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Il était un blog - Page 116

  • Superbe texte de Flaubert, et tellement d'actualité!

    J’avais découvert ce texte lors de mes lectures en 2010 et l’avais inclus dans une note sur ce blog en concluant: « L’actualité de ce texte est étonnante, le mépris et la peur de l’Autre et une constante de l’âme humaine. »

    Il ne  semble pas inutile de le publier à nouveau. 

    Voici ses références: Correspondance de Gustave Flaubert, Lettre à George Sand, 12 juin 1867, édition de la Pléiade, tome 5, Pages 653,654

     

    "Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui  s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir.

    L'admirable, c'est qu'ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons.

    Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols.

    Et j'ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.

    C'est la haine qu'on porte au Bédouin, à l'Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine.

    Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère.

    Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton." 


    Tout est dit, et bien dit, mais peu nombreux sont ceux qui veulent entendre cette vérité!

     

     

     

     

  • Insolite et beau

    Il ne faut pas toujours être sérieux, s’indigner et dénoncer!

    Matin ensoleillé ! Sur ma pelouse j’admire un arbre « extraordinaire » qui était bien banal jusqu’à ces derniers jours. C’est un simple pommier d’ornement,  énorme bouquet blanc au printemps,  couvert de petites pommes rouges à l’automne.

    Après une floraison exceptionnelle au printemps de cette année, j’ai constaté,  en août, qu’ il perdait ses feuilles anormalement vite. J’ai cru qu’il allait mourir et j’envisageais même de le faire abattre pendant l’hiver.

    Oui,  mais voilà il vient de me faire une jolie surprise! Il y a quelques temps, stupéfaite, je l’ai vu se couvrir de boutons et de bourgeons.  Etonnant en plein mois de septembre!

    Et aujourd’hui mi-novembre, je peux admirer  sur un même arbre  les dernières feuilles mortes et les pommes rouges,  les fleurs et les bourgeons qui s’ouvrent en petites feuilles d’un vert tendre!

    Bizarrerie de la nature, réchauffement climatique, dernier feu d’artifice avant de disparaître ? je ne sais, mais c’est très beau et je veux en garder le souvenir!

     

    Pour  tous ceux qui lisent ce blog et que je remercie, voici mon arbre « extraordinaire! »

    DSCN2440.JPG

  • "Le droit de penser" ... quelques réflexions!

    Les derniers chapitres du livre de Catherine Quillé traitent du système scolaire. Il y a tant à dire!

    Je la rejoins tout a fait quand elle écrit: « Dans le système scolaire les apprentissages font  l’objet d’une propression et d’une évaluation;  les évaluations ne peuvent pas rendre compte du niveau global d’un enfant. Elles se résument  à quantifier sa capacité à ingurgiter et mémoriser des connaissances mais ne permettront en rien de résoudre ses lacunes ».

    Comme moi, elle pense que : Evaluation = compétition et jugement, ce qui entraine pour beaucoup dévalorisation et résignation. Combien d’échecs scolaires a-t-on « fabriqués » de cette manière? Il faut si peu de choses pour cela.

    Dans les années 60, j'avais une classe à 4 cours ( 4 ans à 8 ans). Dans notre école de village à 2 classes, nous organisions  une fête de prix qui drainait toute la population des environs. Dans un souci d'équité, bien avant la « révolution » de 1968,  nous avions supprimé les piles de livres que recevait le prix d'excellence, et institué pour chaque élève du même cours un livre de la même collection  qu’il allait présenter à un conseiller municipal. 

    Cette année là, un de mes "grands" d'une dizaine d'années qui avait eu du mal à apprendre à lire en 2 ans  et naviguait du CP au CE2 suivant les matières ( bien pratiques ces classes multiples pour les rattrapages sans redoublement) était venu me faire une drôle de requête.

    " Dites, Madame, je ne voudrais pas montrer mon prix à un conseiller"

    J'interroge et il m'explique 

    " J’ai honte quand il voit les prix que j'ai eu"

    Etonnement pour moi car tous ont sur la feuille incluse à le première page du livre "Prix de ….. et de ….". Même le dernier a 2 prix!

    Nouvelle explication et j'entends

    " Quand il lit travaux manuels, gymnastique, ou bonne camaraderie, bonne volonté, j'ai honte"

     Voilà, ce qui était une humiliation pour lui, c’était  la « reconnaissance sociale »  de la matière! car le monde lui avait déjà inculqué qu’il y a une différence entre  matières nobles et autres!

     

    Et moi qui croyait mettre ne valeur ce que chacun de mes élèves avait de bon! Quelle leçon!

    Quant à Michel, petit garçon sensible, issu d'une famille nombreuse très pauvre, doué d'un réel talent d'organisateur pendant les récréations, travailleur et attentif, muni d'une solide intelligence manuelle, (capable, avec ses mains, de tout faire à partir de rien) mais, hélas,  pas intéressé par que le monde jugeait comme essentiel …  Michel souffrait et se sentait humilié de ne pas voir  "mathématiques ou français" dans l'énoncé de ses prix.

    Je n'ai jamais oublié et j'ai toujours valorisé ceux qui étaient en difficulté en essayant de ne jamais les humilier.

     J’apprécie l’analyse de notre système scolaire, faite par Catherine. Je la trouve très juste et les solutions qu’elle propose sont très appropriées, mais qui l’écoutera?