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Epoque de culture ou d'inculture?

Cette note s'est imposée à moi quand j'ai trouvé  sur de nombreux sites, des réflexions  au sujet de la Culture.


Les Français n'ont jamais été égaux devant la culture, mais les inégalités culturelles se sont accentuées : riches et pauvres, diplômés et non-diplômés, ouvriers et cadres, se croisent rarement dans les édifices culturels. Question d’argent, surtout car cinémas, expos, musées sont  devenus très chers.

Beaucoup plus,  sans doute, qu'au temps de ma jeunesse, juste après la guerre,  car  nous allions souvent au cinéma et au théâtre alors que l'argent de poche n'existait pas et que la plupart de nos parents étaient très humbles, voire pauvres!


La télévision, qui permet de rester chez soi s’est donc imposée comme principal moyen d’accès à la culture. 36 % des employés et des ouvriers y consacrent plus de trente heures par semaine, contre 3 % des cadres seulement. Mais on peut dire " Dis-moi quelle série tu regardes, je te dirai à quel milieu social tu appartiens." et  s'agit-il alors de culture?

 

 Les expos, les musées ? Ils attirent essentiellement un public sélect et… des touristes,  65 % des ouvriers et 50 % des employés n’y mettent pas les pieds. sauf quelques cas soigneusement orchestrés, comme l'exposition Manet, par exemple!

 

Recul de la lecture aussi, même dans les foyers aisés . En 1973, 64 % des cadres supérieurs lisaient plus de 20 livres par an. En 2008,  ils ne sont plus que 33 %.  Mais les statistiques indiquent que les classes supérieures sortent " pour se montrer". Il faut aller  à l’Opéra, au théatre, comme on va à Roland-Garros. Le haut de l’échelle sociale a une prédilection pour la culture " qui se voit ". Ce qui explique sa désaffection pour la lecture, pratique fort peu ostentatoire, il est vrai. 

Pendant cette même période, le nombre de Français qui ne lisent pas un seul livre dans l'année est passé de 32% à 45%.


 " Le Magazine Litteraire" a publié un très long article de Danièle Sallenave, membre de l'Académie Française, dans lequel elle pousse  un cri d'alarme : " Il faut sauver la lecture". Elle explique: "L’utilitarisme, la conception actuelle de la politique, le règne outrancier de l’argent, nos idéologies entièrement gouvernés par le plaisir de consommer et le désir de jouissance immédiate, cela cadre mal avec la lecture"

Pourtant, Victor Hugo a écrit:

 «Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout».

 Et elle raconte ses expériences, menées dans quartiers populaires

"J’ai vu de jeunes adolescents issus de quartiers très populaires réciter "Le dormeur du val" avec gourmandise, en se délectant de chaque vers. J’ai eu aussi l’occasion de constater que plus on met les enfants tôt en contact avec les grands textes, plus ils découvrent rapidement le plaisir de lire. L’école devrait donner un accès à la haute culture aux élèves qui arrivent avec un bagage moins fourni que les autres." 

 

Mais pense -t-on, en haut lieu, qu'on a encore besoin de culture? signe des temps, on parle de supprimer les épreuves de culture générale pour entrer à Sciences Po alors que dans les années 60, on les a imposées dans le concours d'entrée aux Arts et Métiers car , avait-on dit, "on ne pouvait continuer à avoir des ingénieurs ignares" ( mon beau-père professeur dans cette école à cette époque approuvait cette initiative)

 

Autre information: le genre de culture imposée pour  demain, ce sera sans doute le "Napoléoland" dont on parle beaucoup:  découvrir sous une large cloche de verre la terrible défaite de la Bérézina, en slalomant à ski entre les corps gelés des soldats et des chevaux, plonger dans un immense aquarium pour connaître les dessous de la bataille de Trafalgar ? On ne sait encore?  Mais le prochain grand parc d'attractions français,  fait pour créer de l'emploi  et rivaliser avec des sites comme le Futuroscope et  le Puy-du-Fou, sera de forme ludique pour combiner "tourisme, culture et loisirs"

On se demande s'il fallait  bien inclure le mot " Culture"?

 

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