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Il était un blog - Page 206

  • Shoah

    Quelle polémique après la proposition de confier la mémoire d'un enfant juif à un élève de CM2! Dans le brouhaha engendré par cette idée, on distingue d'abord le clivage droite gauche;
    - pour les uns, tout ce qui vient de N. Sarkosy est par essence à approuver sans réserves... et trop souvent sans réflexion
    - pour les autres, tout est à rejeter également sans réserve et  sans plus de réflexion.
    Et puis certains jouent à contre emploi, comme Simone Veil qui n'approuve pas et certaines personnalités de gauche qui applaudissent.
    Après avoir trouvé cette mesure très intéressante, j'ai essayé de donner des noms et des visages précis aux parrains d'un petit juif. Facile avec tous ceux que j'ai si bien connus à l'école!
    Et je ne sais plus, car  les enfants ressentent si intensément! Pour avoir attaché beaucoup d'importance aux récits, réels ou imaginaires dans mes classes, j'ai constaté que beaucoup, et souvent les "gros durs", s'identifient trop à la situation qu'on leur présente, et  la vivent très mal. A 10 ans, on est encore bien fragile!
    Il me revient un souvenir personnel: 1945, j'ai 12 ans, et on vient de découvrir un charnier de très jeunes résistants dans la petite ville où je suis pensionnaire. Les professeurs nous rendent vivants ces jeunes, à peine plus vieux que nous,  avant de nous emmener aux obsèques. Toute une ville, sur plusieurs kilomètres marchant vers le lointain cimetière! Piétinement dans le silence des voix, entrecoupé de musiques et chants funéraires: coeur serré mais ne pas pleurer!
    63 ans après, je me demande toujours pourquoi, dans ma vie de tous les jours, je me suis des dizaines de fois par an, en un éclair, confrontée à ce souvenir: Je suis au milieu de cette foule avec les mêmes sensations et la même boule dans ma gorge.
    Un flash déclenché par ???
    Je n'ai jamais trouvé "ma madeleine" (comme Proust!).
    Pour les enfants de cette époque, c'était leur histoire, et il fallait la vivre!
    Faut-il l'imposer aux enfants de 10 ans des  temps actuels?

  • Point de vue... sur les gauchers.

    Lu avec beaucoup d'intérêt la première page du livre le "Tiers -Instruit" de Michel Serres.
    " Merci. Ma reconnaissance pathétique va premièrement vers feu l'instituteur, dont le visage, la voix et les mains resteront présents dans ma mémoire jusqu'à la mort  et qui, voici quelques décennies, fit de moi ce que la majorité droitière appelle avec compassion un gaucher contrarié mais que je dois décrire joyeusement comme une moitié complétée.
    ... Nul ne met en doute la bonté de la réforme qui laissa les gauchers, mes semblables, écrire à leur main. Les contrarier les eut précipités dans une population vague de bègues, de pervers ou névrosés dit la théorie. En principe, je fais partie de ce groupe si malade.... Etrange nouvelle: tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles."
    Pour avoir mis le porte plume dans la main droite de mes premiers élèves et laissé libres les suivants, je pense comme Michel Serres qu'il n'y a pas de malédiction à contrarier un gaucher. Tout tient à la manière dont on s'y prend.
    De génération en génération, chaque modèle d'éducation devient trop souvent un intégrisme. Chaque "petit d'homme" est différent, et tout ce qui touche à son moi profond ne peut être abordé qu'avec compréhension, tolérance, nuances et adhésion de l'enfant à ce qu'on lui propose.
    C'est l'humiliation et la contrainte sans explication qui lui fait le plus de mal!

  • Fin de l'histoire

    La troisième histoire est très courte! 
    Dans un coin du tout petit logement où les 8 personnes de la famille s'entassaient, il y avait un ... martinet. Pour les garçons, turbulents et chamailleurs, c'était le symbole de l'autorité maternelle. Un beau jour les plus grands décident de couper à ras les lanières du martinet pendant une absence de la mère.
     Que croyez vous qu'il arriva? aucune réaction jusqu'au dîner. Et là, alors qu'ils sont tous autour de la table,  la mère lève  le manche nu sans un mot, ... tous baissent la tête,... mais elle le repose en disant:
    "Et bien les gars, vous n'avez pas bien réfléchi,  car maintenant je tâperai... avec le manche'"
    Pas un mot de plus, le vie continuait! Et il ne sortait pas souvent de son coin, ce martinet!
    D'aucun vous dirait " crainte de coups", j'ajouterai ... peut-être? mais surtout respect!
    Petits élèves de ma jeunesse, votre éducation a été faite de principes moraux, d'exigences et de contraintes. Pourtant je vous ai vu devenir des hommes et des femmes responsables et équilibrés. Et, devenus " vieux", vous affirmez devoir tout à vos parents!