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Souvenirs - Page 31

  • Histoires pour enseignants des années 2000!

    J'entendais encore tout à l'heure parler de l'affaire de la " gifle" donnée par un enseignant et de la plainte des parents.
    La rencontre de l'autre jour m'a plongé dans un passé qui me semble si récent ... et qui est à des siècles de la vie d'aujourd'hui!
    Il me revient trois histoires de cette famille humble et méritante... que je dédis aux enseignants du XXIème siècle!
    Un jour, l' aîné ( que j'ai revu samedi) avait eu une punition dans la matinée et, à midi, un plus jeune s'était empressé de tout raconter à sa mère ... mais il n'était pas dans la même classe et ne connaissait pas le motif.
    Alors, à 14h, flanquée de ses enfants, elle est entrée d'un pas décidé dans la cour  pour demander des explications.
    " Il m'a manqué de respect" dit le maître!
    Et voilà ce que nous avons entendu:
    " A l'école, tu peux ne pas comprendre ou ne pas savoir faire, çà peut arriver et je ne t'en voudrais pas,  manquer de respect c'est impardonnable... tu me feras un verbe ce soir et tu l'apporteras signer à ton maître demain"
    ... Tout était dit!
    Une autre fois, un des plus jeunes avait emporté un cahier terminé avec l'appréciation
    " Bon travail, mais pas toujours bien propre!"
    Le lendemain, la maman me ramenait le petit avec la page, la plus sale, d'après elle, recopiée... 2 fois! Pourquoi 2 fois? ... parce que la première fois, il appuyait sa tête dans  une main en écrivant et qu'elle n'avait pas admis sa tenue!
    La troisième histoire, je la garde pour demain, car elle me plaît beaucoup!
    Ce qui me plaît davantage encore, c'est que 50 ans plus tard, 
    ces enfants vénèrent toujours leur mère
    et en parlent avec ferveur!

  • Choc du passé!

    Dans un mot précédent, j'ai parlé d'une rencontre qui avait illuminé ma journée.
    Courses du matin au Super U et, au coin d'un rayon, je me heurte à un couple ( mère et fils) qui me ramène en 1956.
    Tout petit village de moins de 200 habitants dont nous venons d'être nommés " les maîtres d'école". Beaucoup de familles nombreuses très modestes qui pendant 15 ans seront pour nous de vrais amis.
    C'est une de ces "amies" que je rencontre avec son fils ainé, qui a ... plus de 60 ans. Nous ne nous étions plus revus depuis une bonne vingtaine d'années. Avec émotion,  je tombe dans leurs bras. Et les souvenirs affluent!
    Jeune femme, jeune mère, j'admirais  la plupart des mamans de mes élèves qui d'instinct, donnaient une éducation irréprochable à leurs petits et, si elles s'en remettaient à nous pour l' instruction, étaient toujours présentes pour nous comprendre et nous seconder.
    Les années ont passé et samedi encore, cette femme m'a donné une leçon de vie!
    Plus de 80 ans, 2 morts tragiques d'enfants (dont l'unique fille de ses 6 enfants), un mari Alzeimer, elle-même sortant diffcilement d'un grave accident ... et ses premières paroles sont pour me dire le bonheur que la vie lui a apporté:
    "... mes garçons sont si gentils, mes belle-filles adorables, je n'ai pas connu de divorces dans la famille et je n'ai que que des satisfactions avec mes petits enfants! Pour moi, je n'ai pas à me plaindre puisque je réussis à continuer à vivre chez moi."
    Et son fils, avec la vénération que je lui ai toujours connue pour sa mère, ajoute tout ce que la famille apporte à tous, et affirme avec fierté que ses enfants ont été élevés avec les principes que sa mère leur avait inculqués!
    Dans ce Super U, je trouve souvent des connaissances de mon passé, qui, avec ce que j'appelle " un air de cocker triste" égrènent une litanie de plaintes!
    Très beau moment, ce matin... venu de ce qu'on a appelé récemment " la France d'en bas", terme qui me révulse!!!
    Il est facile de dire que cette femme a eu de la chance...
    il me plaît de penser
    que la qualité de ce couple et de cette mère ont leur part dans cette réussite!

  • L'orange de Noël

    Depuis hier, les médias parlent des cadeaux revendus sur Internet dès que les donateurs ont tourné les talons. On peut penser que c'est moins hypocrite que de garder sa vie durant un objet qu'on apprécie pas, mais il n'empêche que çà me choque! 
    Comme le monde de mon enfance était différent: on attachait un prix sentimental à un cadeau et tout n'était pas apprécié en valeur fric. Et puis, dans la plupart des cas, on respectait le choix fait par quelqu'un qu'on aimait.
    Il me revient 2 souvenirs lointains.

    Une très vieille amie, morte depuis fort longtemps, me disait un jour combien elle tenait au "dessus de cheminée" (pendule et 2 vases), cadeau de mariage qu'elle avait d'abord trouvé si laid. " On s'est habitué l'un à l'autre, je ne m'en séparerais pas, et  il me rappelle tant de souvenirs" concluait-elle!

    Le deuxième souvenir date des années 50. Nous étions le soir de Noël avec des amis dont la petite fille avait 4 ans. Ma mère avait trouvé une orange énorme, vraiment d'une grosseur exceptionnelle! Elle l'avait enveloppée, présentée avec art et déposée avec les autres cadeaux devant la cheminée. Et nous avons tous eu les larmes aux yeux en voyant la toute petite ouvrir son paquet, rester d'abord sans voix puis répéter

    " Mais il est fou, il est fou le père Noël de faire des oranges comme çà!"
    C'était pourtant une petite fille gâtée de 1950!
    Près de 60 ans plus tard, avec une vie réussie et aisée, elle dit que c'est son plus merveilleux cadeau de Noël.

    Pour avoir vécu plus de 30 ans avec des enfants de 6 ans, je crois que notre monde de superflu, de gaspillage et de "tout, tout de suite" gâche la plus belle partie de l'enfance!