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Le Professeur Milliez et la médecine

Voici la suite des citations extraites du livre " Medecin de la Liberté"

- A propos de la selection: En France la sélection est mal faite. Elle ne  tient pas compte  des qualités humaines et des motivations du candidat. Mais comment les connaître autrement que par une difficile enquête comme dans les universités américaines. Ce sont les sciences des plus exactes qui assurent l'entrée en médecine non les qualités humaines indétectables tout comme la vocation. On peut être très intelligent très habile et très psychologue et n'être pas admis à une formation médicale.

 

- le rôle de médecins: Les médecins d'aujourd'hui, débordés de travail, submergés par l'ampleur des connaissances acquises, sont amenés à établir, parfois des diagnostics d'attente; ils ne peuvent accorder à chaque malade qu'un temps limité. Il lui est très difficile d'arriver un diagnostic précis dans les quelques minutes qu'il accorde à chacun de ses clients.

 

- la liberté des médecin: Notre liberté universitaire va décroissant. Nous sommes de plus en plus tributaire de l'administration. Nos carrières dépendent des autorités de tutelle, Si  nous ne sommes pas bien coté par ses instances, nous pouvons en subir les conséquences. Pour occuper les postes clés il faut être bien noté. Dans l'ensemble les médecins sont favorables au pouvoir politique qui leur assure une situation privilégiée.  Comment voulez vous qu’ils aient une attitude différentes, sauf quelques esprits dits forts.

 

- la presse médicale: La situation de la presse médicale française indépendante s’aggrave au fur et à mesure de notre décadence générale.Les publications françaises n'ont plus un rayonnement suffisant. La plupart des livres sont subventionnés par des maisons pharmaceutiques quand ils ne le sont pas par de grands organismes nationaux ou internationaux

 

- l’allongement de la vie: Certains  anthropologues pensent que l'homme peut vivre 120 ans. Croyez-vous qu’un homme de 120 ans conservera toute sa conscience et ses activités intellectuelles? Il est heureux que nous ne mourions pas trop vieux, mourir vieux diminué après avoir vu disparaître ceux que l'on aime est terrible. Pourquoi vouloir survivre diminué?

Notre société confond santé et bonheur et affirme que le bonheur, pour un individu, ne saurait aller de pair avec la maladie. Cette conception moderne de la vie sans souffrance est inacceptable, même si la maladie, la souffrance et la mort, nous sont incompréhensibles.

 

- l’euthanasie: Supprimer la vie, oui, Il ne faut le faire que lorsqu'il n'y a pas d'autre solution. Oui je suis médecin chrétien et je regrette la survie d'un certain nombre d’enfants. Faire survivre un débile, est ce un bien? Toute interruption de grossesse est une suppression d'une vie pleine de promesses. Mais il me paraît parfois plus grave de laisser une vie se développer si elle doit tuer la mère ou donner naissance à un être anormal ou gâcher 2 vies. 

 

- l’homosexualité: Vous considérez que faire l'amour avec un homme est une anomalie pour un homme, alors que des peuples entiers ont pratiqué l'homosexualité sans en être choqué. Quand un homme est homosexuel ce n'est pas une raison pour le rejeter,  il faut lui laisser le droit de s'exprimer et de mener la vie de son choix! 

 

- l’église: J’ai rejeté toute une série de pratiques déformant à mes yeux la pensée de Jésus et expliquant ce que l'église est devenu. Il n'y y'a pas de christianisme sans charité. Or l'église a été rarement charité elle est à peine foi, elle n'est plus du tout espérance. Je me sens davantge frère de certains juifs, de certains musulmans, de certains agnostiques et athées que de beaucoup de catholiques.

 

Il faudrait citer  beaucoup d'autres phrases de  ce livre qui aborde tous les phénomènes de société. Ce livre a été écrit en 1980, le professeur Milliez s’est montré un visionnaire. Il se définit comme « defenseur d'une certaine idée de la médecine et de l'homme, au risque de déplaire à tous les pouvoirs ». Il résume ce que fut sa vie en une phrase lapidaire: « Enfant timide, adolescent crédule, jeune adulte révolté et ambitieux, professeur insolent, vieil homme insoumis.

 

 C’était un Grand Homme que j’ai envie de relire lorsque je désespère de l’âme humaine.

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