent les petits "hors normes" qui ont été mes élèves. À mes débuts, dans les années 50, il s'agissait souvent d'enfants nés "hors mariage" (oh! le mot insultant de bâtard) ou de petits de l'Assistance. Des enfants comme les autres avec la même sensibilité, le même intelligence et qui aspiraient à être à acceptés, "reconnus". Sensibles oui, souvent plus que les autres, "écorchés vifs" et prêts à tant de choses pour être aimés.

    Des exemples? En voici quelques uns mais il y aurait matière à écrire un livre!

    - Que dire de Michel, "petit bâtard" taciturne qui adorait colorier, appliqué et précis, mais... jamais content de lui, ajoutait couleur sur couleur jusqu'à un barbouillis vaguement vert/marron puis fondait en larmes en disant "c'est pas beau". Il voulait réussir la perfection pour qu'on l'admire, enfin! Un jour, la mère s'est mariée, et le beau père l'a placé en "maison d'enfants prédélinquants" lui, si doux, qui voulait seulement être aimé.

    - Et mon petit blondinet, enfant de l'Assistance, qui m'a un jour dessiné "sa" famille: un homme énorme dans un coin une toute petite femme et les 2 enfants du couple au milieu. À ma question" et toi, tu ne t'es pas dessiné?" Il m'a répondu "il n'y avait pas de place sur la feuille" .... pourtant 3/4 vide! Intelligent lui aussi, qui avait toutes les chances de réussite, mais un tel complexe de rejet!

    Après ce fut l'arrivée de familles d'Afrique du Nord (Algérie , Maroc surtout) et là encore j'ai vécu le besoin de reconnaissance de ces enfants entre 2 cultures et 2 religions.

    - Un certain Mohamed de 10 ans, niveau CM au Maroc, avait été placé dans mon CP à son arrivée en France pour sa méconnaissance du français! ( pas de structure d'intégration dans les environs) . Intelligent, ouvert, avide d'apprendre, il vivait mal de travailler sur "1et 1 font 2" alors qu'il savait résoudre problèmes et opérations de tous niveaux. Pas facile pour lui d'écouter des leçons, des histoires pour "bébés" ( comme il me disait) quand on raisonne comme un grand, pas facile de s'intégrer a ceux de son âge de qui le considéraient comme un étranger un peu débile puisqu'il était au CP!

    - Et ma petite Samira, excellente élève, admirablement élevée, coquette petite fille aux tresses brunes, ponctuées d'un ruban rouge, mal à l'aise entre 2 cultures , qui voulait être une Française comme les autres et qu'un retour au pays avait "démolie" car grand mère et cousines vivaient " comme au moyen Âge" m'avait-elle dit, et que ses parents adoptaient ce mode de vie dans le bled. Elle aimait cette famille, sa famille, mais était choquée de devoir vivre comme ses cousines et ne comprenait, ni n'admettait ce décalage.

    Combien de recréation ai-je passé avec tous ces enfants qui n'arrivaient pas à trouver une place dans notre société et qu'il fallait écouter et comprendre! "Dis maîtresse?" me confiaient-ils. Et il fallait expliquer la valeur de chaque culture, expliquer la différence, et surtout le droit à cette différence. Faire comprendre que chaque être humain doit être accueilli, respecté et aimé et qu'on peut s'enrichir des différences.

    Oh! oh! elle exagère êtes vous en train de vous dire: " parle-t-elle bien de "petits bouts" de 6 ans?"

    Et oui, et avec tant de belles histoires!....un stock tiré de contes persans, arabes, européens, français , que je ne lisais pas, mais racontais, les yeux dans les yeux, parfois un peu modifiés et simplifiés. Il y avait aussi les fameux écrits pour leçon de morale, ce livre "Morale Doquet" qui ne quittait pas le bureau des enseignants et dont tant d'histoires touchantes amenaient des larmes dans les yeux de mes élèves! Il a été réédité d'ailleurs se vend sur Internet.

    Oui, me dit-on, mais c'était un autre monde, avant l'ère de la télé, et d'Internet, quand 6 ans était encore l'âge de l'innocence! Je ne suis pas si sûre que l'enfant au fond, ait tellement changé! Et je pense qu'il a, plus que jamais, besoin qu'on lui explique, très jeune,  ce monde si peu fait pour lui! L'instruction, c'est une chose mais qui doit sans cesse être source d'éducation, d'évolution, d'intégration.

    Encore faut-il que les parents adoptent la même démarche! C'était vrai " de mon temps" maintenant, c'est une autre histoire!