Avec délices, à vélo, nous venons de découvrir les marais de la Seudre, et de parcourir, en 12 jours, les 2 rives de ce petit fleuve côtier: Marennes, la pointe du Chapus, la Tremblade, les villages ostréicoles et Brouage enfin, port fantôme sur une "mer" de pâtures et de cultures.
Paysage séculaire modelé de la main de l'homme qui, de siècles en siècles, l'a façonné sans le dénaturer!
La Seudre! plus bras de mer qu'estuaire, aux berges envasées, forme une entité géographique très spécifique. Au Moyen Age, une exploitation raisonnée par l'intermédiaire de moulins à marée, de fossés à poissons et de marais salants, protégés par tout un système de taillées (digues) a fait naître ce paysage. Ce n'est qu'au XIX° siècle que le grenier à sel de la France et d'une partie de l'Europe est devenu ostréicole.
Les chemins de la Seudre offrent des pistes cyclables nombreuses, qui parfois se confondent avec celles de la Vélodyssée ( Roscoff- Hendaye) mais ne sont souvent que chemins de terre et nous plongent dans une nature préservée.
Paysage de terres et d'eaux imbriquées surmonté de ciels immenses toujours changeants, et, au fil de nos roues, ce ne sont que marais, étiers, bassins, étangs semés de cabanes au bout de chemins qui ne vont nulle part. Pas de terres agricoles, seules quelques pâtures où vaches et herbe se confondent en ce mois de septembre. Des aigrettes dansent sur l'eau, des mouettes assemblées sur le chemin nous regardent sans peur, des cygnes en promenade à lents coups de palmes s'approchent de nous. Et des papillons volètent autour de nos têtes. "Mes papillons" absents des marais de la Grière sont là!
Bonheur d'une flânerie dans les petits ports restés authentiques, où se côtoient bateaux de pêches et plates ostréicoles! Ce sont des ports de travailleurs, mais un bonjour et un sourire permettent de bien agréables rencontres.
Le dernier jour est consacré à Brouage, Brouage et son passé brillant au bord du golfe des Santons quand Marennes et Hiers étaient des îles. L'accès maritime progressivement envasé, la citadelle commence alors, derrière ses magnifiques remparts, un long déclin, mais garde tant de charme.
Nous nous sommes bornés à 50 km en moyenne par jour pour une flânerie découverte avec de longs arrêts de contemplation, souvent dans un silence absolu. Aucun bruit de notre "civilisation du vacarme", est ce possible encore ?
Oubliées les turpitudes du monde où politique, religions société, chacun se plait à haïr, humilier, détruire… oh oui, détruire surtout!
Ìci, tout n'est que beauté, beauté de notre pauvre terre si malmenée qu'on ne sait plus admirer et respecter. Parenthèse avant un hiver toujours trop long!