Que n'a t-on pas, dit, que n'a t-on pas écrit lorsque le gouvernement a parlé de taxer les riches à 75%? Même Cameron s'en est mêlé et a ouvert grand ses bras à nos futurs pauvres. Est-ce si révolutionnaire de taxer les riches?J'ai voulu en savoir plus. Et voilà ce que j'ai découvert!
Aux Etats-Unis, en 1932, après la crise de 1929, Roosevelt arrive au pouvoir. Le taux de l’impôt fédéral sur le revenu applicable aux plus riches est de 25 %. Le nouveau président décide de le porter immédiatement à 63 %, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941, niveau qui s’appliqua jusqu’en 1964, avant d’être réduit à 77 %, puis 70 % en 1970. Pendant près de cinquante ans, des années 30 jusqu’en 1980, jamais le taux supérieur ne descendit au-dessous de 70 %, et il fut en moyenne de plus de 80 %. Cela n’a pas tué le capitalisme et n’a pas empêché l’économie américaine de fonctionner.
Ce sont Reagan et Bush père qui décidèrent, pour des raisons purement idéologiques, d’abaisser brutalement le taux supérieur à environ 30 %, 35 %. Ce qui amena l’invraisemblable progression des inégalités observée aux Etats-Unis depuis les années 80. En 2010, 90% des américains ont des revenus plus bas qu'en 1973.
En France, comme dans la plupart des pays développés, le taux supérieur atteint 90 % pendant l’entre-deux-guerres, puis se stabilisa autour de 70 % pendant les Trente Glorieuses . Cela n’a pas empêché des taux de croissance économique de l’ordre de 4 % à 5 % par an tout au long de cette période.
Rapacité, court-termisme et prises de risques excessives caractérisent les très riches ( seuls concernés par la réforme Hollande). Les cadres dirigeants des très grandes entreprises se votent à eux-mêmes des revenus exorbitants, sans rapport avec leur productivité ( de 300 à 600 fois le SMIC alors que c'était 20 fois en 80 et 85 fois en 1990). Dans le secteur financier, les rémunérations indécentes ont stimulé des comportements insensés qui ont contribué à la crise actuelle. Des centaines de milliards d’euros potentiels dorment dans des paradis fiscaux. et on objecte au bon peuple que les caisses sont vides.
Henry Morgenthau, qui fut secrétaire américain au Trésor sous la présidence de Roosevelt, disait en 1937 : «Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais»
Phrase oubliée, et plus que jamais d'actualité … on nous impose chaque jour un peu plus une "civilisation au rabais"!
Au 5ème siècle avant notre ère, Platon estimait que "le législateur doit établir quelles sont les limites acceptables à la richesse et à la pauvreté". Il proposait un rapport de 1 à 4.