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  • Terra Eco, c’est fini! Bye-bye, Terra Eco!

    C'était le titre hier matin, de la dernière lettre de la rédaction de Terra Eco. Depuis plusieurs jours on s’y attendait mais réellement la fin d'un tel magazine est une véritable tristesse pour tous ses lecteurs.

    « Ces quelques lignes sont probablement les plus difficiles qu’il nous ait été donné d’écrire. Mot d’adieu ou d’au revoir, qui sait ? Nous prenons en tout cas acte d’une sévère réalité : malgré six semaines d’intenses tractations avec plusieurs candidats à la reprise de l’entreprise Terra Economica SAS, celles-ci n’ont pas abouti. Malgré d’innombrables retournements de situation au cours de ces longues années, nous n’avons pu inverser la tendance. Tristesse. A contrecœur, nous devons mettre un terme à l’aventure Terra eco, sous sa forme actuelle. Fini, le journal électronique ; adieu, le magazine mensuel papier », écrivent Walter Bouvais et David Solon, cofondateurs de Terra Economica
    Et ils ajoutent «  Vous nous avez aidés à faire imaginer une parcelle du journalisme citoyen, de la presse indépendante. Nous sommes convaincus que les idées de justice économique, sociale et écologique que nous avons portées à notre manière – avec d’autres – continueront de se frayer un chemin dans notre société malade de l’individualisme….L’expérience nous a aussi appris combien les idées nouvelles, portées par des acteurs du changement inventifs et énergiques, restent fragiles. Continuons à les cultiver et à en prendre soin, ne les laissons pas filer entre nos doigts ».

    « Résister, partager, inventer », voilà le slogan du journal. Il n’y a aucun doute, un magazine qui prône de telles valeurs n’a pas sa place dans notre société individualiste, égoïste, matérialiste et régie par la finance. Que pèsent 20 000 abonnés et autant d’achats en kiosque?

    Je veux citer des extraits d’un article d’Edgar Morin, publié le 28/10/11, dans ce même Terra Eco et intitulé «  Nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe »
    - « Nous sommes prisonniers de l’idée de rentabilité, de productivité et de compétitivité. Ces idées se sont exaspérées avec la concurrence mondialisée, dans les entreprises, puis répandues ailleurs.… La croissance que l’on souhaite rapide et forte est une croissance dans la compétition. Elle amène les entreprises à mettre des machines à la place des hommes et donc à liquider les gens et à les aliéner encore davantage. Il me semble donc terrifiant de voir que les socialistes puissent défendre et promettre plus de croissance. Ils n’ont pas encore fait l’effort de réfléchir et d’aller vers de nouvelles pensées. … Notre grande tragédie, c’est que l’humanité est emportée dans une course accélérée, sans aucun pilote à bord. Il n’y a ni contrôle, ni régulation. L’économie elle-même n’est pas régulée. »
    - « De Gaulle avait sans doute une ambition, mais il avait une grande idée. Churchill avait de l’ambition au service d’une grande idée, qui consistait à vouloir sauver l’Angleterre du désastre. Désormais, il n’y a plus de grandes idées, mais de très grandes ambitions avec des petits bonshommes ou des petites bonnes femmes. »
    - « Aujourd’hui, je me rends compte que nous sommes sous la menace de deux barbaries associées. Humaine tout d’abord, qui vient du fond de l’histoire et qui n’a jamais été liquidée . Et puis la seconde, froide et glacée, fondée sur le calcul et le profit. Ces deux barbaries sont alliées et nous sommes contraints de résister sur ces deux fronts. Nous n’avons pas encore compris que nous allons vers la catastrophe et nous avançons à toute allure comme des somnambules.
    - «  L’idéal de la société occidentale – « bien-être » – s’est dégradé en des choses purement matérielles, de confort et de propriété d’objet. Les présidents de l’Equateur et de la Bolivie ont voulu remplacé le terme « bien-être » par le « bien-vivre », signifiant un épanouissement humain, non seulement au sein de la société mais aussi de la nature avec ce que j’appelle la poésie de la vie, l’amour, l’affection, la communion et la joie. Le bien-vivre, ce serait pour l’humanité une si belle finalité. »

    Mes 84 ans rejoignent les 91 ans  d'Edgar Morin dans cette analyse de notre société!

