Je viens de découvrir une étude qui , une une fois encore, m'a révoltée. Publiée par l’Unesco elle se penche sur la partie cachée du système éducatif : le soutien scolaire privé, un marché des cours particuliers qui brasse des milliards d’euros.
La France est tête de liste pour la consommation des cours particuliers! … avec 15% de progression du secteur en 2006, pour la sixième année consécutive : le marché du cours particulier s'élevait alors à 2,2 milliards contre à peine un milliard en Allemagne et 400 millions d'euros en Italie et en Espagne. Depuis, la progression a du s'emballer.
C'est en fait l'instauration d'une école à 2 vitesses. Seules les familles les plus aisées offrent ce genre de service à leurs enfants. Des parents qui ont les moyens paient soit un étudiant sans diplôme d'enseignement pour les suppléer, ou mieux offrent le secours d'Acadomia dont la pub est insolente et qui est le grand gagnant du démantèlement de l'école!
Les profs du secondaire regardent, impuissants, l’écart se creuser entre leurs élèves. Car ces cours ne sont pas là pour pallier une quelconque lacune. Il s’agit de rendre les bons encore meilleurs! Acadomia estime d'ailleurs que 75% des élèves de grands lycées parisiens, sont consommateurs de ce genre de leçons.
L'autre jour, sur un journal économique, j'ai lu - ce qui m'a fort étonnée dans ce genre de revue - qu'on était revenu aux "inégalités et aux injustices de l'Ancien Régime et qu'il faudrait refaire une nuit du 4 Aout!"
Encore une fois, je fais référence aux 2 générations qui m'ont précédée: les parents pauvres savaient que leurs enfants auraient le même enseignement que les riches, tandis qu' instituteurs et professeurs tendaient vers le même idéal. Et " l'ascenseur social" fonctionnait!
Dans les années 60, on arrivait même à plus de 20% d'élèves de la classe moyenne dans les grandes écoles, Il y en a tout juste 2% maintenant!
Comme des projets de "destruction" de l'école naissent chaque jour, les inégalités vont forcément s'accentuer!