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  • En relisant " Médecin de la Liberté " de paul Milliez

    Avant de partir pour le Périgord, j'ai choisi, sur l'étagère où je range les livres qui m'ont marquée,  deux ouvrages de médecins fort connus: «  Médecins de la liberté"  de Paul Milliez,  et « Les combats de la vie" de Luc Montagnier. L’un, écrit en 1980 n'a pas pris une ride, l'autre date de 2008, le premier est écrit par un catholique fervent et engagé, l’autre par un agnostique mais tous deux  retrouvent les mêmes accents pour parler de la médecine.
    Je pensais bien que le Périgord profond serait propice à la lecture  car souvent  sans réseau pour travailler sur  tablette et ordinateur. 
    Pendant 3 semaines, j'ai savouré à nouveau ces livres, crayon en main. Dans ce monde où toutes les valeurs morales sont bafouées journellement, Il est bon de retrouver les phrases  d' hommes libres, lucides et anticonformistes.
     
    Mort en 1994, on a un peu oublié le Professeur Milliez qui a pourtant joué un rôle dans tous les combats d’avant garde. Grand résistant mais souvent opposé à de Gaulle, contre l’Algérie francaise pendant la guerre d’Algérie, contre le dictature des colonels en Grèce, fondateur de l’Aide Médicale franco-palestinienne, pour l’assistance et le soutien a toutes les victimes, il fut l‘ami de tout Homme, a condition qu’il soit digne de ce nom, quelle que soit sa couleur, sa nationalité, ses croyances, ses engagements.
    Comme le Pape François, il dit et répète «  Qui suis-je moi, pour les juger»! 
      Et il ne faut surtout pas oublier le fameux procès de Bobigny où il a témoigné pour l’avortement, lui, fervent catholique en affirmant: "Je ne vois pas pourquoi nous, catholiques, imposerions notre morale à l'ensemble des Français », ce qui lui valut un blâme du conseil national de l'ordre des médecins.
     
    Bref un homme à la personnalité exceptionnelle qui donne la plus haute valeur au  mot « civilisation" et relire son livre m'a donné des moments de vrai bonheur.
     
    Plusieurs notes seront consacrées à  des citations et je commencerai par celles concernant la Résistance!
    "Les premiers résistants, autour de De Gaulle était le plus souvent des bourgeois patriotes juifs ou chrétiens quelques socialistes et des communistes, Tous, en rupture de ban comme nous-mêmes."
     

    "Travailler avec les communistes ne fut jamais difficile. Je me suis toujours souvenu de la phrase de Richelieu à propos des protestants : « les protestants sont fils de France comme les autres il vaut mieux laisser son enfant morveux que de lui arracher le nez ». Cette pensée peut s'appliquer aux communistes. »

     

    "Une fois qu'on a vécu cette vie de résistants, on ne peut pas ne pas y  penser toujours et ne pas essayer de retrouver  cette atmosphère, Cette amitié qui régnait entre gens si différents. Nous avons travaillé avec des instituteurs anticléricaux en diable qui savait que nous étions catholiques et qui ont collaboré avec nous dans la plus parfaite amitié. Nous étions heureux les uns avec les autres, Plus heureux que avec certains catholiques que nous ne pouvions pas supporter.

    Beaucoup de pretres, beaucoup de religieux ont été admirables. Quant au haut clergé, a part trois exceptions que tout le monde connaît, Il n'a pas été brillant!

    Par contre, le nombre de personnes humbles qui recueillaient un pilote allié, de personnes désintéressées qui donnaient tout sans penser au lendemain, était réconfortant!"

     

    ( Il vient d’entrer dans le gouvernement)

    "Dans le bureau du directeur de cabinet, qui allait être le mien, placé bien en évidence sur la table, se trouvait classée toute une série de lettres de dénonciation, toutes signées de médecins connus, Certains de leurs auteurs, entre-temps, avait rejoint la résistance. 

    Je les connaissais tous , les dénoncés, ils étaient ou juifs ou mariés à des juifs ou  liés d’amitié juives ou anglaises; certains des dénoncés étaient  de mes proches;

    J'ai jeté au panier ce ramassis d'ordures que j’ai  brû!é. Avec quel effroi je trouvais parmi les dénonciateurs des hommes je que je révérais jusqu’alors! ».

