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Science et technique - Page 27

  • Bactéries

    J'avais écrit cette note quand l'Escherichia Coli faisait la une de tous les médias et terrorisait les auditeurs qui n'osaient plus manger. Le temps a passé, tout  est oublié! Pourtant je publie cette note à mon retour:

     Chez l'Homme, il a été calculé que 1012 bactéries colonisent la peau, 1010 bactéries colonisent la bouche et 1014 bactéries habitent dans l'intestin, ce qui fait qu'il y a dix fois plus de cellules bactériennes que de cellules humaines dans le corps humain.

    La plupart de ces bactéries sont inoffensives ou bénéfiques pour l’organisme. 

    D'autres peuvent entraîner des troubles respiratoires ou intestinaux, d’autres sont responsables de l’infection des plaies. Et puis, certaines, dangereuses nous apportent le choléra, la syphilis, la peste, l’anthrax, la tuberculose.... et la dernière épidémie.

    Les infections bactériennes peuvent être traitées grâce aux antibiotiques. Hélas, leur  surconsommation a rendu les bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques  et l'homme de moins en moins sensible à leur pouvoir!.

    Mais n'oublions pas que les bactéries sont indispensables à l’Homme pour traiter les eaux usées, favoriser la fermentation des yaourts et des  fromages et aider à la production industrielle de nombreux composés chimiques.

    Quant à l'Escherichia Coli, on a beaucoup répété ces temps derniers  qu'elle colonise les intestins des ruminants, mais on a oublié de dire que, depuis le jour de notre naissance, c'est un hôte privilégié de nos propres intestins. Diarrhées des bébés, cystites à répétitions de tant de femmes sont souvent le fait de cette bactérie  qu'on trouve sur les portes des toilettes , les rampes du métro, qui pollue l'eau de nos baignades et quelquefois interdit la récoltes des huîtres et autres fruits de mer!

     

    Nous vivons depuis toujours au milieu d'innombrables bactéries, inutile de terrifier la moitié du monde! Pour éviter les " méchantes", il y a l'hygiène et les vertus d'un simple lavage des mains, geste hélas, bien oublié alors qu'au temps de mon enfance, c'était un rite!

  • Nucléaire

    Depuis l'accident  japonais, le nucléaire est à l'ordre du jour et en France tout particulièrement . il faut dire que nous sommes bien pourvus! Numéro 1 en Europe et largement en tête!

    France : 

    Puissance installée : 63130 MWe 
    58 réacteurs dans 19 centrales 
    1 centre de retraitement à La Hague 
    1 usine de Mox à Marcoule (opérations de démantèlement en cours) 
    Nouveaux réacteurs programmés : Flamanville (en construction), Penly (en projet)

    Allemagne : 
    Puissance installée : 20490 MWe 
    17 réacteurs dans 12 centrales

    Note : l’Allemagne s’est engagée par la loi sur une sortie progressive du nucléaire, à horizon 2021.

    Royaume Uni : 
    Puissance installée : 10137 MWe 
    19 réacteurs dans 9 centrales 
    1 centre de retraitement à Sellafield

    Espagne : 
    Puissance installée : 7514 MWe 
    8 réacteurs dans 6 centrales

    Italie : 
    Puissance installée : 1423 MWe (à l’arrêt) 
    4 réacteurs dans 4 centrales (Caorso, Enrico Fermi, Garigliano, Latina)

    Note : tous les réacteurs italiens ont été stoppés suite à la décision du pays de sortir du nucléaire, prise en 1987

    Belgique : 
    Puissance installée : 5926 MWe 

    Bien sûr, chez nous, y compris que les nuages dangereux s'arrêtent aux frontières (  une amie allemande me demandait hier en riant si le "panache" japonais oserait passer au dessus de notre pays!), notre sécurité est absolue et les informations transparentes!

    Voici un extrait d'un article de Terra Economica qui semble prouver le contraire

    "La question de la sécurité revient en permanence chez les salariés, tant ils ont perdu leurs repères en quelques années. « On est passé d’une culture du zéro risque à une culture du résultat. Et cela se ressent partout. On tolère des situations que l’on n’aurait jamais acceptées auparavant », explique Dominique, salarié à la centrale de Penly. « Tout le monde sait comment ça marche quand il y a du fric qui rentre dans la boîte », résume Antoine Robert, salarié et syndicaliste de Sud à la centrale de Cattenom (Moselle).

    Les récits abondent sur ce changement de culture. Tous parlent des délais et des normes de sécurité sans cesse raccourcis, des temps de travail qui s’allongent bien au-delà des usages légaux, afin de pallier les manques. Les pannes à répétition liées au sous-investissement, le manque de pièces détachées, la disparition des fabricants fournisseurs, sont désormais une obsession dans les centrales. Le recours au système D pour tenter de réparer au plus vite est devenu une réalité mais choque la plupart tant il est à rebours de la culture de la sécurité dans laquelle ils ont appris à travailler.

    Pas très fier de lui, un salarié raconte ainsi comment il a été obligé d’aller acheter en catastrophe une pompe chez Leroy Merlin parce qu’il n’avait pas d’autre solution. « C’était pour un équipement en dehors du réacteur, mais quand même ! » s’indigne-t-il. Selon les règles de l’industrie nucléaire, tout matériel qui entre dans une centrale même en dehors du réacteur lui-même doit être homologué aux normes nucléaires.

