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Détente sur la côte de l'Aiguillon

Deux semaines de détente  en Vendée, passées  à sillonner à vélo la région de l'Aiguillon, la côte et surtout l'arrière pays, ce marais que je connais si bien.

De plus en plus disparaissent les digues et les chemins creux, les canaux et les rigoles,  tout ce  travail des générations passées destiné à modeler le paysage sans l'altérer. La monoculture industrielle s'installe avec les immenses champs de céréales, de maïs et de tournesol, toutes plantes identiques sur une tige raide, de même hauteur. Le blé qui ondulait, le maïs qui bruissait, les fleurs qui s'invitaient, c'est fini! On a même regardé travailler une énorme machine digne de celles des kolkhozes des plaines de Sibérie!

Par contre, j'ai cherché en vain des oiseaux, des insectes, des papillons!  En ce mois de juillet 2012, sur ces plates étendues parcourues inlassablement par un violent vent  du sud ouest , j'aurai aimé retrouver les compagnons de mon enfance. Que sont-ils devenus?

 Il faut dire que cette région, classée  "Parc naturel régional du Marais poitevin" en 1979 et a été déclassée en 96 en raison de "l'échec de sa mission de préservation de l'environnement d'une grande zone humide", à cause  d'une perte importante de surface en prairies humides. Il s'agit du seul cas de déclassement d'un parc naturel régional depuis la création de ces structures.

Un nouveau projet présenté en 2010 avec le même nom a été définitivement enterré. Décidément, le territoire rencontre des difficultés pour concilier les évolutions de l'agriculture et la préservation de l'environnement.


C'est pourquoi seuls subsistent des ilots, comme les  communaux de la vallée du Lay  où le marais n'a pas perdu son authenticité, havre de paix où on rencontre fleurs et insectes,  hérons, aigrettes et de nombreux oiseaux.   Une réserve naturelle, des sentiers d'interprétation, des pistes cyclables, la vraie nature garde ses droits et ses charmes. Mais dans aucune balade, je n'ai vu voleter un papillon et çà me navre!

 

D'après une étude britannique poursuivie pendant 40 ans par 20 000 naturalistes amateurs, sur 58 espèces de papillons présents dans les îles britanniques, 71% ont décliné ou ont disparu dans les 20 dernières années.  De même pour 54% des espèces d'oiseaux et pour 28% des espèces de plantes. 

Le phénomène est global et rien ne semble devoir l'arrêter. La perte de la biodiversité végétale joue un rôle clé car elle prive les insectes de nourriture. Elle est due  d'abord à l'agriculture intensive mais aussi à l'arrachage des haies, au remembrement , à l'urbanisation, au fauchage avant floraison des herbes des talus ou des arbustes le long des routes. Le plus grave est incontestablement l'utilisation systématique d'herbicides capables d'éradiquer aujourd'hui toutes les «mauvaises herbes» pourtant indispensables à beaucoup d'insectes.

 

Et si on prend conscience que 80% des espèces de plantes terrestres sont fécondées par les insectes, abeilles,  bourdons, papillons, mouches, moustiques et coléoptères, on ne peut encore une fois qu'être inquiets pour l'avenir: quelle terre laisserons nous à nos enfants?

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