J'étais en train d'écrire une note sur les migrants, sur la colère et la honte que suscitait en moi, l’attitude des politiques et de 50 % des Français. Je venais de lire qu’on décernait la palme de l’ignominie à une journaliste hongroise filmée, faisant des croche-pieds aux réfugiés que la police pourchassait pour les faire tomber et permettre leur interpellation Je trempais « ma plume dans le vitriol » lorsque je suis tombée sur un article de Pierre Weil ( Fondateur et ancien président du Groupe Sofres, Conseil en stratégie de grandes entreprises et de collectivités publiques, directeur de la publication de Régions Magazine). Lui aussi avait poussé un cri et j’ai arrêté ma rédaction pour lui donne la parole. Voici quelques extraits de de son article.
- « Oui, j'ai honte des larmes de crocodile que versent les nantis qui nous dirigent, ou aspirent à le faire, devant la tragédie des réfugiés des pays du sud, chassés de chez eux par la guerre, la tyrannie, ou simplement le désespoir et la misère. …
- Où sont les grands principes, où sont les valeurs dont on se gargarise dans les discours dominicaux, quand on mégote littéralement, comme de minables boutiquiers, sur le nombre de malheureux que l'on pourrait "consentir" à accueillir? "Consentir"? Alors que ce devrait être un devoir…
- Je ne m'abaisserai pas à parler ici du Front National: les déclarations haineuses et répétées de Marine Le Pen, fidèle en cela aux leçons de son père, le rejet de l'autre, le "pas français", ne méritent que le mépris.
- Mais la droite qui se pare du beau nom de "républicaine" se caractérise hélas par une incroyable hypocrisie….
- Mais, nous dit-on, « regardez les sondages ! Ils indiquent que la majorité des Français est hostile à l'accueil des migrants ». Qu'il soit permis à l'ancien "sondeur" que je suis de dénoncer ces enquêtes qui ne "révèlent" que l'humeur du moment. Et rien ne dit que, dans les jours ou les semaines qui viennent, le sentiment général ne changera pas radicalement, tant l'émotion est forte dans le cœur du peuple. »
- J’ai apprécié ce commentaire sur la gauche:
« Plutôt que d'échanger sur les réseaux sociaux d'innombrables "tweets" -qui sont le degré zéro de la politique, et souvent l'expression d'une totale indigence de pensée- ils devraient n'avoir pour but que de secouer l'inertie du gouvernement…. - L’action à mener, d'ailleurs, ne concerne pas seulement les réfugiés. Elle vise également tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, souffrent dans leur vie, et dont la société ne se préoccupe pas, ou mal. Je veux parler des SDF, des Roms, et aussi des personnes détenues dans les prisons françaises, qui sont souvent dans un état lamentable, indigne d'un pays simplement civilisé »
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Pierre Weil a exprimé ce que je pense au plus profond de moi! J’ai donc laissé la parole à quelqu'un de plus qualifié que moi pour exprimer la colère que je ressentais. Mais ce qui m'a beaucoup ému aussi, c’est la comparaison qu'il a fait avec les réfugiés de 40, ceux qui en 44 fuyaient les combats. Et là, je tiens a raconter des souvenirs personnels, des enfants réfugiés, marqués à vie par ce qu'il vivaient . Ce sera pour une prochaine note!
Si 60% des migrants sont des femmes et des enfants, ce ne sont pas des réfugiés économiques, ils ne viennent pas chez nous pour prendre notre travail, mais pour fuir ce qui n’est plus supportable chez eux. Les enfants réfugiés d’aujourd’hui, les mères qui essaient de survivre et de les protéger devraient être accueillis avec compréhension et empathie, pas rejetés comme un animal importun et malfaisant!