    Plus inquiétant encore : des investissements de sécurité ont été reportés dans le temps par l’ancien président d’Edf, Pierre Gadonneix, car jugés pas très rentables. Des groupes électrogènes de secours – ceux qui sont en cause dans la centrale Fukushima – se sont retrouvés avec des problèmes de coussinets (équivalents d’un roulement à bille), faute d’avoir été changés à temps. Plusieurs alarmes ont été lancées pour signaler ces difficultés.

    A son arrivée à la présidence d’EDF, Henri Proglio a décidé en urgence de rééquiper les groupes électrogènes défaillants. Une commande a été passée auprès du groupe finlandais Wartsila sans appel d’offres, au double du prix habituel, en contrepartie d’une livraison dans des délais records. Car la sécurité des centrales était en jeu. Alors, toujours exemplaire la gestion du nucléaire français ?"

    N'empêche que la catastrophe du Japon aurait prêtre évitée car elle avait été prévue par un sismologue japonais qui a écrit un article paru en août 2007 dans la version japonaise du International Herald Tribune (éditée en partenariat avec le grand quotidien Asahi Shimbun).

    Ishibashi Katsuhiko,"faisait partie du comité d'experts chargé d'établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises. Il en avait démissionné pour protester contre la position du comité. Il estimait que les recommandations fixées par le comité étaient beaucoup trop laxistes".

    et affirmait

    "A moins que des mesures radicales ne soient prises, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche"

     

  • Le sauvage et le Préhistorique

    Trouvé un interview très intéressant de la Directrice de recherches au CNRS, responsable de l'unité d'archéozoologie du département préhistoire du Museum d'Histoire Naturelle, et grande spécialiste de l'Homme de Néandertal, Marylène Patou Mathis, qui vient de publier

    « Le Sauvage et le préhistorique – Miroir de l'homme occidental »

    Si ses yeux sont tournés vers le passé, elle ne se désintéresse pas, loin s'en faut, des problématiques contemporaines. Et après un exposé magistral de cet homme de Néandertal, hier considéré comme une brute épaisse et devenu aujourd'hui l'image du « bon sauvage », elle parle de notre civilisation, en répondant aux questions:

    "Quel regard portez vous sur notre époque actuelle sur cette Histoire qui semble accélérer ?

    L'Histoire n'est pas linéaire, elle est faite d'allers et retours. Le mal-être actuel des Occidentaux, résulte, à mon avis, du fait que nous sommes dans une phase de transition sociétale. C'est une période difficile à vivre car elle est située entre deux types de civilisation.

    Au regard de la rapidité des innovations, elle correspond à un changement peut-être aussi important que celui qu'il y a eu entre le paléolithique et le néolithique ou le néolithique et l'industrialisation

    Que va nous apporter, selon vous, cette évolution, voire cette révolution ?

    Je suis pessimiste sur l'avenir de l'homme, en particulier de son bien-être. Je pense que cette technologie, cette nouvelle modernité, dans laquelle certains veulent y voir le bonheur de demain va de pair, d'un point de vue sociétal et économique avec un retour, à la lutte des classes, une lutte, à mon avis perdue d'avance pour celle des prolétaires.

    Tout est fait pour que plus personne ne réfléchisse, ne s'interroge sur la véracité de ce qui est véhiculé par les médias.

    Ça fait quinze ans que je corrige des copies. Ce sont de jeunes adultes avec un fort bagage intellectuel et culturel. Vous n'imaginez pas la qualité des copies que je corrige. C'est désastreux, mais ce n'est pas de leur faute.

    Alors  imaginez le niveau de tous ceux que le système a rejetés bien avant ? Ils vont former un nouveau prolétariat. Je suis une républicaine convaincue, laïque, notamment parce que c'est l'école de la République qui m'a sauvée.

    Du côté maternel, ma famille est d'origine slave, slovaque et magyar : mon grand-père était Hongrois… Jeune, je vivais chez ma grand-mère ouvrière agricole. Dans les années 60, les ouvriers agricoles vivaient comme des serfs. Je suis entrée à l'école directement en primaire, je parlais très mal et en plus j'étais dyslexique. Je n'allais ni au théâtre, ni au cinéma, et je n'avais que peu accès aux livres. Bref, j'avais tout pour échouer dans les études, on n'aurait pas parié un kopeck sur moi.

    Mais grâce aux enseignants que j'ai eus, grâce au temps dont ils disposaient, j'ai pu apprendre, découvrir, m'enrichir. Et aujourd'hui, grâce à eux, je suis directrice de recherche au CNRS.

    Aujourd'hui, je me bats pour que les gens comme moi, puissent encore réussir. Hélas, je sens qu'au niveau éducatif et culturel, on est en train de tout déconstruire. Notre société devient une société du paraître, de « l'avoir plus », mais de toute évidence, s'il on en croit les sondages, c'est un leurre, car les individus ne sont pas plus heureux pour ça.

    Animal grégaire et sociétal, l'homme trouve le bonheur dans l'échange avec l'autre, proche ou lointain."( fin de citation)

    Le bonheur dans l'échange ? quand on voit la montée du racisme, de l'individualisme , du rejet de l' Autre, on se dit que le bonheur n'est pas pour demain!