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  • Réflexions sur " Le consentement meurtrier " de Marc Crépon

    J’ai découvert « le consentement meurtrier » , livre de Marc Crépon , un philosophe dont je connaissais seulement le nom , en cherchant des renseignements sur ce mépris qui devient exclusion et haine de l’Autre, lointain ou proche, qui se transforme en guerre d’idées - et c’est le moindre mal- , ou réelle  partout à notre époque. 

    Lors de mes recherches je lis souvent les commentaires des articles présentés et et les discussions sur les forums. Je reste sans voix devant la violence des mots,  la méchanceté exprimée, la certitude de détenir seul la Vérité, cette Vérité qui justifie tous les excès. Le débat apaisé n’existe plus, il faut détruire l’Autre le plus violemment possible. A quoi correspond un tel défoulement? On dit qu'Internet a libéré la parole. je doute que ce soit la seule explication?

    C’est alors que j’ai découvert «  le consentement meurtrier ». L’auteur affirme que la solidarité humaine ne souffre aucune exception - toute atrocité, toute douleur, toute offense- où qu'elles soient, exigent soin et secours. Mais d’un autre côté, sans exception aussi, chacun introduit des frontières, admettant que ce qui se passe ailleurs, au loin, chez les autres, n'a pas la même gravité qu'ici, chez nous. 

    Quels sont donc ces cloisonnements qui séparent les groupes humains les uns des autres, les figent et les conduisent à l’affrontement, à l’indifférence ou au mépris. L’auteur écrit : « Il y a des idées qui finissent par tuer. La nation, la patrie, l’identité, la sécurité, sont des concepts dont les usages peuvent s’avérer extrêmement meurtriers » « L’étonnement ne cesse pas de voir que la caractérisation des peuples se perpétue, que les pratiques discriminatoires qui s’en nourrissent se multiplient, que la violence qui s’en réclame s’accroît. Cette violence continue de hanter les démocraties les plus solidement instituées. »

    Les  caractéristiques intangibles des peuples , les  idées, forcément radicales puisqu’elles sont les seules justes et vraies amènent toutes les violences.  Quant aux religions, a travers l’histoire, elles ont toujours été source de guerres et massacres.

    M Crépon aborde le sujet d’un point de vue littéraire et philosophique,  et ce n’est pas simple a lire même si on adhère a ses idées. 

     

    Par contre Anne Morelli, historienne belge résume simplement les 10 principes qui justifient  et excusent  toutes les guerres,

    1 - Nous ne voulons pas la guerre

    2 - La camp adverse est le seul responsable de la guerre

    3 - La chef du camp adverse a le visage du diable ( ou de l'affreux de service)

    4 - C'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers

    5 L'ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures, c'est involontairement.

    6 - L'ennemi utilise des armes non autorisées.

    7 - Nous subissons très peu de pertes, les perte de l'ennemi sont énormes.

    8 - Les artistes et les intellectuels soutiennent notre cause.

    9 - Notre cause a un caractère sacré.

    10 - Ceux ( ou celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traitres.

     

    Il faut relire ces phrases simples et on on découvre qu’elles peuvent s’appliquer aussi bien pour le différent avec un voisin, l’exclusion d’un «  mal-pensant », la mise à mort d’un  adversaire politique et hélas, les guerres et massacres qui règnent dans tant de pays. 

     On est très fier , parait-il, de ne plus avoir de guerre ressemblant aux 2 dernières! On appelle cela la PAIX. Mais la guerre est partout, sur les forums, en politique comme jamais, entre les religions, entre les états et les conflits éclatent à tous les étages de la société, à la moindre différence, à cause du repli sur soi,  de l’intolérance et de la certitude d'avoir raison!

  • Informatique pour les petits: potion magique ou maléfice?

