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  • Qui sait encore écouter la nuit?

    En rangeant de vieux livres, j'ai retrouvé un de ceux qui avaient bercé mon enfance", "Ce qu'on vu et mes yeux d'enfant" ( souvenir de mon village et de l'école paternelle ) écrit par Roland Charmy,  né en 1885, fils d'un instituteur de Maine et Loire

    C'est une narration fidèle de la vie d'un enfant des années 1900. Fille d'enseignante, moi aussi, je suis de la génération suivante, mais de la même enfance. Le monde évoluait lentement à cette époque. Et j'ai retrouvé mes impressions,  mes sensations  et les petits bonheurs  éprouvés à chaque instant de la journée.

    J'aurais écrit les mêmes phrases pour parler de la tombée de la nuit.

    "J'aimais surtout l'heure grise  du crépuscule, avant que maman eut allumé la lampe. J'avais fini mes devoirs d'écolier et je n'y voyais plus pour lire.... Par économie, maman attendait encore pour donner la lumière. Seul, le feu de la cheminée jetait ses reflets rouges dans l'obscurité.C'était pour moi un moment mystérieux.

    Au-dehors, c'était le silence profond du village, à peine troublé par l'enclume du forgeron, ou le pas lent de quelque cheval sur le pavé… Le chat ronronnait devant les braises  chaudes. J'avais un peu peur de je ne sais quoi, de l'inconnu, de mes songes. L'angélus  se mettait à sonner, doux, pacifique, il semblait envelopper le village d'une gaze sonore, puis le silence retombait, plus secret. Assis devant mes livres fermés je n'osais remuer, ni dire un mot, j'écoutais la nuit qui s'avançait."

    Je me retrouve dans ces phrases : chez mes grands-parents, on allumait la lumière le plus tard possible et j'écoutais  le silence et les bruits de  la nuit avec un bonheur infini.

     

    Comment faire comprendre à mes petits-enfants ce bonheur là? … le silence n'existe plus,  la nuit ne tombe jamais et le tête-à-tête avec avec soi-même est considéré comme une perte de temps ! 

    J'ai relu ce livre avec plaisir  et, à chaque page, il m'a semblé que la qualité de vie était  supérieure à celle de notre temps.  

    C'était aussi l'avis d'un de mes oncle, qui avait cru avec certitude,  depuis la guerre, que l'évolution de la technique et  le progrès allait apporter sérénité et bonheur à tous. Il avait déchanté peu à peu et,  avant sa mort, à 93 ans, m'avait confié:

     " Vois tu, maintenant la vie est facile, on est  *confortable*  dans le travail et à la maison, mais on n’est pas plus heureux qu’avant ". 

    Il déplorait que le superfu nous soit devenu indispensable, et se désespérait de cette fuite en avant, de ces jours qui passent sans qu'on ait le temps de se poser, de réfléchir,  d'apprécier chaque moment de notre vie!

  • Bien sympathiques, les " hors cadre familial !"

    Toutes les déviances de l'agriculture industrielle  qui  font la une de ces dernières semaines, m'ont donné envie de présenter le résumé d'un article du Monde fort intéressant.

    L'agriculture industrielle!  officiellement, c'est la seule valable et on nous l'impose! 

    Un de mes oncle se disait  "pésan 200% et fier de l'être" et "amoureux de sa terre".

     

    Or, aujourd'hui, le paysan  est devenu un "technicien agricole", il suit à la lettre les instructions d'un lobby agro-industriel, il est obligé d'investir sans arrêt, il dépend des banques, il apprend comment céder le foncier  mais ses revenus dépendent souvent plus des des primes allouées que de la vente des produits ! 

    Et on a bien oublié la TERRE: pollution des sols, des nappes phréatiques, sauvegarde de la biodiversité, nourriture saine, et tout simplement faire son métier d'agriculteur.... ce n'est pas la préoccupation des responsables de l'agriculture!

     

    L'article du Monde nous fait connaître les " hors cadre familial", ceux qui assurent la survie de nombreuses petites exploitations. Ils avaient de bons métiers à la ville…et les voilà qui élèvent désormais des vaches, des cochons, des chèvres, se font maraîcher ou producteurs de fruits.

    - ingénieur en chimie de 36 ans, parisien, fils de médecins, études de chimie, doctorat et post-doctorat à l'étranger, il fabrique du fromage de vache bio et élèvera des cochons.

    - coiffeuse, à 28 ans , elle  fait une formation et devient éleveuse de chèvres, productrice de fromages qu'elle vend elle-même.

    - agent immobilier,  il produit maintenant du lait de jument et d'ânesse biologique,  le fournit à des laboratoires de cosmétiques et vend lui-même ses gellules,

    - technicien des hôpitaux militaires, il a repris dans le Gers, les terres de son grand-père et il élève  des races locales.

    Phénomène marginal? pas tant que çà! Si le nombre d'installations d'agriculteurs a chuté de moitié au cours des quinze dernières années, la part des "hors cadre familial" n'a, elle, cessé de progresser.Ces nouveaux paysans représentent aujourd'hui le quart des quelque 10 000 installations annuelles de jeunes agriculteurs. 