     

    Belle analyse de ce temps où les Français ne se définissaient pas de droite ou de gauche , catholiques ou athées, riches ou pauvres, mais où chacun, quelque soit son âge, sa condition choisissait son camp,  collaborateurs  ( et ils ont été beaucoup plus nombreux qu’on le dit maintenant)  ou Résistants ( loin d’être encensés comme on aimerait nous le faire croire). heureux temps où le Conseil de la Résistance, puis le gouvernement ont réuni des hommes de bonne volonté de tous les partis, communistes, athées y compris. 

    Bien loin de ce qu’on constate aujourd’hui,  évidemment.

     

    J’ai eu envie de relire le beau  poème d’Aragon «  La Rose et le Réséda », écrite en 1943. Tout le monde connait la phrase « Celui qui croyait au ciel, ...Celui qui n’y croyait pas », poème dédié à 4 résistants fusillés, 2 chrétiens et 2 communistes!

    "Médecine et résistance", "la libération de Paris", dans ces 2 chapitres, il aurait fallu citer beaucoup plus de phrases.

     

      
  • Spendeur du petit matin!

    Je devais aujourd'hui mettre sur mon blog une note de lecture, des extraits d'un livre du Professeur Paul Milliez, livre que j'avais lu il y a une dizaine d'années et que j'ai redecouvert dans cette période de détente, souvent privée d'Internet, donc propice à la lecture! Ce sera pour plus tard, j'ai envie de parler de notre sortie de ce jour et des joies de la découverte du petit matin.

    À 8h, nous étions sur nos vélos, quittant St Cyprien en Périgord pour Sarlat par les toutes petites routes. L'humidité des jours passés avait laissé de longues écharpes de brume qui s'élevaient le long des falaises. 6h au soleil, la seule heure qui a un sens, et la rosée scintillait sur les brins d'herbe alors que des toiles d'araignées emperlées de gouttelettes jouaient les décorations de Noël.
    Personne sur la route, trop tôt pour les Francais en vacances, aucun bruit si ce n'est les chants d'oiseaux qui eux aussi célèbrent la beauté de la journée nouvelle. Soyons francs nous avons rencontré une femme promenant son chien, un marcheur parti d'un bon pas, quelques jardiniers déjà à l'ouvrage. Mais rien que des cheveux blancs. Bizarre!
    Par contre à Sarlat, à 11h, la foule des touristes était au rendez vous, ces touristes qui ne s'éloignent pas des rues qu'il faut avoir vu pour avoir "fait" Sarlat! Mais lã encore, beaucoup plus couples âgés et de familles que de jeunes!
    Il est vrai que pour beaucoup, midi est tot pour sortir du lit. L'horloge biologique est en train de se dérégler, dit-on!
    Et ça va avec la sédentarité. Malgré les mises en garde pour la santé, elle deviendrait même inquiétante chez les jeunes adultes, cernés par les écrans. Selon une enquête de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie ,le nombre d'Européens qui déclarent ne rien faire, ni activité physique ni sport, est en effet passé depuis 2009 de 39 à 42 %.
    Mes grands parents faisaient, à-t-on constaté 17 à 22 km par jour, j'en faisais 10 à 12 dans mon enfance, 1, 5 est un exploit maintenant). Plus « inquiétant », constate le Pr Toussaint, « les 18-24 ans marchent significativement moins que les autres en moyenne. C'est dans ces tranches d'âge que l'on commence à voir de plus en plus une tendance à la sédentarité », note-t-il en évoquant « les effets liés à la pratique des jeux vidéo et plus encore à la pratique de la communication (via les smartphones, tablettes et PC...) .
    Accros » aux écrans, les 18-24 ans sont aussi les moins actifs, moins même que les 55-64 ans" selon l'enquête. A partir de quatre heures par jour, le temps passé devant les écrans réduit significativement l'activité physique des adolescents. Et on dit que les ados américains sont connectes 16h par jour!
    Notre vie de vacances? alternance de marche et vélo depuis 2 semaines, allant de découvertes en découvertes , privilégiant le petit matin, la beauté et la sérénité de la Nature, et les lumières exceptionnelles! surtout dans cette si belle région où le paysage à été façonné par les générations passées ( et merci à l'ami qui préparait pour une association des sorties "lecture de paysage").
    On dit que vieillir c'est "perdre ses repères, n'être plus capable d'attention, d'anticipation et n'avoir plus d'équilibre"!
    Vélo + marche plusieurs heures par jour avec les rencontres et les échanges au fil des routes, pas de doute, cela doit retarder la dépendance!

