Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

" Dans les forêts de Sibérie" Sylvain Tesson

J'ai découvert Sylvain Tesson lors de son tour du monde à vélo avec Nicolas Poussin, et depuis, j' ai suivi  toutes ses aventures. Tous genres confondus, récits, albums, nouvelles ...  il a écrit 25 livres, j'en ai lu la plupart et me suis retrouvée dans beaucoup de ses phrases

Son projet de vivre en ermite près du lac Baïkal m'a particulièrement touchée, moi qui ai laissé un coin de mon coeur au bord de ce lac en 2004, lors d'un voyage de 3 mois, en Pick up/cellule depuis mon Anjou jusqu'à ses rives.

Aussi, dès sa sortie en  2011, j'ai acheté " Dans les forêts de Sibérie"  (Prix Médicis) et en ai fait mon livre de chevet.


" Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace, de silence, toutes choses qui manqueront aux générations futures" lit-on sur la dos de son livre.

 

Fils de Philippe Tesson, journaliste politique, il appartient à un milieu privilégié, mais livre une guerre contre le confort et le conformisme, exprimée dans ses actes et dans ses écrits, dont voici un florilège: 


- Tout ce qui ressemble à de la "grégarité testostéronique" me révulse.


- On est dans les villes comme des hamsters dans une cage en plastique.


- Je fuis les groupes, je recherche les individus

- Le mauvais goût est la chose au monde la mieux partagée et la définition du mauvais gout est le sans gène.

.- Il faudrait ériger le conseil de Baden Powell en principe:" Lorsqu'on quitte un lieu de bivouac, prendre soin de laisser 2 choses. Premièrement: rien. Deuxièmement: ses remerciements". L'essentiel: ne pas trop peser à la surface du globe!

- J'aime la steppe, ce tapis massacré par le surpâturage, les ultraviolets, le vent: cette souffrance absolue de la terre. J'aime la steppe, paysage du voyageur par excellence, des plus spectaculaires hordes, des plus grandes migrations.  

- Dans mon isba, j'ai le temps de voir le passionnant spectacle de ce qui se passe par la fenêtre. Comment peut-on encore conserver une télé chez soi?

Et cette phrase qui résume tout:

- Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus cher que l'or. Sur une Terre surpeuplée, surchauffée, bruyante, une cabane forestière est l'eldorado." 

Dédié à Arnaud Humann, qui vit à Irkoutsk, organise des séjours au bord du Baïkal et nous avait accueilli si amicalement  en 2004, ce livre devrait être étudié par les jeunes qui n'ont que la société de consommation, l'argent et l'ultralibéralisme ( la loi de la jungle ) comme référence

Comme écrit Maurice Chaudière ( encore un non conformiste!), dans un éditorial :

"Pour répondre à la fringale de développement qui nous fait courir de mirage en mirage, de colonisation en délocalisation, il faut se déplacer et rouler, bruler les étapes, gagner en vitesse, accélérer. Brûler le temps aussi bien que l'espace. Finira-t-on par reconnaître que le Progrès n'est qu'un mythe et que le ciel, encombré de chimères, risque bien, comme le craignaient les Gaulois de nous tomber sur la tëte.

Un très beau film résume ces 6 mois sibériens, 52 mn de bonheur!

 

Les commentaires sont fermés.