C'est une déclaration du Ministre de l'Intérieur le 11 décembre à France 5, à propos des immigrés, qui m'a incitée à écrire cette note:
"Nous souhaitons que la France reste respectueuse de ses traditions, de son droit, des grands principes qui l'animent et que ceux qui viennent puissent adopter ces règles, adopter notre façon de vivre, y compris ce qui fait l'art de vivre français comme les civilités: la politesse, la gentillesse des uns avec les autres"
Traduisons…. les immigrés commettent des incivilités, sont impolis et méchants, en un mot ce sont des sauvages! Il ne va pas jusqu'à la délinquance pour tous, mais on y est presque.
C'était déjà le discours habituel pour les clandestins, maintenant pas de distinction!
J'ai eu des élèves étrangers dans mes classes, j'ai bien connu leurs parents et j'imagine comment ces familles intégrées peuvent recevoir une telle énormité. Blessure, humiliation, sentiment d'exclusion… stigmatisation d'autres pays, d'autres races que nous avons décrétés inférieurs à nous, bons blancs français!
Humiliation encore dans la manière dont sont renouvelées les cartes de séjour: pour des personnes en situation régulière, faire valoir ses droits est devenu un parcours du combattant!
Voici des précisions, trouvées dans Libération "Cinq heures du matin, par un froid de canard, sur le trottoir qui longe la préfecture de l’Essonne à Evry,
ils sont déjà une centaine en file indienne à grelotter derrière des barrières. Certains ont passé la nuit à " attendre l'inespérable" comme dit l'un qui a une carte de résident depuis 10 ans. " Il manque toujours un papier" dit un autre qui vit en France depuis 2002, travaille chez Carrefour, et de plus, est marié à une Française de souche. "Je ne suis pas sur de faire partie du bataillon des élus aujourd'hui" ajoute un autre qui travaille à la SNCF!
Ce traitement est contraire aux principes de la Convention des droits de l'homme. Il y a possibilité de faire des procédures. Par exemple : la préfecture du Val-de-Marne a déjà été condamnée par le tribunal administratif.
Pourtant, il revient cher ce titre de séjour et il vient d'augmenter! ( Décret n° 2010-689 du 24 juin 2010)
Pour une première carte de séjour délivrée au titre de la « vie privée et familiale », cette taxe passe de 300 € à 340 € (soit une augmentation de 13 %).Pour les renouvellements annuels ou délivrances de duplicata des cartes de séjour temporaire de tous type elle passe de 70 à 110 € (c’est-à-dire + 57 %).
Il existe des cartes de séjour pour 10 ans, mais leur attribution sert laissée aux préfets et on s'arrange pour ne délivrer que des cartes d'un an ( 110€ par an)
D'où, 21 millions d’euros dans les caisses de l’État pris chez les plus pauvres et les plus précaires.
Et ce n'est pas tout. Un décret, passé quasiment inaperçu, augmente de 30% les ressources exigées pour obtenir un titre de séjour étudiant. En 2010, sur les 200.000 étrangers entrés légalement en France, il y avait 66.000 étudiants. Claude Guéant a annoncé qu’il voulait diminuer de 20.000 le nombre de nouveaux arrivants en un an. En durcissant les conditions d’obtention du visa, on en bloque aisément 10.000 étudiants. Désormais, pour obtenir un titre de séjour, un étudiant doit justifier de 615 euros de ressources par mois contre 430 auparavant.
Pauvres étudiants étrangers, la sélection sociale privera beaucoup d'entre de la possibilité de faire des études supérieures et, ceux qui réussiront ne trouveront pas de travail car une autre circulaire du 31 mai 2011 les prive de la possibilité de postuler à un grand nombre d'emplois.
Le mari d'une de mes petites filles est étranger, il est venu terminer ses études en France: …. bac + 7 et depuis 2 ans, il a mis des fromages en boites, a respiré des vapeurs de toluène dans une usine chimique, mais ses 2 Masters ne lui ont ouvert aucune porte.
Tant de sacrifices pour réussir! ... que de désillusions, quel gâchis et quel pauvre monde!