Voici un résumé des notes prises ces derniers jours:
En Grèce, on les appelle les "néopauvres", ou encore les "SDF avec iPhone" : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures d’austérité prises depuis deux ans. Tous se retrouvent au chômage, alors que les crédits à la consommation les a poussés à se surendetter . Les salariés et les retraités ont vu leurs revenus diminuer, voire disparaître quand ils ont été licenciés, et leurs impôts, prélevés à la source, augmenter de façon exponentielle.
Résultat ? En deux ans, le nombre de sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une préoccupation quotidienne pour certains.Deux fois par jour, la mairie d'Athènes sert une soupe populaire. Aux cotés de quelques marginaux et vieillards aux vêtements usés, on remarque une catégorie de citadins peu habitués à mendier leur nourriture. "Depuis six mois, nous distribuons de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde", constate le médecin responsable. Et France Inter annonçait l'autre matin que les abandons d'enfants se multipliaient car les parents ne pouvaient plus nourrir leurs enfants.
De plus, ces chômeurs, gens de la classe moyenne en perdant leurs droits sociaux, n’ont plus droit à l’hôpital public et ne peuvent plus se soigner
Ils sont aussi maintenant contraints de payer de leur poche les médicaments. Avec leur maigre pension, les personnes âgées ne peuvent même plus s'offrir les médicaments à bas prix.
« Comment puis-je refuser de fournir des médicaments à une personne que je connais depuis trente ans ? C'est une situation indécente! », s'attriste une pharmacienne d'Athènes, qui s'alarme aussi de ne plus trouver des médicaments car les vendeurs en gros leur demande de payer d'avance. Un exemple: le laboratoire pharmaceutique suisse Roche, premier fournisseur de médicaments en Grèce, a décidé de ne plus satisfaire les demandes de certains hôpitaux et officines.
Un coup dur pour les 12 000 pharmacies du pays qui n'arrivent plus à boucler leurs comptes.Les médecins et les pharmaciens grecs sont donc descendus en début d'année dans la rue manifester contre les mesures d'austérité envisagées par le gouvernement, soit une baisse prévue de leurs marges de 18% à 15%.
Mais il faut obéir aux diktats de Bruxelles, et plus encore de Berlin.
"Tous les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers ! Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne" affirme-t-on souvent maintenant dans les rues d'Athènes!.
J' ai découvert un blog que je lis régulièrement : le blog dePanagiotis Grigoriou, historien et ethnologue, qui décrit le quotidien de la Grèce et de ses habitants au jour le jour. Il rapporte les événements, des petits incidents aux grands discours. C'est navrant: tout un peuple pris en otage par une finance mondiale qui ressemble de plus en plus à l'Hydre de Lerne, monstre de 5 à 100 têtes dont une immortelle et dont l'haleine suffisait à empoisonner les mortels!