Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Les Maux de la sédentarité

    J’aborde aujourd’hui un sujet qui me tient particulièrement à cœur : la sédentarisation de la société, tous âges confondus. 

    Nos ancêtres – chasseurs-cueilleurs – marchaient en moyenne 16 kilomètres chaque jour. Nos grands-parents, eux, marchaient 8 à 10 kilomètres par jour. Aujourd’hui … 2 km, et beaucoup moins pour tant de personnes vieillissantes! 

    On nous dit que l’espérance de vie allonge,  mais on prévoit  qu'elle  va baisser et on lit aussi que l’espérance de «bonne vie » diminue dramatiquement! Une des raisons en est la progression de l’inactivité physique. 

     François Carré, cardiologue au CHU de Rennes et président de l’Observatoire de la Santé explique dans Terra Eco: « Plus vous bougez, plus vos vaisseaux sanguins s’ouvrent. Moins vous bougez, plus des cellules vont mourir. Nous sommes comme une voiture. Moins vous l’utilisez, plus elle s’encrasse. Nos organes aussi. Il ne faut pas laisser notre corps dans cette inertie….  Soit tu l’utilises, soit tu le perds » dit une expression anglaise.

    En 2010, une étude de l’American Cancer Society a démontré qu'être assis huit heures par jour – la moyenne pour un adulte américain– provoque des maux "de la tête aux pieds". Petit passage en revue des réjouissances : maladies du cœur et du pancréas, dégénérescence des muscles, problèmes de circulation, et même… ralentissement du cerveau, parce qu'assis "tout ralentit" ! Et la conclusion  est : «  Il faut  tirer a sonnette d'alarme, le taux de mortalité d'une personne assise plus de six heures par jour est 20 % plus élevé que celui d'une personne assise seulement trois heures par jour ».

    C’est ce qu’affirme aussi une étude importante publiée dans la revue américaine Neurology. Elle  démontre que 10 km de marche par semaine non seulement entretient le corps mais protège le cerveau et préserve la capacité mnésique lors de la vieillesse. « 299 patients de 78 ans en moyenne, sans aucune atteinte mnésique, mesuraient leur distance de marche hebdomadaire, et cela pendant 9 années, avec des scanners cérébraux  afin de mesurer la taille de leur cerveau, taille qui normalement se réduit avec l’âge avec en particulier une réduction de la taille de la substance grise. Les patients qui marchaient entre 10 et 15 kilomètres par semaine, conservaient un volume de matière grise plus important que ceux qui marchaient moins de temps. Plus l’activité physique avait été importante, plus les volumes cérébraux frontal, occipital, entorhonal et hippocamapal restaient volumineux. A partir de 10 kilomètres de marche hebdomadaire, une augmentation du volume de la substance grise était détectée. Les scientifiques retrouvent que ceux qui marchaient le plus, réduisaient le risque d’avoir une démence de 50% ». La encore la conclusion était la même: « Si un exercice régulier peut améliorer la santé du cerveau et améliorer la pensée et la mémoire, cela donne une bonne raison de plus de faire de l’exercice régulier un impératif en termes de santé publique »

    Comment en est-on arrivé à oublier que l’homme a besoin de bouger? que notre corps et notre cerveau doivent rester actifs ? Les générations précédentes bougeaient par besoin, pour les déplacement obligatoires, mais, devenus vieux, aussi par devoir pour ne pas devenir « impotent ». Et encore par dignité, la fameuse dignité dont Axel Kahn a donné la définition citée dans ma dernière note. Et je repense à mes grands-parents s’apostrophant pour s’encourager à faire des choses qui « n’étaient plus de leur âge! »

    J’essaie de m’entretenir au mieux:  5000km de vélo ( avec une assistance électrique) en 2013, des marches d’1 à 2 h plusieurs fois par semaine. Beaucoup de mes amis pensent que je suis déraisonnable,. Et lorsque je rentre à pied d’une grande surface, sac sur le dos,  après avoir marché pendant plus de 3 km,  j’entends les exclamations de mes voisins, ils  croient sans doute que je suis « folle »  ou/et  «radin » pour ne pas avoir pris ma voiture!

    Je pense souvent à un livre, dont j’ai oublié le titre, mais lu il y a une vingtaine d’années où un médecin, après  avoir démontré scientifiquement les extraordinaires possibilités du corps et du cerveau humain,  estimait que nos contemporains utilisaient 10 % des capacités de leur corps et 2% de celles de leur cerveau. 

     Avouez qu’il n’y a pas être fier de nous! Et je crains fort que les générations suivantes, scotchées à leurs écrans,  ne bougent  encore beaucoup moins.

  • Axel Kahn: Florilège de citations!

    De son père, Axel Kahn garde 2 phrases « cultes », qui guident sa vie: "un type bien ne fait pas çà" , adressée au petit garçon qu'il était et " sois raisonnable et humain" dans la lettre que  son père lui a envoyé avant de se suicider.

     

    Je retiens ensuite la définition de la  dignité, le maître mot des hommes et femmes de ma famille, et sans doute de la quasi totalité des membres de cette civilisation rurale dans mon enfance. L’ai entendu ce mot «  être digne », ... me pas se mettre « dans la goule dau minde » ( dans la bouche des gens …en patois vendéen) 

    - Un "comportement digne" correspond à une discipline personnelle: maitrise de soi,courage, lucidité, acceptation de la douleur, pudeur, discrétion, volonté de ne pas faire peser sur autrui son propre malheur, de ne pas troubler la tranquillité d'autrui » C’est l’essentiel de la  philosophie stoïcienne.

