Trêve pascale dans le Marais Poitevin de mon enfance par un temps de rêve avec de superbes circuits vélo le long de la Sèvre et des canaux. Pendant cette semaine, j’ai accumulé des résumés d’articles et je pensais commencer, dans ces jours d’après Pâques, par les paroles et les actes du pape François, qui choquent de plus en plus les économistes libéraux.
Mais ce matin, j’ai trouvé une information qui, dirons nous, m’a fortement « interpelée ».
Le 7 avril, la commission européenne a publié une enquête, conduite par un laboratoire de l’Agence nationale de sécurité sanitaire fançaise (Anses), pour mesurer la mortalité des abeilles dans 17 pays européens. J’ai plusieurs amis apiculteurs qui tous trouvent la disparition des abeilles trop rapide et très inquiétante, je me suis donc précipitée sur l’étude!
Elle aurait pu être intéressante seulement voilà il n’y est question ni de pesticides, ni d’insecticides même pas de produits phytosanitaires. On ne parle non plus ni d’agriculture, ni de pratiques agricoles…. c’est tout de même stupéfiant!
Et bien c’est normal! paraît-il, simplement parce que le protocole recherchait les « pathogènes naturels et les grandes maladies des abeilles », ce qui excluait toute responsabilité humaine. Il paraît que l’étude aurait coûté trop cher !
La monde décidément ne change pas: il y a bien 50 ans que, sur les risques de l’amiante, on avait demandé une étude à Eternit! À la même époque, en Amérique, on attribuait le cancer du poumon au « radon, à une prédisposition génétique éventuellement au mode de vie » sans jamais citer le mot cigarettes!
Pendant cela à l’autre bout du monde, dans le Sichuan, ce sont les hommes qui pollinisent à la main les vergers. Perchés aux branches des pommiers, les agriculteurs ont une demi -heure pour déposer le pollen sur toutes les fleurs d’un arbre et ils doivent avoir terminé en un mois! Une petite boîte de pollen autour du cou , un bâton a la main, et hop! la dose nécessaire est posée. Car, depuis 1990 les colonies d’abeilles ont fondu.
J’ai lu le témoignage d’une agricultrice dont le mari est apiculteur: « si ses abeilles pollinisaient ici, elles mourraient » car elle avoue « avoir la main lourde sur les insecticides »
Payer du personnel agricole pour déposer le pollen sur les arbres fruitiers c’est possible bien que de plus en plus couteux. Une étude européenne a calculé que la valeur économique du service de pollinisation assurée par les insectes est évalué à 153 millions d’euros car il manque 13 millions de colonies d’abeilles pour polliniser les cultures
Aux États-Unis les apiculteurs louent leurs butineuses mais « le transport et les pesticides largement utilisés dans les vergers conduisent à des taux énorme de mortalité chez les abeilles qu’il faut remplacer la saison suivante ce qui devient de plus en plus difficile »
Ne croyez-vous pas que notre triste monde marche sur la tête ?