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Après les 1000 vaches, les 250 000 ou 350 000 poules!

Le fils que j’évoquais dans ma dernière note était un de mes pourvoyeurs de sujets pour ce blog. La dernière info qu’il m’a communiquée était un article avec ce commentaire  "Tu vas bien parler de ces pauvres poules "?. C’est donc en pensant à lui que je recommence à écrire. Mais j’avoue que le sujet n’intéresse pas les médias car j’ai eu de la peine a trouver des renseignements officiels.

 

C’est à Doullens, à quelques dizaines de km de la ferme des 1000 vaches, qu’on va enfermer 250 000 poules pondeuses dans une ferme usine .Elles seront logées dans deux hangars de trois étages chacun, tous éclairés à la lumière artificielle.

Selon  l’entrepreneur “on ne peut pas mettre toutes les poules en plein air. C’est la solution pour sortir de la crise et manger français le moins cher possible”.

Aucune honte, aucun remord à enfermer à 9 par m2 de pauvres bêtes qui n’auront jamais un comportement naturel comme picorer, gratter la terre, prendre des bains de poussière.

Il est vrai que les poules élevées en plein air ne sont pas mieux loties, elles respirent un air naturel et voient la lumière du jour, mais bénéficient, parait-il seulement de 6 m2 par volaille.  

On  trouve déjà plusieurs de ces usines en Allemagne , aux Pays Bas, en Italie et même, un projet a été validé par la préfecture des Deux-Sèvres en juillet dernier pour construire un poulailler de 350.000 volailles. Quant aux USA, 9 sites d'élevage industriel possèdent plus de 5 millions de poules chacun!

C’est tout bénéfice pour le propriétaire, 2 ou 3 ouvriers agricoles, payés au SMIC,  peuvent faire marcher «l’usine » . Il y’a quelques années, un magazine économique avait titré «  le temps des esclaves revient à grands pas! » Provocateur sans doute, mais de plus en plus vérifiable chaque jour.

 

Evidemment il suffirait que les consommateurs n’achètent pas et les industriels comprendraient. Il y a plusieurs années, j’avais vu une émission qui expliquait que les Autrichiens avaient fait changer la législation de l’élevage des lapins en refusant d’acheter et en allant expliquer pourquoi dans les points de vente. Je ne pense pas que pareille chose arrivera chez nous, pour mille raisons!

 

Mais qu’est ce donc que cette agriculture ultra-productiviste où n’importe quel « riche », non agriculteur, peut investir dans une usine à vaches, poulets ou cochons. Cette agriculture dévastatrice des écosystèmes , qui accélère la destruction d’une agriculture paysanne, à échelle humaine, Il parait que c’est « l’agriculture de demain» C’est bien triste pour l’humanité car il est encore possible de  promouvoir une agriculture responsable.

 

Je terminerai par une référence personnelle. Un de mes oncles, qui s’est toujours dit «  pèsan 200% et fier de l’être », s’était jeté à corps perdu dans  ce qu’on appelait «  le progrès » d’après guerre…  mécanisation, monoculture, traitements chimiques, rentabilité etc …. avant d’en avoir compris les excès et les dérives et de revenir,  disait-il, à « une vraie agriculture ».

Il est mort il y a 8 ans, après m’avoir confié, un soir,  son mépris pour les paysans qui devenaient des industriels sans âme et sans coeur . «  Vois tu, ce ne sont plus des paysans, ils ne connaissent pas la terre, il ne l’aiment pas, car il ne la respectent pas, pas plus qu’ils ne respectent la nature »

. 

Une bien belle phrase mais que dirait-il en 2014.?

 Pourtant, beaucoup de «  paysans » ( ce terme est noble) pensent comme lui, mais on ne les entend pas et on les oblige à disparaître les uns après les autres.

 

productivisme_et_gigantisme_decouvrez_la_ferme_des_250.000_poules_de_doullens.jpg

 

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