Petites boîtes

 Maintenant, c'est l'ordinateur qui classe  mes notes de lecture dans ... de petites boîtes virtuelles. Depuis des lustres, elles s'accumulaient sur carnets ou petits papiers Et c'est en faisant un tri que je viens de retrouver celle-ci.

En haut  figure "N H page 77 et 85"
Mais qui est  N H ? Tant pis, je cite cet axtrait:
"Nos sociétés n’aiment pas le brassage. S’extraire d’un milieu inquiète alors quer l’extraction est nécessaire pour pouvoir s’enrichir de ce que l’on découvre ailleurs. Je regrette l’uniformité dans tous les sens du terme.
Il y a peu de temps, j’ai été invité dans une école de commerce et je me suis retrouvé face à une série de clones vestimentaires. Je leur ai dit que j’adorerais voir un type à poil parmi eux, pour que, au moins, ils aient un truc à me dire !
… Il faut sortir des bocaux pour être libre de tout. Libre de nationalité, d’appartenance religieuse, d’idéologie. A chacun de s’éduquer pour avoir son propre regard sur la vie. A chacun de se libérer de cette chape d’histoire qui nous a conditionnés, modelés, et enfermés dans un bocal avec une étiquette.
… de la naissance à la mort, on passe d’une incarcération à l’autre. On a trouvé des noms d’ailleurs.

L’école, c’est le bahut,
l’armée c’est la caserne,
le travail c’est la boîte,
les sorties ce sont les boîtes,
la voiture c’est la caisse
 Avant la boîte aux vieux et ..l’Ultime Boîte !"

Greeme Allright ne chantait-il pas déjà « Boîtes , petites boîtes…etc… » ?

Mais je ne sais toujours qui est NH?

 

Lettre ouverte à une amie

C'est en pensant à toi, aide soignante dans une maison de retraite, toi dont la douceur et le dévouement doivent être appréciés, que j'ai regardé hier sur M6 l'émission consacrée aux personnes dépendantes. Ma mère a vécu ses dernières années dans une de ces maisons et le chemin qui m'y mène est de plus en plus court.
Avant de te parler de mes réflexions, je voudrais te dire un fragment de la préface du beau livre d' Alain Pujol " Les mémés " consacré aux récits , souvent savoureux , des grands mères du siècle passé .

" Une société peut être jugée sur le sort qu'elle réserve à ses anciens. La nôtre s'est forgée, à ce propos, une bonne conscience inoxydable.
Pour commencer, les vieilles et les vieux, individualités souffrantes donc désuètes, ont été remplacées par un euphémisme énergique : le Troisième Age. Celui-ci est destiné par définition à une retraite active: les robes de chambre douillettes le maintiennent au chaud, les progrès de la médecine adoucissent ses misères articulaires; des résidences-services appropriées à cet âge là lui offrent un confort avec une, deux ou trois étoiles pour le préparer à la vie céleste. A son attention, des chanteurs spécialisés entonnent les refrains du bon vieux temps et, de loin en loin, on affrète un charter à la destination des antipodes.
La peau retendue, parfumée, poncée, vêtus de teintes pastel, choyés par les marchands sinon par leurs enfants, bonne mine et bonnes affaires, les "troisièmes âges" resplendissent. Il nous regardent de leur bon oeil mouillé de reconnaissance.
C'est bien simple, il ne leur manque que la parole! ...
On s'occupe de plus en plus du troisième âge et de son ghetto cossu, mais on n'écoute plus les vieux. La plupart  d'entre eux a  moins besoin de soins que d'attentions!"
Pour nous deux  qui avons laissé un coin de notre coeur en Afrique, nul doute que là-bas, on ne confisque pas la parole des vieux pour les plonger peu à peu dans la dépendance. Ils vivent au milieu de tous, entourés des petits qui aiment les écouter et sont la mémoire de la communauté!
C'était aussi mon enfance! ... la société actuelle constitue-t-elle un progrès?
Demain, je te dirai quelles réflexions m'a inspirée cette émission.

Suite...

Je vais répondre à "chirurgie esthétique" par une autre note. Mon exemple de nez était sans doute mal choisi et a pu choquer.
C'est  pour comprendre un engouement qui me semble malsain que j'ai lu ce livre. En particulier je n'arrive pas à admettre la négation du vieillissement.

  Un médecin gérontologue a écrit: " Vivre c'est vieillir, lutter contre le vieillissement, c'est lutter contre la vie!"
  Hier soir, un épisode lointain a resurgi dans ma mémoire. J'étais institutrice avec des  petits de 6 ans qui, pendant plus de 30 ans, m'ont tout appris de l'âme humaine!
Dans les années 60, pour une rentrée, j'avais décoré ma classe avec des portraits  en noir et blanc des différents âges de la vie. Au bout de quelque semaines, j'ai demandé quelle photo il fallait mettre entre les 2 tableaux derrière mon bureau.
A mon grand étonnement les enfants, garçons et filles, ont choisi la photo d'un humble vieillard au visage buriné, mais d'une grande beauté.
Vous me direz que le monde a changé!... Peut-être?
Il y a quelques années, à la fin d'une émission de télé sur la chirurgie esthétique, émission qui m'avait particulièrement choquée par les idées exprimées, on a demandé à de très jeunes enfants si ces femmes leur plairaient comme grands mères.
La plupart des réponses étaient non:
- ce ne sont pas des grands mères avait dit l'un.
- elles ne sont pas belles avait dit un autre.

Etonnant , n'est ce pas? Des pré-ados, et surtout des filles, n'auraient peut-être pas eu le même jugement, mais n'est ce pas notre monde du jeunisme et d'apparence qui formate les enfants dès qu'ils ouvrent les yeux ?