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Suite des réflexions à propos de l'agriculture industrielle

Et voici ma dernière note sur l’agriculture industrielle soi-disant incontournable et indispensable.

 

Il y a quelques semaines, des scientifiques réputés ont  annoncé que le Roundup, produit phare de Monsanto,  qui lui rapporte 6 milliards de dollars par an,  était sans doute cancérigène. Branle-bas de combat, il faut dans l’instant tout mettre en oeuvre pour déconsidérer les chercheurs et  pour le nier cette découverte! Il en avait été de même pour le DDT ( toujours Monsanto), dénoncé par Rachel Carlson dans son livre «  Printemps silencieux » en 1962 et interdit dix ans plus tard. 

C’est que le Roundup est la pierre angulaire de «  l’empire du génétiquement modifié de Monsanto » devenu le crédo de l’agriculture industrielle et il n’est pas question de tuer «  la poule aux oeufs d’or! »

J’ai vécu le début de ce genre d’agriculture où chaque paysan augmentait la dose indiquée sur les emballages dans l’espoir d’une meilleure récolte et où les coopératives agricoles découvraient un débouché juteux! 

On dit que, 50 ans plus tard, les gens ont pris  conscience des dangers, est ce si sûr?

 

1956, nous sommes instituteurs dans très petit village et jouxtant notre jardin, s'étend le terrain d’un maraicher, fort sympathique au demeurant et avec qui nous devenons amis. Nous sommes très vite scandalisés en les voyant, lui et son fils,  traiter sans retenue… sans masque et aucune protection. Nous lui expliquons la tête de mort, les consignes écrites et soulignées sur les bidons et … cela le fait rire! Il traite 3 jours avant de porter ses légumes au marché où il tient un très grand banc.  Nous essayons de lui dire que ce n’est peut-être pas bien sain pour ses acheteurs, sans l’ébranler. Hélas, la conclusion est triste, 15 ans plus tard, en l’espace de 2 ans, lui et son fils meurent l’un d’un cancer de la gorge, l’autre de l’oesophage. Nous avons alors découvert  et lu «  Printemps silencieux «  et établissons un lien entre maladie et comportement mais, apparemment nous sommes les seuls dans le village.

 

A la même époque, les élèves d’une école voisine inhalent  à la récréation de l’après midi,  bonne part du traitement destiné au verger planté de l’autre côté du mur de la cour! Malaise de nombreux enfants le soir et hospitalisation de quelques uns. Rien de grave mais tout de même, un fait qui nous donne à réfléchir.

Mais, à la différence d’aujourd’hui,   on essayait de faire de l’information. 

Le capitaine des Pompiers d’Angers réunissait une fois par mois, les directeurs d’école pour les informer des dangers des produits chimiques en agriculture. Et je me souviens d’un retour de mon mari scandalisé par ce qu’il avait appris …. le nombre  des produits reçus   par les choux-fleurs bretons et la quantité restée enfermée dans le réceptacle des fleurs . Il y a belle lurette qu’on ne fait plus d’information pour les directeurs d’école! 

 

Traite-t-on moins qu’il y a 50 ans? le penser, c’est être peut-être optimiste.  N’oublions pas les 50 passages dans les vergers du le Val de Loire!

Un de mes enfants habite depuis 25 ans une jolie petite longère, hélas bordée d’un verger de pommiers du côté ouest. Le propriétaire agit comme notre ancien voisin, il traite quand il a décidé, peu lui importe le temps et la force du vent.  Depuis des années, mes enfants préviennent service sanitaire et préfecture sans aucun résultat, si ce n’est une brouille avec le dit-propriétaire. Il faut dire que ce n’est pas lui qui traite mais un ouvrier agricole.

Pourtant il s’insinue partout ce produit, et pour longtemps. J’ai diné un soir chez mes enfants, stupéfaite à ma descente de voiture de l’odeur qui régnait dans l’atmosphère, mais quelques heures plus tard, l’odeur était restée dans l'habitacle et le lendemain matin, encore  tenace dans mon garage.

 

En cherchant bien,  on apprend avec étonnement que la consommation de produits phytosanitaires a augmenté chez nous de 9% en 2013, que la France est la lanterne rouge de l’Europe pour le bio….. Italie 20%, Espagne, Allemagne, Royaume Uni Autriche 13 à 15% et la France moins de 3%,  au 21ème rang!

 

Il y a longtemps que la FAO, l’ONU affirment que l’agriculture bio peut nourrir le monde. J’ai trouvé un communiqué de l’ONU du 8 mars 2011 ( rapporteur Olivier de Schutter) intitulé  “l'agriculture écologique permettrait de doubler la production alimentaire en 10 ans”. Il énonce entre autres que “l'agriculture écologique permet de mieux conserver les sols, ce qui permet de produire plus sur le long-terme. A ce jour les projets d'agricoles écologiques ont démontré qu'en moyenne les récoltes augmentent. Dans 57 pays en développement, la production a augmenté de 80%, avec une moyenne de 116% dans les projets mis en œuvre en Afrique »….  « L’agriculture biologique est une agriculture écologique, contrairement à l'agriculture chimique qui est une agriculture “simplifiée”qui  a oublié les principes de base de l'agronomie, ne raisonne qu'à court terme et ses défenseurs utilisent les ressources naturelles de manière non durable »

 Ce n’est pourtant pas un écolo méprisé et vilipendé qui a écrit ces phrases. Mais qui les a lues ? car elles ne feront jamais la « Une des infos du 20H! »

 

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