Riss, dessinateur de Charlie Hebdo, donc sûrement partisan de la liberté d’expression a écrit « On se retrouve aujourd’hui au milieu d’une cacophonie d’opinions innombrables, notamment sur les réseaux sociaux......
Une diarrhée verbale a envahi la planète, et il faut déployer une vigilance surhumaine pour faire le tri entre le vrai et le faux, les harcèlements et les atteintes à la vie privée, les insultes et les menaces de mort ».
Plutôt sévère pour la communication aujourd’hui!
Et si nous parlions de Facebook premier réseau social au monde avec 2,13 milliards d'utilisateurs actifs mensuels. Loin devant Twitter et ses 330 millions d'usagers.
Si les fidèles sont de plus en plus nombreux, ils restent moins longtemps connectés. Il faut dire que les critiques n’ont pas manquées ces derniers temps: accusation de censure, modération des contenus haineux, fake news, optimisation fiscale...
Je suis restée sur Facebook pour continuer à recevoir des nouvelles des ami(e)s éloignés et surtout de mes relations africaines. Mais je ne publie jamais rien d’autres que des liens qui me semblent intéressants pour une communauté.
Et je suis souvent navrée de voir le niveau d’indigence de ce qu’on peut y trouver. Car je constate que la plupart de mes ami(e)s mettent surtout des faits personnels comme ... « j’ai promené mon chien ce matin dans le quartier » où « hier dimanche j’ai cuisiné tel ou tel plat » (dont on confie la recette au monde entier.
Et mes connaissances font surtout partie des vieux qui ne mettent ni violence ni pornographie, la connerie leur suffit! D’autres manipulent , incitent à la haine, ou se mettent en ligne d’une manière indécente.
Et ils trouvent des milliers de « faux » amis et collectionnent les « like » au point de les rendre « fous »
J’ai trouvé une analyse amusante dans une conférence d’un économiste de la banque de Genève. Très drôle et tellement vrai!
Il faut y réfléchir. Internet a été inventé pour les communications faciles entre savants , il y avait un potentiel énorme de culture, d’intelligence et de réflexion dans Facebook et autres. Et tout s’est transformé en mise en valeur des comportements les plus vulgaires et les plus bas des humains.
Pourquoi? Umberto Éco l’a écrit très simplement: « Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à une légion d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la société. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit à la parole qu’un Prix Nobel »
Le drame, c’est que les jeunes baignent dans ce milieu et en vivent.
Et, comme il vaut mieux en rire, voici le texte de la conférence de l’économiste de Genève.
» En ce moment, j’essaie de me faire des amis, en dehors de Facebook, tout en appliquant les mêmes principes.
- alors tous les jours je descends dans la rue et je raconte aux passants ce que j’ai mangé, comment je me sens, ce que j’ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je fais
- je leur donne des photos de ma femme, de ma fille, de mon chien, de moi en train de faire le jardin,de mes vacances au bord de la piscine.
- j’écoute les conversations des gens et je leur dis... j’aime ou ... j’aime pas.
Et ça marche! J’ai déjà 3 personnes qui me suivent: 2 policiers et 1 psychiatre!