Quelle polémique après la proposition de confier la mémoire d'un enfant juif à un élève de CM2! Dans le brouhaha engendré par cette idée, on distingue d'abord le clivage droite gauche;
- pour les uns, tout ce qui vient de N. Sarkosy est par essence à approuver sans réserves... et trop souvent sans réflexion
- pour les autres, tout est à rejeter également sans réserve et sans plus de réflexion.
Et puis certains jouent à contre emploi, comme Simone Veil qui n'approuve pas et certaines personnalités de gauche qui applaudissent.
Après avoir trouvé cette mesure très intéressante, j'ai essayé de donner des noms et des visages précis aux parrains d'un petit juif. Facile avec tous ceux que j'ai si bien connus à l'école!
Et je ne sais plus, car les enfants ressentent si intensément! Pour avoir attaché beaucoup d'importance aux récits, réels ou imaginaires dans mes classes, j'ai constaté que beaucoup, et souvent les "gros durs", s'identifient trop à la situation qu'on leur présente, et la vivent très mal. A 10 ans, on est encore bien fragile!
Il me revient un souvenir personnel: 1945, j'ai 12 ans, et on vient de découvrir un charnier de très jeunes résistants dans la petite ville où je suis pensionnaire. Les professeurs nous rendent vivants ces jeunes, à peine plus vieux que nous, avant de nous emmener aux obsèques. Toute une ville, sur plusieurs kilomètres marchant vers le lointain cimetière! Piétinement dans le silence des voix, entrecoupé de musiques et chants funéraires: coeur serré mais ne pas pleurer!
63 ans après, je me demande toujours pourquoi, dans ma vie de tous les jours, je me suis des dizaines de fois par an, en un éclair, confrontée à ce souvenir: Je suis au milieu de cette foule avec les mêmes sensations et la même boule dans ma gorge.
- pour les uns, tout ce qui vient de N. Sarkosy est par essence à approuver sans réserves... et trop souvent sans réflexion
- pour les autres, tout est à rejeter également sans réserve et sans plus de réflexion.
Et puis certains jouent à contre emploi, comme Simone Veil qui n'approuve pas et certaines personnalités de gauche qui applaudissent.
Après avoir trouvé cette mesure très intéressante, j'ai essayé de donner des noms et des visages précis aux parrains d'un petit juif. Facile avec tous ceux que j'ai si bien connus à l'école!
Et je ne sais plus, car les enfants ressentent si intensément! Pour avoir attaché beaucoup d'importance aux récits, réels ou imaginaires dans mes classes, j'ai constaté que beaucoup, et souvent les "gros durs", s'identifient trop à la situation qu'on leur présente, et la vivent très mal. A 10 ans, on est encore bien fragile!
Il me revient un souvenir personnel: 1945, j'ai 12 ans, et on vient de découvrir un charnier de très jeunes résistants dans la petite ville où je suis pensionnaire. Les professeurs nous rendent vivants ces jeunes, à peine plus vieux que nous, avant de nous emmener aux obsèques. Toute une ville, sur plusieurs kilomètres marchant vers le lointain cimetière! Piétinement dans le silence des voix, entrecoupé de musiques et chants funéraires: coeur serré mais ne pas pleurer!
63 ans après, je me demande toujours pourquoi, dans ma vie de tous les jours, je me suis des dizaines de fois par an, en un éclair, confrontée à ce souvenir: Je suis au milieu de cette foule avec les mêmes sensations et la même boule dans ma gorge.
Un flash déclenché par ???
Je n'ai jamais trouvé "ma madeleine" (comme Proust!).
Pour les enfants de cette époque, c'était leur histoire, et il fallait la vivre!
Faut-il l'imposer aux enfants de 10 ans des temps actuels?
Je n'ai jamais trouvé "ma madeleine" (comme Proust!).
Pour les enfants de cette époque, c'était leur histoire, et il fallait la vivre!
Faut-il l'imposer aux enfants de 10 ans des temps actuels?