    C’était la ligne de conduite de Terra Eco, « opposer au primat du quantitatif et de l’accumulation… le qualitatif ». Dans ce journal on trouvait d’autres modes de pensées, des pistes de recherches et de réflexion, des raisons d’espérer , bref tout ce que politiques et financiers combattent de toutes leurs forces.

    Il est facile de trouver des milliards pour alimenter la caisse des climatosceptiques et payer de fausses études pour que le « bon peuple » ne tende pas l’oreille vers d’autres « sons de cloche ». Il n’est pas possible, voire impossible de trouver quelque sous pour aider «  Terra Eco ». Triste monde décidément!

  • Le Conseil de l'Europe s'alarme du racisme en France


    Non, je n’ai pas trouvé l’information suivante dans nos médias français, mais sur le site suisse de la Romandie et j’ai eu envie de citer des passages de leur article.
    Le 1er mars 2016: « Des experts du Conseil de l’Europe ( ECRI: Organe de protection des droits de l’homme) se sont inquiétés de la "banalisation" des discours racistes en France, y compris de la part de responsables politiques. Ils déplorent aussi "l'accroissement des violences racistes, antisémites et islamophobes".

    Les violences racistes recensées par le ministère français de l'Intérieur ont augmenté de 14% entre 2012 et 2014, et même de 36% pour les seules violences antisémites. Leur rapport dénonce aussi l'homophobie et les discriminations anti-Roms.

    "Le discours de haine, de par sa banalisation dans la sphère publique, demeure un sujet de préoccupation", a commenté le secrétaire général de l'organisation paneuropéenne, Thorbjorn Jagland. Il a appelé les responsables politiques à s'abstenir "de tenir des propos qui stigmatisent des groupes déjà vulnérables et attisent les tensions dans la société française".

    Discours islamophobes
    Les experts européens évoquent aussi une persistante "préoccupante" des discours islamophobes. Ceux-ci sont alimentés par "certains responsables politiques".
    ( Ils citent nommément le FN et certains politiques et donnent des exemples).

    Réglementation à clarifier
    On déplore également des décisions prises "au nom d'une conception restrictive de la laïcité". Elles peuvent être "perçues comme sources de discrimination »
    ( la encore exemples avec les noms et les faits)
    Les experts européens demandent aussi aux autorités de "clarifier" la réglementation concernant l'accompagnement de sorties scolaires par des mères d'élèves portant le voile. En décembre 2013, le Conseil d'Etat avait jugé son interdiction illégale. ( Tiens mais on ne l’avait pas su!)
    Mais la circulaire qui précisait cette interdiction n'a pas été abrogée, si bien que "des incidents de même nature se reproduisent régulièrement",

    Réforme promise
    L'ECRI demande aussi aux autorités de légiférer pour que le racisme ou l'homophobie constitue "une circonstance aggravante de toute infraction pénale ordinaire". Une réforme promise à plusieurs reprises l'an dernier par le président François Hollande.

    Quant aux Roms, les autorités françaises doivent leur accorder une domiciliation administrative, même s'ils n'ont pas de résidence stable. Et ce afin de ne pas entraver leur accès "aux droits de base", notamment à la scolarisation de leurs enfants, soulignent les experts.

    Ils signalent également une inflation de discours de haine sur Internet et les réseaux sociaux "malgré les efforts des autorités pour endiguer ce phénomène", mais aussi lors des manifestations contre l'instauration du mariage homosexuel, début 2013. A cette occasion le "discours de haine homo/transphobe s'est cristallisé en France", juge l’ECRI.

    Bigre, savions-nous que notre pays avait eu une telle condamnation par le Conseil de l’Europe? J ’avais toujours appris à mes petits élèves, en leçon de morale que le mensonge par omission était un mensonge aussi grave que les autres.Mais quel décideur et homme politique ne ment pas maintenant?

  • Oui la "révolte de paysans" est logique et juste!

    Devant ma télé hier, j'ai ri en voyant, au Salon de l’Agriculture, les prétendants à l'investiture des Républicains se suivre les uns derrière les autres, un grand sourire aux lèvres, serrant les mains des agriculteurs. Aujourd'hui ce sera Juppé, demain d'autres, venant de tous horizons politiques, tous essayant de s'attirer les bonnes grâces du monde paysan en affirmant, le coeur sur la main, les comprendre , les soutenir et les aider. Ridicule et consternant!