  • Incivilités ordinaires

    6 jours sans Internet! Parcourir la France profonde permet une désintoxication! Et me revoici avec des incivilités ordinaires constatées à velo en Périgord Noir!

     

    Je ne m’habituerai jamais, lors de chaque sortie touristique à velo,  a devoir déplorer le comportement  de  certains individus, trop nombreux à notre époque,  pour lesquelles la seule règle, c’est « moi, j’ai la liberté d’agir selon mon bon vouloir »

    Hier nous  avons parcouru près de 50 km, pédalant sagement dans la région de Sarlat et 2 fois, n’ avons du notre salut qu’à l’aisance acquise pendant les sorties régulières depuis de longues années.
    Petites routes étroites qui tournicotent parfois le long de la falaise, rétrécissements qu’il faut anticiper, c’est vrai que la conduite n’est pas simple pour un automobiliste pressé…. qui pense forcément: « mais que viennent donc faire ces cyclistes sur notre route? ». Indésirables ces intrus,  sur un espace qui, par essence ( c’est le cas de la dire) est dévolu a  la « grande prêtresse » la bagnole!

    Nous cheminions hier sur une route étroite quand 2 voitures sont arrivées, l’une derrière nous, l’autre en face. Leur croisement devait avoir lieu à notre hauteur. Nous n’avions jamais imagine qu’aucun ne ralentirait et qu’on nous obligerait à frôler la berme. J’étais furieuse car, il y a une dizaine d’années, j’ai assisté à un accident dans les mêmes conditions et tremblé pour le cycliste allongé par terre!

    Pas très loin de là, sur la route principale, une voiture débouchant d’un stop a refusé notre priorité, nous obligeant à un freinage en catastrophe. il est vrai qu’en cette région très touristique, il est difficile de traverser une voie importante, mais pourquoi laisser passer les voitures et se permettre de couper la route à 2 cyclistes.

    Et ce n’est pas tout, rétrécissement le long de la falaise, flèche indiquant la priorité de notre côté, nous nous engageons et la voiture en face doit freiner a mort car le conducteur n’avait jamais imaginé que nous oserions passer, n’était-il pas le plus fort?

    A quoi bon multiplier les exemples? les portières  des voitures en stationnement qui s’ouvrent devant nous, les ronds points dans lesquels on nous double pour nous couper immédiatement la route afin de s’engager sur la voie de droite, et toutes ces petites «  agressions «  qui dénotent combien nous sommes mal aimés.
    Il y a des jours où j’ai une envie folle de retourner dans  les nombreux pays au nord et à l’est de chez nous, ou le cycliste entre dans un autre monde, celui du respect et de la courtoisie. Quel plaisir de rouler sur de pistes cyclables bien pensées, respectées, sur des routes où des conducteurs attentifs n’ont pas l’injure à la bouche pour un rien et m’ont même semblé maintes fois trop courtois!. 

    A propos des pistes cyclables, il y en a tout de même de plus en plus en France et nous les empruntons avec plaisir. Or, plusieurs fois cette année, nous avons entendu des automobilistes nous crier « la piste! » avec un air courroucé. C’est vrai  que nous l’avions quittée, c’est vrai qu’elle n’était pas loin, cette piste, mais n’est-il pas possible d’imaginer que le cycliste doit en sortir ou y entrer pour aller faire de courses, visiter château, église ou village. Il faut bien alors se faire une place dans la circulation. 

    Bref, il est difficile pour certains d’apprendre à partager la route et d’accepter  la différence!. 

    Par peur des conséquences certains de mes amis ont abandonné le vélo découverte. Je m’y refuse malgré mon âge! Prudente je serai comme je l’ai toujours été mais je continuerai cette activité sportive qui le plait tant et qui me permet de vivre d’intenses moments de bonheur que ne connaîtront jamais les automobilistes.

    Il faut être juste, la majorité de nos concitoyens se comporte en êtres civilisés et, au fil des kilomètres,  nous échangeons plus de sourires que de regards « assassins ». Heureusement sinon, être cycliste serait décourageant à notre époque, où pourtant, on prône l’usage du vélo.!