    Je recherche toujours avec beaucoup d’intérêt les informations concernant l’Education Nationale et je suis toujours étonnée d’entendre dire que la dernière invention informatique va faire soudain disparaître  l’échec scolaire , comme ça, d'un claquement de doigt. La question du numérique à l’école est à la jonction de la pensée magique, de l'intérêt commercial et de l'effet d'annonce: on aura l'air de son temps et  on fera tourner l'économie.

     

    Depuis 1985, et le MO5 de Thomson qui a équipé les écoles dans le cadre de le plan « informatique  pour tous », plan suivi d’innombrables  autres, je ne pense pas qu’on ait vu s’améliorer le niveau des élèves. On déplore même souvent le contraire. Il semblerait que cette cascade de plans si couteux ( en 1985 le premier avait couté 1,8 millierds de francs de l’époque!) a été suivi d’une absence totale de résultats.

     

    Dernière idée géniale de l’année: on va enseigner le code aux élèves du primaire! Alors qu’on constate  de graves difficultés en mathématiques et en français … et je ne parle pas de l’orthographe, on va apprendre aux enfants a créer des logiciels! Je l'ai fait dans un club informatique en 1986 et 87 sur le fameux MO5 de Thomson… et bien que je passe une dizaine d’heures par jour devant mon ordinateur, sur  des tâches multiples et variées,  çà ne m’a jamais servi!

    Mais ce que j’écris a-t-il le droit d’être dit? J’apprends sur le Figaro qu’un professeur pour avoir critiqué la politique numérique de l'Education Nationale a été contraint de fermer son blog. Cet homme a osé dire que, « les nouvelles technologies ne remplaceront jamais les savoirs fondamentaux ». Il a parlé « d’illusion technologique » et s’est demandé si «  on était encore capable d’esprit critique face à la question du numérique et de son utilisation ». Sanction et fermeture du blog!

    Comme écrit le journaliste « Si vous ne mangez pas de ce pain-là, vous êtes un réac', un fossile, un dinosaure, un inadapté, un frein à la marche triomphale du progrès. »

     

    Et je vais terminer par une information dont j’ai déjà parlé dans ce blog, elle devrait entrer dans la tête de tous les parents qui se sentent obligés d'acheter une tablette pour le Noël de leur marmot de 18 mois!

    Je cite une information officielle:

    « Une année dans une des prestigieuses Waldorf Schools californiennes coûte entre 13 000 € (école primaire) et 19 000 € (secondaire). Ces écoles sont littéralement remplies des enfants des cadres supérieurs des entreprises high-tech de la Silicon Valley (le Directeur Technique d’eBay, un grand nombre de cadres d’Apple, de Google, de Hewlett-Packard y envoient leurs enfants).

    Ce qui distingue ces écoles ? Les ordinateurs, ainsi que toutes leurs déclinaisons (IPAD, Smartphone…) sont interdits dans les salles de classe. (Et l’usage en est déconseillé à la maison). »

    Par contre, ils ont des livres; font des activités manuelles et physiques,  du jardinage et de la cuisine!

     

    Quelles sont les raisons profondes qui motivent les parents?

    - conviction, étayée maintenant par de nombreuses études, que la technologie n’améliore pas, le niveau des élèves.

    - conviction que la tablette nuit à la créativité et a la concentration des enfants

    - conviction que non seulement la technologie n’est pas utile en classe, mais divertit les élèves, les détourne du savoir.

    - conviction que l’utilisation est faite presqu’exclusivement sur des réseaux sociaux et pour rechercher de la distraction

    - surtout ces parents sont parfaitement conscients du phénomène d’addiction qu’ils créent et veulent en préserver leurs enfants. 

     Quand on lit «  Pas d’iPad à la maison pour les enfants de Steve Jobs », qu’on trouve le même son de cloche chez le fondateur de Twitter, quand on sait que  la soeur de Mark Zuckenberg ( Facebook), après  avoir vu le comportement de son petit garçon de 2 ans, face à une tablette a écrit un livre pour inciter les enfants à regarder la nature et à profiter de la « vraie vie », on se dit qu’il y a un cynisme certain à  intoxiquer nos enfants tout en préservant les leurs.