    Malgré les difficultés inhérentes aux métiers de la terre, 88 % de ces nouveaux  agriculteurs  pérennisent leur projet et se disent heureux.

    Car, malgré ce qu'on appelle " de bonnes situations", ils étaient insatisfaits de leur conditions de vie!

    Et dans leur interview, pour qualifier leur travail, on lit les mots 

    "agriculture à taille humaine, qualité du produit, bien être animal, préservation de l'environnement "

    et quand ils parlent de leur vie, ils disent:

    "épanouissement, satisfaction, bonheur, liberté, maitrise de ses projets!"

     

    Dans une étude de 2010, pilotée par le syndicat des Jeunes agriculteurs, la Chambre d'agriculture et le Réseau rural français. on lit"

    De par leur passé, les "hors cadre familial" font plus que véhiculer des visions innovantes du monde de l'agriculture : ils le transforment de l'intérieur. Ils s'établissent sur des surfaces moyennes plus petites, s'orientent vers des niches de production, comme l'agriculture biologique, et assurent souvent eux-mêmes la transformation et la vente directe".

     

    Un de ces "nouveaux cultivateurs dit : "Quand on est passé par la ville et qu'on voit la merde qu'on y mange, on ne peut pas avoir envie de la produire"

    L'insatisfaction des consommateurs, le rejet de cet excès d'agriculture chimique et industrielle va peut-être ramener notre civilisation à plus de bon sens et moins d'excès et c'est une raison d'espérer.

  • Dégout et ... réflexions après avoir vu la vidéo " Surconsommation"

    Une de mes amies m'a adressé une vidéo intitulée " La surconsommation". Elle  circule sur Internet mais j'ai envie de la mettre en lien sur ce blog. Cette vidéo impressionnante montre qu'on ne considère plus les animaux ni les hommes comme des êtres vivants seulement comme des marchandises et des robots! 

     Les industries de la santé et de l'alimentation  figurent parmi les organisations les plus influentes du monde et la science de la nutrition est devenue une "affaire" de marketing…Pour les satisfaire, il nous faut  manger n'importe quoi en quantités de plus en plus grandes. Pour elles, le seul but de notre vie  devient: manger, se soigner et mourir ( 3 industries qui se portent de mieux en mieux!)

     

    Jamais auparavant tant de gens ne sont décédés de maladies de prospérité... Jamais auparavant autant de gens n'ont souffert d'obésité et de diabète. Jamais auparavant le fardeau financier des soins de santé n'a autant pesé sur chacun des secteurs de notre société. 

    La science n'est pas toujours dans une honnête recherche de vérité comme on peut l'imaginer. L'argent, le pouvoir et la protection des intérêts personnels entrent trop souvent en jeu, et ce, au détriment du bien-être public.

    On parle beaucoup nourriture en ce moment! La viande de cheval baptisée boeuf a créé un courant d'indignation chez tous les Français et même dans toute l'Europe! Et maintenant, chaque jour naît un information qui nous révolte.

    Lasagnes, raviolis, la viande est un infame  "minerai" de déchets de viande et son goût provient d'additifs multiples. De temps en temps, on entend aussi parler de viande avariée "reconditionnée" ... autourd'hui chez  Flunch …. et ailleurs demain! Au salon international de l'agro alimentaire, le fameux SIAL où on nous concocte chaque année des choses ahurissantes, un espace est réservé aux "produits alimentaires intermédiaires" un secteur en pleine expansion . Ce sont des additifs,  arômes,  émulsifiants, texturants qui donnent à l'insipide  un gout de ce qu'on choisit:  ragout de mouton, crabe, crème à la vanille ou n'importe quoi!. 

     

    "Il faut étiqueter  les aliments" dit notre Président!  Oui mais comment? L'industrie agroalimentaire a appris à faire du "sourcing" c'est-à-dire à trouver les sources d'approvisionnement à moindre coût sur toute la planète. Dans le même plat, on peut trouver des tomates chinoises pour la sauce,  des bouts de poulets  d'Ukraine mélangés à des morceaux brésiliens ou thaïlandais, le tout assaisonné de gras de porc espagnol

    Et la gélatine, règne en reine sur notre alimentation. Composée d'os, de peau, de couennes, de déchets d'animaux ( bœuf poisson volaille), elle est partout:  yaourts, crème dessert, flan, mousses, Nutella ( et oui!) crème fraîche,  bonbons  etc…la liste serait infinie.

    Toutes ces malversations autorisées sont connues, il suffit de lire les bonnes infos pour être informés. Mais qui le fait? et surtout qui a encore l'esprit critique pour  ne pas se laisser berner par la sacro-sainte publicité?

    Et il n'y a pas que l'homme en cause: jamais auparavant nous avions détérioré notre milieu naturel à un point tel que nous perdons les terres arables, les nappes d'eau et les forêts. Jamais auparavant, nous n'avons introduit autant de variétés de plantes génétiquement modifiées sans en connaître les répercussions. Tous ces changements dans notre milieu ambiant découlent de ce que nous choisissons de manger...

     

    Mais les consommateurs préfèrent de ne pas savoir, sauf à l'occasion d'un scandale comme cette viande de cheval , trouvée là où elle n'aurait pas du être,  mais au demeurant excellente. Et ils vont oublier très vite!