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Réflexions sur le comportement humain face au dérèglement climatique

Il y a quelque temps, nous parlions avec des amis «  réchauffement et dérèglement climatique » et je disais qu’il était du devoir des états d’informer les gens, et de les responsabiliser. Pour moi, ce rôle d’éducation était indispensable et devait porter ses fruits en amenant les gens à réfléchir 

 Certains affirmaient:

- il est bien difficile de changer les habitudes 

- de toutes façons,  les gens n’y croient pas  

- il ne faut pas leur dire la vérité ( maintenant plus personne ne met en doute le dérèglement climatique) car cela risquerait de les paniquer 

 

Restée avant tout institutrice, je crois encore aux vertus de l’éducation appuyée sur une information juste et sincère. 

J’ai voulu savoir ce que sociologues et psychologues  pensaient à ce sujet et j’ai découvert des extraits d’un livre passionnant de Stanley Cohen, « Les états de déni: Connaître les atrocités et la souffrance » ( sociologue et criminologue né a Johannesburg, membre de la British Académy, mort en 2013.)

Il impute cette capacité à nier une réalité  à une réaction normale de l’individu dans une société saturée d’informations. D’après lui, « loin d’amener les gens à admettre la réalité, elle les en extrait ». La dénégation de la réalité fait intervenir un paradoxe fondamental, à savoir que pour dénier quelque chose il est nécessaire, à un certain niveau, d’en reconnaître l’existence et les implications morales. 

 Lorsque l’énormité et la nature du problème sont si exceptionnelles que l’individu ne possède pas les mécanismes naturels lui permettant de les admettre, il pense, comme le dit  un vieil adage allemand : «  les choses qui sont pour nous impossibles moralement ne peuvent exister. »

La psychanalyse, dans ses recherches sur les mécanismes de défense, met en évidence les stratégies dont peuvent user les individus pour tenter de résoudre ces conflits intérieurs : refuser avec colère et catégoriquement de reconnaître le problème (déni psychologique), rechercher des boucs émissaires (passage à l’acte), adopter un comportement de gaspillage délibéré (action réactionnelle), projeter leur angoisse sur un problème totalement étranger mais maîtrisable (déplacement), ou bloquer l’information (suppression). 

Au regard de l’histoire ,lorsque les générations suivantes veulent comprendre pourquoi leur ascendants sont restés passifs devant telle ou telle évolution, guerre, atrocité, alors qu’ils étaient informés,  leurs dénégations ont toujours été  : « Je ne savais pas », «Je n’y étais pour rien », « Je n’ai rien pu faire », ou « Personne d’autre n’a fait quoi que ce soit », L’histoire prouve assez qu’un surplus d’information risque même d’intensifier le déni.

 

Si on applique ces constatations au changement climatique, rien ne changerar car on entendra: «C’étaient les gens qui roulaient avec de grosses voitures, les Américains, les entreprises, les pays lointains  etc etc…  Et, est ce que c'est vrai?». À ce stade je constate que l’homme est toujours resté l’enfant de la cour de récréation de CP pour qui c’est  toujours la faute de l’autre. «  C’est pas ma faute, maitresse, c’est lui qui…. »

La simple information ne peut combattre la dénégation de la réalité.  Les dossiers même s'ils apportent des preuves irréfutables, n’y changeront sans doute rien. 

A propos des atrocités, des guerres, des génocides, le siècle dernier a été marqué  par un aveuglement massif. Rien n’oblige le XXIème siècle à en faire autant pour le sort réservé à notre planète. Quel évènement faudrait-il pour une prise de conscience de tous?

 

 

(Sources Le livre STOP, paru en 2003, pour  faire le point sur les grandes problématiques environnementales de la planète et où 25 personnalités apportaient leur vision d’un monde meilleur et leurs solutions pour y parvenir. )

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