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  • De la peur de l'autre nait le rejet de l'étranger

    Beaucoup de réactions à ma dernière note. Comme ce sujet est sensible! Pour clore cette discussion où personne ne convaincra personne, j’ai repris ce que j’avais exprimé dans un article sur ce blog le 07/04/2011.


    Le rejet de l’étranger ! L’affaire de la guenon et de la banane angevine est un point d’orgue de cette « négation de l’autre » qui enfle, enfle dans notre pays … et dans tant d’autres, en ce début du XXIème siècle.

     

    En 2011, dans «Laïcité, intolérance, racisme » je citais des exemples pris dans notre passé proche ou lointain 

    Nous avons eu les « Nègres »longtemps interdit de séjour en douce France,  les Polonais, qu’on appelait « Pollaks »  et qu’on accusait de ne pas être de « vrais » catholiques, les Italiens, ces pauvres « Ritals » méprises et rejetés parce qu’ils prenaient notre travail et surtout les Juifs, tellement haÏs  qu’on a fini par les envoyer en déportation.

    Pour moi, avant guerre, c’était hier! J’entends encore les réflexions sur ces Juifs qui venaient manger le pain des Français, s’enrichissaient sur notre dos, confisquaient nos emplois. Je me rappelle les caricatures qui les représentaient avec un  nez busqué, devenu bec d’aigle et des pieds fourchus,  serres sur des sacs d’or!

    Et j’entends encore nos voisins affirmer que « les Allemands avaient bien de la chance d’avoir un Hitler qui remettrait les feignants au travail et débarrasserait leur pays des étrangers. »

    C’était mon enfance, … mes parents s’indignaient et m’enseignaient la tolérance et le respect de l’autre.

     

    Le rejet de l’étranger, Montaigne le dénonçait déjà il y a déjà 5 siècles!  C’est qu’il connaissait bien ses contemporains!  Lors d’une exposition au château d’Angers, il y a plus de 30 ans , on présentait des textes  de cette époque. C’est là que j’ai appris qui étaient leurs étrangers.  

    Devinez? on les traitaient de  …. 

    « bestiaux inassimilables qui ne pourraient jamais, quoi qu’on fasse, s’intégrer aux Français, car ils étaient trop différents »

    Petite devinette dont personne aujourd’hui ne trouverait la solution car il s’agissait…..  non… pas des Musulmans, c’était le XVIème siècle!  mais des ….. BRETONS . 

    On les amenait à Paris pour certains travaux et on leur louait des places dans des chambres collectives à l’heure, ( ah, les marchands de sommeil ne datent pas d'hier!). Ce mépris a perduré puisqu’ au début du XXème siècle, le symbole de la Bretagne était toujours Bécassine!

     La constante dans l’âme humaine, c’est la peur,la peur de l’autre  qui forcément débouche sur la haine de l’étranger qu’on ne veut ni connaître, ni comprendre!

    Et, en cette période de crise, tant de gens ont peur.

  • Réactions à l'affaire de la "banane angevine"!

    L’affaire de la banane pour la guenon a tout de même ému beaucoup de gens de toutes conditions. 

    Je compléterai ce matin mes informations par la réaction d’Angers-Mag-Infos  qui a été critiqué, sali, décrédibilisé, traité de «  journal gauchiste » qui couvre une « manipulation politique »

    Sur leur boite mail, sur les forums, sur la page Facebook de la Manif pour tous, ce ne fut qu’un déferlement de mépris et de haine!

    Même le Secrétaire départemental du FN y est allé d’un communiqué niant qu’il y ait des preuves!

    La site a publié une courte vidéo en floutant les visages des enfants, mais dispose d’une vidéo intégrale!

    Et voici la dernière phrase de l ‘article:  Révéler ces faits  et apporter de preuves est : « une affaire de dignité et d'honneur professionnel en prouvant ici qu'Angers Mag Info a fait tout simplement - et bien - son travail. »

     

    Je pense qu’il est intéressant aussi de terminer ce sujet navrant en publiant l’adresse Daily Motion du billet de François Morel sur France Inter intitulé «  c’est pour qui la banane, »

    On peut ne pas aimer, on peut critiquer les mots employés,  durs, excessifs parfois, mais ils expriment une vérité que notre monde blanc admet de plus en plus mal:  il n’y a pas de race inférieure! 

    Il suffit de lire la plupart des commentaires  pour s’apercevoir que celui qui est condamnable, c’est François Morel … et, encore une fois me suis sentie désespérée. 

    Des générations se sont battues pour un monde plus juste et plus tolérant. Les adolescents d’après guerre, comme moi,  y ont tellement cru. Mais les années passent, et on oublie, on oublie que le mépris, l’exclusion, la haine ne conduisent qu’à la violence. … et à la guerre

     

    François Morel parle de Victor Shoelcher. Oui, ne pas oublier ce Français, né dans une famille catholique bourgeoise. Son père est propriétaire d’une usine. C’est en tant que représentant de l’entreprise familale, qu’il va au Mexique, puis à Cuba.  Révolté par l’esclavage, il fera voter  son abolition en 1848 lorsqu’il sera entré au gouvernement!

     

    En face du comportement de ces enfants angevins, et des réactions de tant de gens, je pense à mes grands parents paternels.

    Un protestant dont les parents avaient subi les dragonnades marié à une catholique fervente genre « aide à toute détresse, » pas banal en 1904!

    Ce fut un ménage exceptionnel et sans nuages qui toute sa vie a prôné le droit à la différence, au respect de l’autre et a pratiqué l’entraide et la solidarité envers tous. Ils ont vraiment cru à un avenir meilleur car ils pensaient qu’avec l’instruction  viendraient  l’éducation, la réflexion et l’information. 

    Ces pauvres petits paysans qui trimaient dur pour gagner peu,  doivent se retourner dans leur tombes  en voyant l’état de notre triste monde!


    On vient de me faire parvenir la lettre ouverte de Titi Robin à Ouest France publiée sur le site hier matin. Merci a cet artiste (dont j'apprécie depuis longtemps la musique) pour ces paroles justes et fortes qui permettent de ne pas désespérer de l'âme humaine!.