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  • Après les 1000 vaches, les 250 000 ou 350 000 poules!

    Le fils que j’évoquais dans ma dernière note était un de mes pourvoyeurs de sujets pour ce blog. La dernière info qu’il m’a communiquée était un article avec ce commentaire  "Tu vas bien parler de ces pauvres poules "?. C’est donc en pensant à lui que je recommence à écrire. Mais j’avoue que le sujet n’intéresse pas les médias car j’ai eu de la peine a trouver des renseignements officiels.

     

    C’est à Doullens, à quelques dizaines de km de la ferme des 1000 vaches, qu’on va enfermer 250 000 poules pondeuses dans une ferme usine .Elles seront logées dans deux hangars de trois étages chacun, tous éclairés à la lumière artificielle.

    Selon  l’entrepreneur “on ne peut pas mettre toutes les poules en plein air. C’est la solution pour sortir de la crise et manger français le moins cher possible”.

    Aucune honte, aucun remord à enfermer à 9 par m2 de pauvres bêtes qui n’auront jamais un comportement naturel comme picorer, gratter la terre, prendre des bains de poussière.

    Il est vrai que les poules élevées en plein air ne sont pas mieux loties, elles respirent un air naturel et voient la lumière du jour, mais bénéficient, parait-il seulement de 6 m2 par volaille.  

    On  trouve déjà plusieurs de ces usines en Allemagne , aux Pays Bas, en Italie et même, un projet a été validé par la préfecture des Deux-Sèvres en juillet dernier pour construire un poulailler de 350.000 volailles. Quant aux USA, 9 sites d'élevage industriel possèdent plus de 5 millions de poules chacun!

    C’est tout bénéfice pour le propriétaire, 2 ou 3 ouvriers agricoles, payés au SMIC,  peuvent faire marcher «l’usine » . Il y’a quelques années, un magazine économique avait titré «  le temps des esclaves revient à grands pas! » Provocateur sans doute, mais de plus en plus vérifiable chaque jour.

     

    Evidemment il suffirait que les consommateurs n’achètent pas et les industriels comprendraient. Il y a plusieurs années, j’avais vu une émission qui expliquait que les Autrichiens avaient fait changer la législation de l’élevage des lapins en refusant d’acheter et en allant expliquer pourquoi dans les points de vente. Je ne pense pas que pareille chose arrivera chez nous, pour mille raisons!

     

    Mais qu’est ce donc que cette agriculture ultra-productiviste où n’importe quel « riche », non agriculteur, peut investir dans une usine à vaches, poulets ou cochons. Cette agriculture dévastatrice des écosystèmes , qui accélère la destruction d’une agriculture paysanne, à échelle humaine, Il parait que c’est « l’agriculture de demain» C’est bien triste pour l’humanité car il est encore possible de  promouvoir une agriculture responsable.

     

    Je terminerai par une référence personnelle. Un de mes oncles, qui s’est toujours dit «  pèsan 200% et fier de l’être », s’était jeté à corps perdu dans  ce qu’on appelait «  le progrès » d’après guerre…  mécanisation, monoculture, traitements chimiques, rentabilité etc …. avant d’en avoir compris les excès et les dérives et de revenir,  disait-il, à « une vraie agriculture ».

    Il est mort il y a 8 ans, après m’avoir confié, un soir,  son mépris pour les paysans qui devenaient des industriels sans âme et sans coeur . «  Vois tu, ce ne sont plus des paysans, ils ne connaissent pas la terre, il ne l’aiment pas, car il ne la respectent pas, pas plus qu’ils ne respectent la nature »

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    Une bien belle phrase mais que dirait-il en 2014.?

     Pourtant, beaucoup de «  paysans » ( ce terme est noble) pensent comme lui, mais on ne les entend pas et on les oblige à disparaître les uns après les autres.

     

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