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Roumanie vagabonde " Maryvonne Robineau"

Je suis en train de lire " Roumanie Vagabonde", récit d'un couple d'Angevins qui a  découvert les Maramures, petit coin de Roumanie à pied avec 2 très jeunes enfants et 2 ânes.

J'ai moi-même parcouru les Maramures,  en 2010, en camping car, et j'ai été séduite par ce coin de terre qui invite à un voyage dans le temps et l'ailleurs. La vie s'écoule encore avec quiétude,  au pas tranquille des hommes et des chevaux,  déroulant au fil des saisons ses rites et ses mythes . Mais le changement est à l'oeuvre et Maryvonne Robineau  écrit:


"Triste uniformisation des vêtements et des modes de vie qui fait disparaître sous toutes les latitudes l'extraordinaire richesse de la diversité des cultures locales. Quand les métiers à tisser sont abandonnés, on oublie le sens de motifs qui inscrivaient au creux des fibres, on oublie les racines et l'appartenance à une culture…. On troque les vieux costumes, signes d'identification, pour endosser un banal uniforme sans âme aucune mais symbole d'un mode de vie qui fait rêver et qu'on voudrait bien adopter.

Par la télévision, le rouleau compresseur de la publicité apporte à domicile les valeurs et les images de la société occidentale qui se veut universelle et de ce fait cherche à uniformiser la planète entière en bousculant et détruisant tout ce qui existait auparavant….

 Les gens d'ici sont avides de ce qu'ils n'ont pas et que nous, Occidentaux possédons. 

 

Se barricader dans le passé pour s'opposer à la modernité serait une défense bien illusoire . Les techniques et les sciences sont là, avec leurs acquis positifs et il ne s'agit pas de les nier mais plutôt de les relativiser  et de les réconcilier avec l'homme.

Existe-t-il une autre voie entre une tradition figée et le modernisme à tous crins? Comment intégrer les bienfait du progrès sans renier son âme?

C'est un chemin à inventer…. un chemin difficile car les gens d'ici sont confrontés à la vague déferlante de la modernité: productivité à tous crins, élimination des agriculteurs, chômage, transfert des populations vers les villes, frustrations d'un rêve de consommation impossible, pollutions diverses.

 

" On nous fait croire que le bonheur, c'est d'avoir, on nous inflige des désirs qui nous affligent" chante Alain Souchon… C'est le règne de la quantité au détriment de la qualité. On nous inonde de superflu nous faisant croire que le "toujours plus" va construire un éden planétaire

La publicité, formidable machine à décerveler réussit fort biens dans sa vocation à contrôler notre imaginaire, à nous prouver que la joie d'exister vient par le pouvoir d'achat!. Une seule alternative à ce lavage de cerveau: la résistance dans nos gestes quotidiens! N'oublions pas qu'une dictature de ce genre ne se maintient que par le consentement exprimé ou tacite des citoyens"

 

Je voudrais avoir écrit ce texte car il reflète les pensées qui ne m'ont pas quittée pendant ce voyage. Il serait dommage de perdre cette richesse et cette qualité de vie! En Afrique en Asie, en Amérique latine, les guides, les amis, les gens "réfléchis",  tous ont dit que notre civilisation détruisait tout! Mais la majorité ne pense qu'à nous ressembler.

Les gens des Maramures, comme ailleurs , ou fuiront leur pays ou abandonneront leur civilisation pour devenir prisonniers de notre mode de développement mais ce sera pour le pire plutôt que pour le meilleur, sans aucun doute!

 

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