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  • Bangkok s'enfonce...

    On a parlé ces jours-ci  d'inondations catastrophiques à Bangkok mais encore une fois, sans en donner les causes. autres que la mousson. Pourquoi l'information est-elle toujours  au mieux tronquée, quand ce n'est pas manipulée?

    C'est par Arte Documentaire que j'ai appris , il y a quelques mois, le problème de cette ville que j'avais visitée en 2002 et où j'avais flâné quelques jours avec beaucoup de plaisir. La situation de ces quartiers qu'on abandonne peu à peu à la mer et le désespoir de ses habitants m'avaient donné envie d'en savoir davantage. Aujourd'hui je relis le dossier constitué ce jour là.


    Thanawat Jarupongsakul, géologue«Bangkok est une ville obèse sur un squelette d’enfant» 

     

     Smith Dharmasaroja, météorologue: "Bangkok est condamnée et le mal progresse vite, très vite. La capitale thaïlandaise aura les pieds dans la mer d’ici à vingt ans. Et en 2100, elle sera l’Atlantide asiatique … Connaissez-vous une autre ville où une voiture et un bateau sont entrés en collision ?» 

     

    Bangkok est un véritable cauchemar pour les urbanistes. Fondée il y a près de 230 ans sur les berges du fleuve Chao Praya, la Venise de l'Est est située sur un sol argileux, dans une zone extrêmement marécageuse. Dans les années 1950, de nombreux canaux ont été fermés pour construire des routes et cela a fracturé le système naturel de drainage qui permettait à Bangkok de contrôler les inondations lors de la mousson. Le problème s'est amplifié avec la multiplication des gratte-ciels et des industries qui pompent l'eau sous la couche d'argile, amenant à une compression du sol, en particulier dans l'est de la capitale. La ville s'enfonce inexorablement de près de 10 centimètres par an, un chiffre qui a doublé en l'espace de quelques années. Ajoutons à cela l'élévation générale des eaux, de 2 à 20 cm chaque année, et Bangkok pourrait se retrouver totalement en dessous du niveau de la mer d'ici 15 à 20 ans.

    Dans les années 1990, une loi avait réglementé le prélèvement d'eaux souterraines. Mais les industriels continuent allègrement de pomper illégalement 2,8 millions de mètres cubes chaque année de la nappe phréatique. 


    «Bangkok est le cœur de la Thaïlande. Si nous perdons Bangkok, tout s'arrêtera. Nous devons absolument protéger notre cœur. Il est déjà presque trop tard», s'inquiète Smith Dharmasaroja.

    La mégapole compte 10 millions d'habitants et les plus pessimistes annoncent sa submersion pour 2030! 

     

    Changements climatiques, élévation du niveau de la mer, érosion du rivage, affaissement des sols argileux… Bangkok figure aux cotés de Canton, New York, Calcutta, Shanghai, Bombay,  Tokyo, Hong Kong parmi les villes les plus exposées aux conséquences des changements climatiques, celles qui peuvent disparaître avant la fin du siècle. D’après un rapport de l’OCDE, co-rédigé par des experts issus des milieux universitaires et du secteur privé, le changement climatique et l’urbanisation pourraient entraîner un triplement du nombre de personnes exposées à des inondations côtières dans le monde d’ici 2070.

  • Vélosophie!

    Un été à vélo, plus de 3000 km depuis le mois de juin, une infinité de découvertes en  sillonnant départementales,  petites routes, chemins tout en   traversant villages, bourgs, villes, et une constatation, pour l'automobiliste d'aujourd'hui, le cycliste est un gêneur dont il tolère de moins en moins la présence sur "sa" route. Des amis disent ne plus oser ce genre de balade par peur de la circulation automobile, …. je continue à rouler partout par principe car, dit-on, " la route est à tout le monde," et je suis libre de l'emprunter.

    Cyclotouristes depuis de longues années, et respectueuse à l'extrême des règles de circulation, je découvre avec inquiétude que chaque saison amène un lot plus important d'incivilités. Il est vrai qu'il y a de plus en plus de cyclistes et, en France, encore peu de pistes cyclables. Alors on appose de nombreux panneaux " Apprenons à partager la route". Voeu pieux qui n'est pas près d'être réalisé!


    Je crois qu'il  devient un jeu et un plaisir pour une minorité d'automobilistes intolérants:

    - de dépasser  un vélo dans un rond point et … de sortir sur la voie qu'il s'apprête à traverser.

    - de le frôler en le doublant car une voiture arrive sur l'autre voie, ou même de le frôler sans raison 

    - de se rabattre en une splendide queue de poisson si le cycliste roule un peu vite

    - de le doubler en ville juste avant les rétrécissements qui sont devenus si nombreux!

    C'est vrai que le vélo oblige à freiner ou au moins lâcher l'accélérateur et pour beaucoup, c'est impensable et inacceptable!

    Souvent l'impolitesse est agrémentée de coups de klaxons  rageurs.

     

     Alors de retour chez moi, j'ai repris un livre de Didier Tronchet, cycliste parisien qui se définit comme un "cycliste urbain, libre et républicain", Intitulé" Petit traité de vélosophie" ( Le monde vu de ma selle) - Plon 2000- ,  festival d'humour grinçant et de vérités profondes.

