Interruption du blog, semaine de rencontres familiales au centre de la France!
4 générations se retrouvent: la mienne, nos enfants (50/60 ans), les nombreux petits enfants des grands parents que nous sommes et, déjà, une bonne dizaine d'arrière-petits enfants.
Je rentre chez moi amère et un peu désespérée. Pour nous, retraités depuis longtemps la vie a souvent été dure, nous avons vécu la guerre mais le travail était là et "entrer dans une carrière" signifiait qu'on y passerait sa vie professionnelle, souvent avec de substancielles améliorations au fil des ans. La retraite, même modeste, c'était la sécurité, la possibilité d'envisager la vieillesse, les soins et les loisirs avec sérénité.
J'ai côtoyé pendant cette semaine des neveux, des petits cousins. Tous ont 50 ans et plus. La plupart se qualifient de futurs retraités pauvres!
J'ai écouté l'enseignante chargée de 30 petits 2/3 ans dont beaucoup non éduqués et agressifs mériteraient une grande attention, qu'elle ne peut accorder à chacun. Elle m'a donné le nombre impressionnants de réunions imposée, sans utilité et ne débouchant sur rien. Elle m'a parlé des parents qui exigent, humilient et menacent pour un rien! Elle vit de plus en plus mal un métier qu'elle adore encore.
J'ai écouté le cadre, fidèle à la même usine depuis 40 ans, me parler du rythme qui s'accélère et des conditions de travail qui se dégradent chaque jour. A mon "pourquoi?" sa réponse a été " On a changé d'actionnaires" ( Ah! oui, c'est vrai qu'ils exigent des rendements de 13 à 15%, ce qui est irréalisable, d'après les économistes)
J'ai entendu la détresse de celui qui a été licencié il y a plusieurs années et n'a jamais retrouvé de vrai travail. Un stage lui a ouvert les portes d'un "petit boulot" inintéressant et seulement pour 6 mois! Et après?
Mais j'ai gardé le plus beau pour la fin: pour un cadre territorial, il ne fait pas bon avoir 55 ans. De jeunes loups ( et louves) aux dents longues "détruisent" systématiquement à petit feu un de mes proches, usant de tous les stratagèmes pour lui enlever peu à peu toutes ses responsabilités. C'est "le placard", mais ce qui me choque, c'est l' insolence affichée publiquement pour parler des vieux. Lui et ses collègues du même âge sont traités entre autres mots doux, de "vieux croutons" et qualifiés "d'incapables de gérer un service". Il faut croire que c'est courant puisqu'un de mes amis, issu du même milieu, m'a affirmé que c'était le " nouveau mode de gouvernance dans les collectivités… pousser les vieux dehors"
Dans la 3ème génération, les plus âgés, 30/40 ans, ont en général un vrai travail. Quant à ceux qui terminent leurs études, bac +++ en poche ils ne trouvent que galère, chômage, enchaînement de petits boulots acceptés " la rage au ventre" après la réussite d'études qu'ils finançaient souvent par ces mêmes petits boulots.
Conclusion: travail seulement de 30/50 ans? alors qu'on nous répète que si tout va mal c'est parce que nous ne travaillons pas assez et que la retraite ne pourra se prendre dans l'avenir qu'à 62 et plus.
Finalement dans la famille, il n'y a que la 4ème génération qui jouit de la vie avec l'insouciance de son âge tendre.
Et nous , les ancètres, nous évoquons la vie, rude souvent, mais heureuse, et nos réunions familiales chaleureuses. Après la guerre, autour des tables qui nous réunissaient , on imaginait pour nos enfants un avenir heureux, serein et une vie plus douce que la nôtre!
La mondialisation, l'ultralibéralisme n'avaient pas encore pourri le monde.