    D’ailleurs ce salon est le symbole de l’hypocrisie et de la manipulation! Il est consternant de le voir placé sous le signe des grandes enseignes industrielles et commerciales. Car ce sont elles qui s’enrichissent mais elles qui ruinent a petit feu les agriculteurs, elles qui ont créé cette société où le vrai paysan ne peut plus vivre.

    Tout cela sous la bannière de Xavier Beulin, président de la FNSEA, responsable en partie de l’état ou se trouve l’agriculture française. Son autre casquette est la présidence d’Agri-Sofiprotéal: 7 milliards de chiffre d’affaires, 150 sociétés, 22 pays dont les pays du Magreb où il pratique l’accaparement des terres pour le développement de la production d’huile de palme et d’agrocarburants au détriment de l’environnement et de la sécurité alimentaire des populations locales. Le holding de Beulin est partout, huiles, oeufs, viande, volaille, alimentation animale, biodiesel, cosmétiques, peintures, polyuréthane huile de palme, semences OGM, et par dessus tout l’agriculture industrielle. Un vrai inventaire à la Prévert! Et je ne suis pas sure d’avoir tout comptabilisé. Ah! j’oubliais, il est parfois paysan… gros céréalier dans le Loiret! Cela fait de lui un des hommes les plus riches de France, influent au point d’obtenir ce qu’il veut du gouvernement par le lobbiyng de son groupe et …. c’est en lui que les petits paysans acculés si souvent au suicide voient un Sauveur! Aberrant!

    Car les paysans se suicident de plus en plus. Le 11 novembre 2015, un maraîcher breton a érigé 600 croix blanches devant la basilique ND d’Auray, a la mémoire des 600 suicidés de l’année! Dans son Manifeste il affirmait: «Plus de 600 agriculteurs par an se suicident, soit environ deux personnes par jour, l'équivalent de quatre Airbus (crashés) par an. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur à la moyenne des autres catégories socio-professionnelles. … Le suicide est la troisième cause de mortalité dans le monde agricole après les cancers et les maladies cardio-vasculaires». ( et encore les cancers sont souvent dus aux produits employés en agriculture)

    Il y a peu de temps, j’ai lu «  Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture » de Fabrice Nicolino. L’éditeur explique « Dans cette lettre à un paysan de 90 ans, Fabrice Nicolino revient, avec la verve, la précision et la limpidité qu'on lui connaît, sur les révolutions qui ont ébranlé l'agriculture : la standardisation à outrance et la mécanisation des cultures et de l'élevage, l'utilisation des pesticides et des engrais, l'influence grandissante des ingénieurs agronomes, le remembrement des terres, la limitation des semences, la mise de l'agriculture au service de l'industrialisation. Et aujourd'hui, le braquage des terres à l'étranger pour pallier le manque de surface agricole. Il déplore ces "commandos français venus de l'Inra, de la recherche, de la haute administration, du syndicalisme paysan officiel" qui, "enivrés d'Amérique", ont sauté "sur les campagnes, fusillant sans jugement quelques millions de paysans", "enfermant à triple tour veaux, vaches et cochons, inondant les champs de nouvelles molécules chimiques, et finissant la journée en se tapant dans le dos de contentement."

    J’ai vécu familialement cette évolution et le livre m’a beaucoup touchée car j’ai reconnu la justesse de beaucoup de faits énoncés.
    Je suis fière d’être la petite-fille d’un petit paysan vendéen et la nièce d’un oncle qui affirmait « être pèsant 200% et fier de l’être ». Dans les années 50, le dit oncle a entraîné mon grand père avec qui il travaillait a suivre la voie du «progrès », un mot magique qui l’obligeait à voir de plus en plus grand, de plus en « rationnel » donc à devenir MODERNE, le Maître Mot de l’époque . Que s’est-il passé? peu à peu les directives de la coopérative ont été abandonnées pour une polyculture qu’on appellerait « raisonnée ». Et à 93 ans, mon oncle, devant son poste de télé, un jour de 2004, s’est mis en colère en me disant «  Vois tu, les paysans d’aujourd’hui sont plus des paysans! » et devant mon air interrogateur a ajouté «  Oui, car il ne connaissent plus la terre et ne la respectent pas! »
    Je crois, comme le dit Fabrice Nicolino que la disparition des agriculteurs a été voulue et programmée, mais il y avait sans doute moyen de le voir et de réagir avant d’en arriver au suicide!