    En voici quelques passages:

    ..." La colonisation de l'espace vital par les 4 roues oblige l'amoureux de la petite reine a une réaction d''auto-défense ( sans jeu de mot). Exister à vélo implique de vociférer contre la voiture, c'est une question de survie!"

    ..."Une créature du Malin aide le cycliste à maintenir constamment sa vigilance. Cette créature s'appelle l'ouvreur de portière inopiné. La file de voitures garées est désactivée de son pouvoir de nuisance, croit-on. Et immanquablement, une main anonyme déclenche l'ouverture inopinée de la voiture" ( constaté des dizaines de fois ces derniers mois!)

    ..." L'automobiliste  a investi du temps et de l'argent dans cette voiture. Son espace est devenu un petit chez soi transporté en tous lieux. C'est aussi une image de marque et un prolongement de lui-même. Ses relations se sont resserrées au fil des km parcourus. Il y a un amalgame malsain entre un être de chair et un tas de ferraille et …. çà engendre toutes les violences" 

    ..."Dès qu'il y a moteur, il y a compétition.Cet esprit de compétition, spécifiquement mâle depuis la nuit des temps, est automatique dès qu'on chevauche un objet conçu pour la performance. Il est étranger à l'esprit cycliste tel que je me plais à l'imaginer"

    ..." Traçons le portrait de l' Homo Voiturus : individualiste forcené ( plutôt moi que nous), esprit de compétition ( le syndrome du vroum-vroum), machiste ( grosse voiture= forte membrure), agressif ( je suis entouré de paranoïaques qui m'en veulent), perte du sens des réalités ( y-a-t-il encore un monde autour de la voiture?), pollution diurne ( j'ai encore fait dans ma couche d'ozone), culte du paraître ( je montre donc je suis), et du superflu ( c'est indispensable car je n'en ai pas besoin). Surprise, n'est ce pas là le portrait-robot de l'homo economicus libéralis qui apparaît en surimpression?"


     Et  voici une jolie conclusion:

    ..." Lorsque j'occupe le siège du conducteur, je réalise à quel point je me laisse enfermer dans des crispations irrationnelles entrainant des conflits larvés avec la femme qui occupe le siège du passager. Alors que pédalant aux côtés de la même femme, la certitude me vient lumineuse: je l'aime!"

  • A bord du Millésime

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    La semaine passée, nous étions au Grau d'Agde par un temps d'été, incitant à la découverte des environs. D'habitude, nos flâneries se font à vélo, mais nous avions parcouru le canal du Midi en 15 jours de randonnée cycliste il y a quelques années et l'envie nous est venue de faire la promenade d'une demie- journée sur le Millésime, une vedette bien sympathique.

    Recommandée par le Routard et le petit Futé, cette mini croisière remonte l'Hérault en traversant Agde, puis après le passage d'une écluse ronde, suit le canal du Midi et arrive dans l'étang  de Thau  après avoir traversé la réserve ornithologique du Bagnas.

     

    Nous n'avons pas été déçu!  Les paysages  le long du fleuve puis du canal, (classé par l'Unesco au patrimoine Mondial de l'Humanité) sont  très beaux et, même si ce n'est pas une découverte, on ne s'en lasse jamais. Au passage, nous avons admiré Agde, fondée au VIème siècle avant JC.  et surnommée la "perle noire de la Méditerranée " à cause de ses monuments en basalte.

    Nous avons traversé la réserve d'oiseaux sans en voir beaucoup mais l'après midi n'est guère favorable à cette observation , et, avant le retour,  décrit un grand cercle dans l'étang de Thau, le plus grand étang lagunaire   du Roussillon et un haut lieu de la conchyliculture.

    Entre ciel et eau, au rythme lent du bateau, l'après midi a été un enchantement. Mais il y avait un plus: le commentaire du capitaine, enfant du pays! Abordant avec un égal bonheur le volcanisme, l'histoire, la création du canal du Midi, l'ornithologie, la pêche, il m'a passionnée. 

    Une grande partie de ses commentaires a été consacrée à l'influence de l'homme sur la nature: urbanisation, pollution, montée des eaux, changement climatique. Plus que tout, c'est un amoureux de sa région qui constate journellement les dégâts, s'inquiète de l'avenir et veut nous faire toucher du doigt le mal que notre civilisation fait subir à notre pauvre terre!

    Je suis allée le féliciter, nous avons parlé et je l'ai écouté " Non, je ne suis pas écologiste mais réaliste, j'essaie de faire prendre conscience aux visiteurs de ce qui se passe autour de nous!"

    Son regret, c'est d'entendre trop souvent répondre " Mais on sera mort à ce moment là, les générations suivantes se débrouilleront" , alors d!t- il " qu'ils ont des enfants et petits enfants!".

    De plus, j'ai été navrée de constater, une fois de plus, que trop de gens  de tous âges ne suivaient pas les explications  et continuaient leurs  bavardages. Le langage simple, clair et vivant du capitaine aurait du les captiver, il me semble! 

    Pourtant un après midi sur le Millésime, c'est un moment de pur bonheur! Et n'oublions pas la dégustation d'huitres et le vin blanc sur le chemin du retour!

     

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