     

    L’homo économicus  avec cette citation qui date de 1714!

    -  « Un politicien habile en manipulant adroitement les vices cachés peut en faire des vertus publiques ce qui veut dire que ce n’est pas en cherchant à contrecarrer l’avidité des hommes mais en la suscitant et en la canalisant qu’on fera avancer la société ».  C'est la croyance de nos ultralibéralistes!

     

    La science sans contrôle

    - Parce que la science prétend détenir la solution de tous les problèmes chacun de ses échecs devient un scandale; la société est de plus en plus intolérante à l’idée d’une impuissance, de risques potentiels ou de danger avéré. On peut le comprendre tant les scientifiques se vantent de tout maîtriser et connaissant le passé de garantir à l’avenir

    - Bacon : a écrit « tout savoir est pouvoir. »…. mais aussi: « Toute innovation ne doit pas être repoussé mais doit être tenus comme suspecte. Qu’on fasse une pause sur la vieille route et qu’on regarde devant soi pour discerner quelle est la bonne et la juste voie pour s’y engager »

     

    Les dérives de la génétique : 

    - On essaie de relever une particularité génétique d’une population en fonction de la géographie ou des origines ethniques; la génétique sert de plus en plus à fonder une idéologie hyper déterministe d’autant plus prégnante qu’elle est portée par l’essor de la société marchande libérale courant de pensée inégalitariste,  scientiste qui flirte avec le racisme

    - Le  réductionnisme génétique tente d’établir un lien direct et quasi mécanique entre les gênes et les comportements sociaux;

    - Ce qu’il y a de terrible dans ce que j’appelle la « vieille obsession de la nouvelle droite » c’est ce désir d’utiliser le déterminisme génétique comme  moyen efficace pour s’exonérer de sa responsabilité dans les désordres comportementaux individuels et sociaux.

     

    Le business des tests: 

    - Le marché des médicaments avoisine 300 milliards de dollars à ce jour l’ensemble des biotechnologies 500 milliards de dollars; pour le test de recherche d’un gêne de probabilité du cancer du sein, une  « société américaine espère un marché d’un milliard  de dollars ». Et on fera des tests pour tous risques!

     

    L'exclusion des vieillards

    - Il est scandaleux de déclarer que ces grands vieillards dépendants, voire déments ne sont plus pleinement humains sous prétexte qu'ils auraient perdu la pleine connaissance de soi. Dès qu'une communauté considère qu'un groupe d'individus ne présente aucune valeur, elle ouvre la porte à toutes les barbaries. N'oublions pas Hitler éliminant les « dégénérés » au nom d'un hygiéniste radical.

     

    La place des femmes dans la société

    - Quand j’étais directeur scientifique pour la biologie de Rhône-Poulenc 33 personnes siégeaient au sommet de l’entreprise et c’était tous des hommes. Rien n’a beaucoup bougé…. Se priver de l’expérience des femmes, de leur sensibilité, de leur sens de l’analyse me semble préjudiciable à une vie démocratique active efficace. 

     

    Voilà un livre qu'on peut lire et relire, il faudrait citer beaucoup plus! Il apporte une réflexion approfondie sur les grandes questions de notre monde. A la mi-février, j’irai écouter Axel Kahn avec plaisir!

  • J'ai aimé: "Un type bien ne fait pas ça..." d'Axel Kahn

    Dans le programme des conférences qui auront lieu en 2014 dans ma petite ville, j'ai relevé le nom d'Axel Kahn en février. Médecin, chercheur, président d'université, président du comité des Sciences de la vie à Bruxelles, il a écrit de nombreux livres.

    Il y a une dizaine d'années, j'ai lu "L'avenir n'est pas écrit", une confrontation d'idées avec Albert Jacquard. " puis j'ai ensuite aimé "Et l'homme dans tout ça", où il explique que, : "dissociée des valeurs éthiques, au premier rang desquelles la solidarité, la maîtrise croissante des mécanismes de la vie par la science et les forces du marché constitue bel et bien une menace pour l'humanité." J'ai apprécié sa rigueur et son honnêteté, sa lucidité et son humanisme. Je me suis donc promis d'aller l'écouter. Mais auparavant j'ai eu envie de découvrir "Un type bien ne fait pas ça... " écrit en 2012.

    J'ai retrouvé beaucoup des idées exprimées dans les autres livres, mais une éthique de vie qui lui vient de ses parents, de son éducation, des valeurs qu'on lui a inculquées.

    Je retrouve tout ce que m'ont légués les miens, richesse qui me vient de mes parents et aussi de mes grands parents, si humbles, mais si respectueux des différences. .

    Axel Kahn conclut: " Toute ma réflexion est issue d'une interrogation sur le Bien et le Mal puisqu'on m'a assigné de tenter d'être quelqu'un de bien... Le Bien est tout ce qui prend en compte la valeur de l'autre, le mal tout ce qui la nie ou manifeste de l'indifférence"

    Dans ma prochaine note je citerai des extraits de ce livre qui m'interpelle!